DES BRETONS AUX ANTILLES

DES BRETONS AUX ANTILLES
DES BRETONS AUX ANTILLES...

ESCALES






Quelques uns de nos plus beaux mouillages

 

les Saintes



 la baie des Saintes reste pour nous seuls. Magique.

Petite Grenade



Nous découvrons la côte au vent de la Martinique.  

Et là, un lieu exceptionnel, Petite Grenade, non loin du Vauclin. Un mouillage absolument désert, mais qui se mérite par une passe "un peu chaude"…

Sandy Island



 cette magnifique photo de Sandy Island sur Cariacou. 

"Trop trop trop beau !"

 

 

l'île de Jack Sparrow



Ne me dîtes pas que vous n'avez pas dévoré les trois films de la série "Pirates des Caraïbes"… Et bien sachez que l'île où le célèbre pirate reste prisonnier et est sensé s'enfuir en liant ensemble deux tortues (un catamaran ?) existe. Pour la trouver, mouiller au Tobago Cays et regarder droit devant… Mouillage de jour uniquement !

 

 

Tobago Cays



Difficile de présenter les plus beaux mouillages, sans montrer les Tobago Cays, reconnues dans le monde entier comme une destination exceptionnelle. 

 "Nous étions seuls au monde dans ce mouillage aux Tobago Cays des Grenadines…"

 

Los Roquès



Les Antilles, c'est magnifique. La mer des Caraïbes, c'est exceptionnel… Alors quels souvenirs des Roquès ? 

"Nous foulons cette bande blanche, de chaque côté la mer se couche, parfois délicatement, parfois brutalement ; à marée haute certaines vagues recouvrent momentanément ce couloir virginal, le vert céladon se joint au blanc intense, le sable est farine, c'est la porte du paradis…" 

 

 

King's Bay



Quoi de plus merveilleux que le premier mouillage de repos après une longue traversée. Tous ceux qui ont vécu cette sensation d'arriver de l'autre côté le savent bien. J'en garde un souvenir particulier de notre arrivée :
"Après une traversée de l'Atlantique, repos bien mérité dans King's Bay à Tobago, havre de paix luxuriant…"

 

La Tortuga



Exceptionnel ce mouillage ? Sûrement !
"Mouillage dans les eaux cristallines coralliennes de la côte Ouest de l'île de la Tortuga au Vénézuéla"…

 

Los Testigos



L'archipel de Los Testigos 

s'impose dans la mer des Antilles…

"Les principaux habitants de cet archipel sont des frégates, grands et élégants oiseaux marins. À l'ombre de leur cabane, quelques pêcheurs somnolant regardent passer les plaisanciers au loin… Le paysage, l'ambiance font penser au Far West."

 

 

 

L'Ile secrète



Ici nous venons de mouiller  dans ce minuscule lagon


" Après avoir louvoyé dans l'unique et étroite passe, entre les patates de corail à fleur d'eau, nous établirons notre camp à l'abri des alizés, aux pieds des cocotiers de cette accueillante petite plage. L'île est déserte et préservée ; seul un vieux bouc curieux la garde. La pèche dans le lagon comme unique viatique, nous gouterons la quiétude de ce jardin idyllique en savourant notre "trouvaille".
Je ne vous communiquerai donc pas la position de ce petit coin de paradis, par égoïsme, pour la garder secrète comme une thébaïde, dans son état sauvage, au cas où le besoin viendrait de m'y ressourcer.
Un indice cependant : il est de convenance de s'acquitter de la "coutume" auprès de la tribu qui en a l'usufruit, à quelques dizaines de milles, sur une autre île plus tristement célèbre."



 

 


1000 ASTUCES ET CONSEILS POUR METTRE LES VOILES AVEC ANTOINE

Après le succès du livre, voici venu sur le marché, le CD-ROM, qui contient l’essentiel de l’ouvrage, complété de conseils et d’astuces, de vidéos, de centaines de photographies, de liens directs vers des sites nautiques : tous les conseils nécessaires pour partir au bout du monde….ou pour en rêver !

VAGNON DU MULTICOQUE DE CROISIÈRE

 

Ou et quand partir ?

Pour savoir où et quand partir, les meilleurs "spots" et les plus beaux endroits à découvrir, il n'y a qu'une seule adresse :
http://www.multihulls-world.com/fr/location-catamaran/
Une sélection forcément arbitraire, mais qui donne une bonne idée des endroits préférés des "multicoquistes".














Livre de bord STW
Avril 2014

Sail The World
Chers adhérents :
Voici le premier numéro du « livre de bord STW », qui va vous informer régulièrement de la vie de l'association, des Projets en cours et à venir, et bientôt des navigations de certains d'entre vous, bref de tout ce qui fait l'originalité et la force de SAIL THE WORLD.
Les projets temporaires et les projets permanents :
Comme vous avez pu le lire dans les nouveaux statuts, les commissions ont évoluées vers des Projets Permanents, auxquels s'ajoutent des Projets Temporaires dont le but est de réunir, pour un temps, un certain nombre d'entre vous afin de faire aboutir une idée, un projet pour lequel vous avez un intérêt ou des compétences que vous voulez mettre au service de tous.
Le Projet Temporaire sur la taxe Grecque
Le mois dernier Daniel Conversat (Danielloui) débutait le Projet Temporaire à la suite du travail mené par Ariel Dahan. Il y était rejoint par Claude Peroy (Vent'oses), Eric Petitjean (Seamarie), Michel Perruchot (Yörük) et Pierre Aubineau (Peio64). Ariel Dahan y participe également sur le volet juridique.
Le 8 avril, le mémoire rédigé par le groupe de projet a été envoyé au Premier Ministre et au Ministre des Finances de la République Hellénique, directement au Gouvernement à Athènes, avec mise en copie à l'Ambassade de Grèce en France, à l'Ambassade de France à l'ONU et au Ministère français des Affaires Etrangères en vue de les informer du dialogue. Il est à noter que cette initiative a retenu toute l'attention bienveillante de la FFVoile et du Conseil Supérieur de la navigation de Plaisance et des Sports Nautiques
Vous pouvez retrouver les avancées de ce PT (Projet Temporaire) ici et retrouvez les documents en cliquant sur ces liens :
Le Projet Temporaire sur les balises de détresses :
Initié par François Michel (Pacolarahm), Frédéric D'Allest (Artimon) et Pierre Merlenghi, à la suite du drame du « Grain de Soleil », ce groupe s'est interrogé sur les aspects techniques et l'intérêt des différentes balises. Un rapport sur ce thème a déjà été mise en ligne sur le forum, Pour le consulter, cliquez ici.
Deux Projets Temporaires en cours de montage :





  • La foudre et ses conséquences : Qui n'a pas été inquiet en mer en voyant la foudre tomber autour du bateau ? Le foudroiement est en général dévastateur pour l'électronique, voire pire et les moyens de protection préconisés sont plutôt désuets. L'idée est de faire le point sur l'ensemble des solutions de protection et surtout de recueillir des témoignages sur l'efficacité de chacune d'entre-elles, pour à terme, proposer peut-être des solutions du tonnerre pour le bateau et leurs passagers.
    Ce Projet Temporaire est en phase de création, les spécialistes français du domaine sont très intéressés par vos retours sur ce sujet http://www.labofoudre.com/
    Un appel à candidature est fait auprès de vous tous pour participer à ce projet qui nous éclair-era tous sur ce foudroyant dossier.

  • Le vieillissement de l'Inox en milieu marin : Le projet est à l'initiative de Philippe Boyer, et Bernard Baroux (Ygern), ancien professeur à l'INP Grenoble.
    L'objectif est de constituer un dossier sur les différents types de corrosions, bien souvent cachées et peuvent être la cause d'un démâtage suite à l'affaiblissement et à la rupture d'éléments du gréement ou de pièces maîtresses.
    A travers ces questions et les réponses apportées vous pourrez mieux déceler ces corrosions sournoises et anticiper ainsi des avaries graves.
    Des conseils pratiques vous seront donnés à partir d'exemples réels.
    Le leitmotiv à ne jamais oublier en mer : Mieux vaut prévenir que guérir !
    Le Projet Permanent « Sciences et Océans »
    Collaboration avec le projet Argonimaux du CNES :
    Carole Beaumont (Caroleb) en charge de ce Projet Permanent vous propose un partenariat avec le projet Argonimaux du Centre National d'études Spatiales pour permettre à votre enfant de participer à leurs missions pédagogiques d'observation d'animaux marins afin de mieux comprendre le mode de vie et les déplacements de ces animaux et l'influence des variations climatiques et de la pollution sur leurs trajets.
    Le CNES organise une rencontre avec les écoles qui participent au projet Argonimaux du 21 au 23 mai 2014 à La Rochelle. Un appel à jumelage sera lancé à cette occasion.
    Un appel vous est lancé, vous qui naviguez avec des enfants, pour que vous les incitiez à participer à cet excellent projet.
    Lien vers présentation globale : Argonimaux, un projet pédagogique
    Pour plus d'informations et pour s'inscrire, RDV ici :
    http://sciencesetoceans-stw.blogs.stw.fr
    Le Projet Permanent « Veille sanitaire dans les pays du monde »
    En collaboration avec AVS (Association Voyage et Santé), vous allez avoir très prochainement accès à un service vous informant des épidémies et autres affections en évolution dans les pays que vous pourrez aborder.
    Ce type d'information est très utile pour suivre par exemple le développement ou l'extinction des épidémies de dengue ou de Chikungunya aux Antilles afin de prendre les meilleures précautions.
    Ce service à disposition des adhérents STW, celui-ci sera réactualisé en permanence et concernera tous les pays du monde fréquentés par vos navires.
    Le Projet Permanent « assurances »
    Dans le cadre de notre activité associative, nous avons souhaité qu'un bénévole puisse s'impliquer afin de développer de nouvelles synergies.
    Christophe Allan, qui connait très bien le milieu de l'assurance a décidé de venir en soutien dans cet important dossier. Ancien skipper professionnel et passionné par la navigation depuis son plus jeune âge, il dirige actuellement la société spécialisée dans la géo localisation.
    « Sail The World est très utile pour tous les marins que nous sommes. Je suis heureux, aujourd'hui, de pouvoir apporter ma contribution en cherchant des solutions d'assurances répondant aux projets de tous les amoureux de la mer.»
    Le service de « Routage Météo »
    Lors de notre dernier sondage, vous étiez 83% à montrer votre intérêt par un tel service au sein de l'association. Nous avons entendu votre demande et c'est pourquoi nous allons développer un tel module en collaboration avec le centre de formation. Cet outil qui permettra à chaque plaisancier d'avoir accès aux services d'un routeur professionnel sera un élément de sécurité non négligeable à la disposition de tous.
    Pour tout renseignement, contactez Laurent Marion, responsable du centre de formation.
    Le Projet Permanent « Marinas et Mouillage »
    Francis Giniaux (Istos) initiateur du projet est sur les startings-blocks pour participer à la cure de jeunesse de cette rubrique dans le cadre de la V2 du site.
    Autres informations
    Le développement du site web v2 :
    C'est l'objectif qui nous mobilise !
    Le site développé par Alain Richard va bientôt être remplacé après 15 années de bons et loyaux services. Le système d'exploitation est arrivé en bout de course, il est vital de le remplacer par un système moderne, beaucoup plus souple, beaucoup plus interactif et moins coûteux en développement et en maintenance.
    L'interface sera plus moderne avec des visuels qui ne donneront qu'une envie : naviguer !
    Ce printemps va débuter le grand ménage sur le site stw.fr, le webmaster et l'équipe en place vont se charger d'organiser au mieux cette nouvelle plateforme.
    Les Pavillons :
    Nous avons reçu un magnifique stock de pavillons STW qui ne demandent qu'à battre joyeusement sous vos barres de flèches ! Ils sont beaux et nous n'avons pas hésité à choisir pour vous la meilleure qualité.
    Un petit mail à votre charmante secrétaire Anaïs bureau@stw.fr qui se fera un plaisir de vous l'adresser à réception de votre chèque. Vous serez reconnus et appréciés dans les marinas et les mouillages, un bon moyen de se faire rapidement des amis !
    La Vie de l'association :
    Cette année, les finances de l'association sont focalisées sur le développement de cette nouvelle version du site. Daniel Beaumont, votre trésorier est à la manoeuvre.
    Tout ne se fera pas en un jour, les capacités financières de l'association ne le permettent pas, à moins qu'un généreux mécène entende notre appel !
    Le passage de la cotisation à 40 euros, acceptée par tous, est un apport très positif, même s'il faut encore limiter les dépenses, en particulier au niveau des blogs.
    STW soutient Eric Sommer :
    Nous profitons de cette newsletter pour adresser notre soutien à Eric Sommer incarcéré à Ste Lucie depuis plus de deux ans dans des conditions plus que difficiles. Nous soutenons les efforts de sa famille afin qu'il ait un procès équitable très prochainement.
    Nous espérons que ce premier Livre de Bord vous a intéressé. N'hésitez pas à nous apporter toutes vos critiques constructives pour faire évoluer ce document dans le bon sens.
    Nous ne vous avons pas tout dit. Beaucoup de projets nous sont proposés. Nous vous en parlerons dans un prochain numéro.
    Sachez que nous sommes actifs, à la manoeuvre. Le temps est beau, on a envoyé le spinnaker ! L'équipage est motivé avec pour seule envie que nous naviguions tous ensemble à bord de ce beau bateau qui s'appelle STW !
    A bientôt.

    Baptiste Berthelot et l'équipe des rédacteurs

  • Association Sail The World
    21 rue Crucy
    44000 Nantes
    http://www.stw.fr
    +33 (0)2 40 59 38 57
    bureau@stw.fr
    Tous droits réservés - © Association Sail The World 2014
    Toute publication, utilisation ou diffusion, même partielle du contenu de cet email, doit être autorisée préalablement.








    Les prévisions pour la saison 2014 des ouragans viennent d'être mises à jour.

    Qu'en retenir? elles sont en baisses par rapport à celle de décembre 2013

    Décembre
    Tempêtes 10 à 12 9
    Jours de tempête 52 à 64 35
    Ouragans 5 à 7 3
    Jours d'ouragan 26 à 30 12
    Ouragans majeurs 2 à 32 2


    L'Equipe de Sxm Cyclone

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    LETTRE DU MOIS D'AVRIL dans CARIBBEAN COMPASS n° 223
    ANTIGUA
    Cher Compass Caraïbes ,
    Je tiens à avertir vos lecteurs de mon expérience malheureuse avec les douanes d’Antigua . Je suis arrivé sur mon voilier, "Kismet", à Falmouth Harbour à Antigua dans l'après-midi du 28 Janvier 2014 dans l'intention de rester pour une nuit pour déposer mes parents à l'aéroport après la croisière avec eux pendant une semaine , et aussi de vérifier au Yacht Club pour la régate du prochain RORC Caribbean 600 , dans laquelle j'étais inscrit.
    J'ai envoyé mon équipage à l'arrivée du bateau aux douanes de English Harbour . L'équipage comprenait mes deux sœurs ( venues d’Angleterre mais citoyennes américaines ) , et ma cousine (une citoyenne du Royaume-Uni ) . Je suis parti involontairement pour une course à l'aéroport , car je savais que nous étions déjà inscrits avec E-Sea-Clear et ne savais pas que le capitaine devait être présent.
    Quand mon équipage est arrivé aux douanes d’English Harbour, vérification a été faite comme d'habitude sur l'ordinateur ESeaClear , et puis l’équipage est allé au bureau des douanes . L'agent des douanes lui a demandé qui était le capitaine, ils ont répondu que j'étais allé faire une course et l'agent a alors commencé par secouer la tête en disant qu'ils devaient retourner au bateau , et que c’était au capitaine de faire l’entrée (check-in) aux douanes . Mon équipage a expliqué que j'étais parti sans mon téléphone
    et ne pourrait pas être de retour avant l'heure de la fermeture ( à 16h30 , je me souviens ) et qu'ils partaient le soir mêle pour prendre l’avion pour l’Angleterre .
    L'agent des douanes (une femme) a répondu qu'ils ne partiraient pas ce soir-là en tout cas , parce que j'avais quitté le navire  et elle les a menacées d'une amende de 25.000 EC $  par personne qui descend à terre du bateau avant d’avoir fait l’entrée.
    Mes parents ont alors dit à l'agent qu'ils rentraient chez eux chez leurs enfants , mais l'agent des douanes les en a découragé , et quand ils ont demandé qu’on aille me chercher à l'aéroport pour les aider , l’agent a répondu : « Ce n'est pas mon problème . " Mes soeurs et ma cousine étaient, comme vous pouvez l'imaginer , visiblement et réellement apeurées et déprimées. Elles avaient  la nette impression que l’agent était contre elles pour une raison inexplicable , malgré le fait qu'ils étaient complètement ouverts et conformes.
    Je suis retourné au bateau et mes sœurs m’ont dit de me précipiter à la douane , ce que j'ai fait . Le même agent féminin m’a dit alors que nous devions tous revenir le lendemain matin (malgré le fait qu'elle savait que trois personnes avaient des billets d'avion pour ce soir-là ) . Je lui ai dit que je serais heureux de revenir , mais qu'il était déraisonnable de retenir mes parents parce j'avais fait l' erreur de ne pas venir avec eux. Elle m'a montré un livre (ce qui semblait être un code des lois d’Antigua ) avec un paragraphe souligné disant que la pénalité  pour ce que j'avais fait était 25000 EC$ par personne . C'est absurde, cette pénalité pour un tel oubli !. J'avais bien mentionné que j’avais observé l'esprit de la loi – en envoyant mon équipage faire leur entrée  immédiatement à la douane .
    L'agent a dit qu'elle allait appeler son patron ( P. George ) , ce qu'elle a fait . Après une conversation , elle m'a dit que mes soeurs et ma cousine pourraient partir, mais que mon équipage et moi allions voir  nos passeports américains saisis, et que je devrais me présenter à M. George à Saint-Jean le lendemain à 08h00 . Je note à ce moment que j'étais complètement apologétique et coopératif , mais j’allais être traité très différemment.
    Je me suis présenté à Saint-Jean à l’heure dite, et on m'a dit d’ attendre M. George parce que un « agent d'exécution » devait se joindre à nous . Cela avait tout l'air d'un shakedown  qu'une deuxième personne vienne pour conférer une apparente légitimité . L’agent d'exécution était en civil mais se nommait Benjy . Je lui ai expliqué que j'avais été informé que je n’aurais pas du aller faire une course pendant que tout mon équipage était à la douane, mais que dans la plupart des pays des Caraïbes cela était permis depuis longtemps . J'ai aussi dit que je ne savais pas que le capitaine devait être celui qui va à la douane , et n'avais certainement pas eu l'intention de contrevenir à leurs lois .
    M. George me dit alors que l'équipage pouvait effectivement venir au bureau des douanes (contrairement à ce que l'agent féminin m’avait dit la nuit précédente ) , mais qu’en ayant quitté le bateau j’étais soumis à la pénalité mentionnée ci-dessus .
    Ils m'ont alors demandé de quitter la salle , puis, après environ 15 minutes, ils m'ont annoncé qu'ils allaient abaisser l'amende à "seulement" $ 5000 parce que j'avais admis ce que j'avais fait . Ils ne voulaient prendre que de l'argent cash, tout heureux de me montrer que tout autour de l'endroit où nous étions il y avait des banques. Ils sont devenus tout à fait amicaux . J'ai eu l'impression qu'ils avaient discuté l'amende maximale que je paierais sans me plaindre , ou peut-être le
    montant maximum d'argent que je pouvais prendre .
    Mes deux cartes de crédit se limitant à 1000 $ chacune , je suis donc revenu les voir et leur ai demandé s'ils pouvaient éventuellement prendre un chèque . L' agent d'exécution a regardé mon portefeuille et a demandé à voir combien il y avait dedans. Je lui ai dit que j'avais sur moi 300 US $ , et quelques euros . Il a dit " donnez le moi " - laissant une petite quantité quand je lui ai dit que j'avais besoin de payer ma course en taxi pour rentrer. Ils ont converti en dollars EC et m'ont donné un reçu pour EC $ 3340 . Franchement , je me sentais comme si j'avais été volé à main armée .
    Au minimum, cela s’appelle un abus d’autorité, mais ça sent bien sûr l'extorsion de fonds sanctionnée par le gouvernement .
    L'agent des douanes à English Harbour, avait visiblement pris plaisir à torturer mes soeurs (dont aucune ne reviendra à Antigua ) . J'ai dû retourner , vu que mon bateau était inscrit pour la "RORC Caribbean 600" dans la catégorie « voilier course » et j’avais planifié mon équipage avec les vacances, mais c'est avec une grande préoccupation pour les représailles à mon retour que j'ai pris la décision de rester dans la régate. Compte tenu de la complexité des procédures d'entrée ( qui comprennent les services des douanes , de l'immigration et l'Autorité portuaire d’Antigua, tous séparés ) un agent peut toujours trouver quelque faute . Étonnamment , cela semble être activement encouragé par le gouvernement , qui a récemment changé la législation , étant donné que l'amende pour l'infraction que j’avais commise est répertoriée comme «  la Loi sur le contrôle et la gestion des douanes de 2013 » article 19 ( 2 ) .
    Si la douane est aussi désagréable , et cherche principalement à extorquer les visiteurs pour la moindre infraction , un avertissement doit être donné à la communauté de la croisière et de la course, aux  armateurs en visite à Antigua . J'ai recommandé à la Royal Ocean
    Racing Club ( RORC ) , qui a fait une bonne course , que la prochaine 600 devrait être effectuée dans un pays plus amical envers les croisièristes ! comme par exemple Saint-Martin, Saint-Barth , ou la Guadeloupe, qui sont tous sur le parcours.
    J'ai beaucoup voyagé dans le monde entier , et plus récemment dans la plupart des bonnes destinations de navigation dans les Caraïbes , et je n'ai jamais rencontré un agent des douanes plus soucieux de trouver à redire et à maximiser les conséquences que l’agent d’English Harbour . Quand je suis parti le lendemain, j'ai demandé son nom , et l'agent des douanes de service a refusé de me le donner , en disant que je voulais " la mettre en difficulté " .
    J'ai le sentiment  que le bureau des douanes d’Antigua est géré comme un centre de profit .
    Bien à vous
    David P. Southwell
    « Kismet »


    La lettre de David a également été envoyée à Chris Doyle , qui commente :
    « Malheureusement, ce n'est pas la première fois que ce genre de chose se produit à Antigua. Dans mon Guide « Leewards Islands », à Jolly Harbour j’écris : «Ne pas se promener à terre ou manger à l'extérieur jusqu'à ce que vous ayez fait votre entrée , même si c’est un jour vacant . Trois yachts ont chacun reçu une amende de $EC 5000  ici pour des infractions ridiculement mineures aux règlements » .
    Je suis désolé d'entendre que ce genre de chose s'est maintenant étendue à English Harbour, où, auparavant, j'avais trouvé les officiers les plus  respectueux.
    Évidemment, nous devons obéir aux lois du pays . Arriver sur ​​un yacht n'est pas comme arriver en avion, où les douanes et l'immigration se trouvent à l’aéroport. Je suis sur la route plus souvent que la plupart des marins et trouve que je passe un temps considérable à devoir modifier mon calendrier rien que pour m'adapter à quand et où je peux trouver des Douanes pour faire mon entrée,  en ayant souvent à rester un jour supplémentaire pour le faire. I C’est un problème, et dans certaines îles les agents des douanes sont en réunion et d'autres ont des affaires officielles , de sorte qu'ils sont souvent soit en retard ou partent tôt , ce qui peut perturber les plans les mieux conçus .
    Mais dans la plupart des îles , par compensation , je trouve que les agents sont très humains et raisonnables et tout en vous demandant d’obéir à la loi ils ne sont pas à vous secouer pour des milliers de dollars si , comme David , vous vous trouvez dans une impasse de temps .
    Je me souviens quand nous arrivions en Martinique, il y a de cela de  nombreuses années, trop tard pour faire les papiers d’entrée, l'officier , que nous avions l’habitude d'appeler "007" , était dans le bar voisin. " Ne vous inquiétez pas , " disait-il. " Revenez demain pour les papiers et entre-temps profitez bien de Fort de France . " Ne pas s'attendre à cette attitude de « laissez-faire » à Antigua , cependant, où il semble que les douanes aimeraient avoir l'occasion de vous imposer une pénalité . Ne pas la leur donner !




    Note de la rédaction :
    Peu importe si oui ou non on sent qu’une infraction est «mineure» , ou si oui ou non certains fonctionnaires dans d'autres pays pourraient être plus décontractés sur l'application de leurs propres règlements, la loi à Antigua-et-Barbuda est claire en ce qui concerne l'arrivée à Antigua par yacht , comme indiqué ( entre autres endroits facilement accessibles ) sur l' Antigua -et-Barbuda Site de l'association Marine , " seul le Capitaine peut procéder à terre pour les douanes et le bureau de l'immigration . Aucun membre de l'équipage n’est autorisé à terre jusqu'à ce que les procédures d’entrée aient été accomplies " .





    Nous avons demandé plus d’explications à « la Division des Douanes de Barbuda Antigua » lesquelles nous ont été aimablement fournies par George Brown , comme suit .
    « On m'a demandé de répondre à votre préoccupation en ce qui  concerne la lettre que vous avez reçue de David P. Southwell , propriétaire de Kismet . Je ne vais pas traiter spécifiquement des termes de cette lettre mais plutôt juste  citer la liste des articles de la Loi sur le   contrôle et la gestion des douanes , N ° 3 et n ° 8 de 2013 qui régit arrivée et de départ des navires ou des aéronefs à Antigua -et-Barbuda . Je vais aussi vous orienter vers divers sites Web qui traitent spécifiquement de l'arrivée et du départ des bateaux ou des yachts .
    La Loi sur le contrôle et la gestion des douanes :
    La Loi sur le contrôle et la gestion des douanes , n ° 3 et n ° 8 de 2013 peut être trouvée
    sur le site des douanes à www.customs.gov.ag



    19 . Moyen de transport pour arriver à l'endroit notifié que
    ( 1) Si un moyen de transport -
           ( a) arrive à Antigua -et-Barbuda ;
    et
           ( b ) est le transport de personnes ou de marchandises soumises au contrôle de la   douane , a dans ce moyen de transport ou tout autre moyen de transport d'un lieu à l'extérieur d’Antigua -et-Barbuda , le capitaine, commandant , pilote ou son agent doivent veiller à ce que les terres, ancres, ou autre  arrivent seulement à l'endroit notifié
    par cette personne.
    ( 2 ) À l'arrivée à l'endroit notifié ou le lieu dirigé par le fonctionnaire concerné , ou à une
    zone de contrôle des douanes dans ce lieu , et jusqu'à ce qu'une déclaration d'entrée en fonction de l'article 23 ait été faite, personne ne doit quitter le bord sans avoir été autorisé à le faire par le fonctionnaire préposé .
    ( 3 ) Une personne qui contrevient à la sous-section ( 1 ) ou agissant en violation de la sous-section
    ( 2 ) commet une infraction et est passible d' une amende de 25.000 dollars, ou bien trois fois
    la valeur des marchandises selon le montant le plus élevé .




    20 . Moyen de transport à destination de l' endroit autre que notifié
    ( 3 ) Sous réserve de l'agrément accordé par le contrôleur , aucun membre de l'équipage
    et aucun passager à bord du véhicule ne doit, sans le consentement du dirigeant responsable
         ( b ) s’éloigner du moyen de transport , et toutes ces personnes doivent se conformer aux
    directives de douane proposées par le fonctionnaire .
    ( 4 ) Lorsque le transporteur est dirigé par le fonctionnaire conformément à l'article 16 ( 3) afin d’arriver à un endroit autre que le lieu notifié conformément à l'article 16 ( 1 ) ( b ) , aucune
    personne ne doit partir du bord du moyen de transport , sauf autorisation de le faire par le
    fonctionnaire compétent .
    ( 5 ) La personne qui omet de se conformer ou agit en contravention du présent article commet une infraction et est passible d' une amende de 25.000 $.




    Sites Web connexes et  informations aisément disponibles pour la connaissance du public :


    • Antigua & Barbuda Site Web des douanes www.customs.gov.ag / index.php / customs_procedures / private_yachts

     " Vous devez faire les papiers d’entrée dans un délai de 24 heures de l'arrivée . Il existe des sanctions sévères en cas de ne pas le faire. Tout équipage ou les clients doivent rester sur le navire jusqu'à ce que les procédures soit complètes. Les Capitaines qui souhaitent échanger des membres d'équipage doivent le faire en présence d' un Officier de l'Immigration , signer la liste d'équipage d'un navire au large et ensuite celle de ​​l'autre,  et ce avec les deux capitaines qui  en présence prennent l'entière responsabilité . Ne pas le faire se traduira par une action en justice . tout membre de l'équipage doit avoir un billet d'avion valable au départ
    de Antigua et à destination de l'étranger pour avoir le droit de quitter un navire à Antigua .
    • Antigua-et- Barbuda Association Marine www.abma.ag/yachting.php?id=5
    Tous les passagers et membres d'équipage restent à bord du navire ou du bateau jusqu'à ce que la clearance d’entrée ait été obtenue .
    Seul le Capitaine  peut procéder à terre pour les formalités au bureau de douane et d'immigration.
    Aucun autre membre de l'équipage n’est autorisé à débarquer à terre jusqu'à ce que les procédures d'entrée aient été achevées .
    Les capitaines des navires arrivant après les heures d’ouverture doivent s'assurer qu'aucun membre de l'équipage n’aille à terre jusqu'à ce que la procédure d'entrée ait  été terminée à la première occasion .
    Les capitaines des navires souhaitent partir en croisière doivent faire les formalités nécessaires avec l'autorité portuaire locale pour avoir la permission de le faire .
    • Antigua-et- Barbuda parcs nationaux

    www.http://nationalparksantigua.com/
    entry - clearance


    RAPPELEZ-VOUS! Vous devez faire la clearance d’entrée dans un délai de 24 heures de l'arrivée . Il existe des sanctions sévères pour ne le faire .
    Tout équipage ou les clients doivent rester à bord du navire jusqu'à ce que les procédures d’entrée soient terminées.
    SORTIE OU ÉCHANGE D EQUIPAGE : les Capitaines souhaitant échanger des membres d'équipage doivent le faire en présence d' un agent d'immigration , la signature dudit membre d'équipage (s )hors d'un navire et sur ​​l'autre avec les deux maîtres qui prennent la pleine responsabilité . Ne pas le faire conduit à s'exposer à des poursuites judiciaires .
    Tout membre de l'équipage avant de quitter un navire à Antigua doit avoir un billet d'avion valable au départ de Antigua à destination de l'étranger .
    • ESeaClear logiciel en ligne https://www.eseaclear.com/home/index.cfm
    Ce site contient des liens vers tous les sites énumérés ci-dessus , de sorte que vous serait en mesure d'accéder aux informations nécessaires sur les lois et le processus pour effectuer les formallités d’entrée et de sortie de Antigua-et- Barbuda si vous aviez des questions.
    En outre, lorsque vous faites votre déclaration en ligne sur ESeaClear , il ya une fenêtre
    qui informe l'utilisateur de certaines exigences nécessaires et obligatoires pour satisfaire les autorités d'Antigua .
     


     les Grenadines

    Nous partons vers Mayreau, une autre île des Grenadines dépendant de St Vincent. C’est tout petit. Il y a deux mouillages. Nous choisissons celui de Salt Whistle Bay, assez fréquenté, magnifique. L’eau est transparente, la plage de sable blond se prolonge sur un isthme étroit qui relie la presqu’île du nord de l’île. De l’autre côté de l’isthme, à travers quelques cocotiers, on voit la mer qui se fracasse en grosses vagues sur la façade nord-est. Notre mouillage, bien abrité, est lui au calme. C’est tellement beau et tranquille. Pas de magasins, pas de maisons, juste un petit bar sur la plage.


    Après Mayreau, nous faisons une courte escale à Union, qui n’est qu’à 5 miles nautiques. Le mouillage y est venteux et agité, au milieu de récifs. Beaucoup de bateaux sont sur un corps-mort. Nous préférons notre ancre, par 10 mètres de profondeur. La nuit est mauvaise, très rouleuse et nous décidons d’appareiller le lendemain. Non sans mal. Je remonte l’ancre mais, comme bien souvent, la chaîne fait un paquet dans la baille à mouillage et il faut descendre dans la soute avant pour tirer dessus avec un crochet.  Il reste environ 8 mètres de chaîne à remonter. Eolis est cependant déjà décroché. Le vent nous fait reculer, mais de travers . Je mets plus de puissance pour nous dégager du bateau voisin dont on se rapproche à bâbord. Je veux passer entre le catamaran mouillé au corps-mort sur notre tribord et le récif proche. La situation me semble assez critique, avec l’ancre toujours dans l’eau, et j’appelle Jean. Le temps pour lui de remonter, de prendre les commandes, et voilà que notre ancre accroche le corps-mort du cata. Nous voilà beaux ! Récif tout proche, cata tout proche et plus du tout manoeuvrant. Une barque locale sent la bonne affaire et accourt. Son occupant plonge et nous accroche solidement avec un bout à l’avant sur le corps-mort du cata pour nous empêcher de reculer dessus (nous sommes à 2 mètres à peine), un autre bout sur notre chaîne d’ancre qu’il dégage, puis il nous pousse latéralement avec sa barque motorisée, jusqu’à nous éloigner de dessus la corde du corps-mort. On remet alors du moteur et nous sommes sauvés de ce mauvais pas. Nous en serons quittes pour quelques EC$ (dollars East Carribean) et un nouvel enseignement : ne jamais laisser traîner l’ancre dans l’eau. Mieux vaut remonter la chaîne sur le pont.
    On se prend un sérieux grain sitôt sortis de « Grand Coi », long récif au large de Palm Island.
    On n’y voit plus rien, on n’a plus aucun repère visuel alors qu’il y a alentour beaucoup de cailloux et de récifs. Ne nous reste que le compas pour nous diriger. Heureusement, cela ne dure pas longtemps.

    Nous poursuivons la route jusque Cariacou. Nous sommes toujours dans les Grenadines, mais Cariacou fait partie du territoire de Grenade. Nous changeons donc de pavillon. Les règles d’entrée sont contraignantes et fastidieuses. Il faut faire la « clearance » d’entrée à Hillsborough, la capitale, dans les deux heures de l’arrivée au mouillage. Celui-ci n’est guère attractif, ni confortable et les bateaux poursuivent généralement jusque Tyrell Bay, au sud-ouest de l’île. C’est ce que nous faisons aussi. Cette immense baie est bien abritée et offre un mouillage sûr et confortable, à défaut d’être joli et agréable.
    Nous restons là une semaine. C’est plus que souhaité mais nous avons un problème technique au guindeau qu’il nous faut absolument réparer. Nous avons de la chance, nous mouillons à côté du work shop flottant d’un spécialiste des pièces en alu et inox. De plus, il est Français, ça facilite les explications techniques.
    Nous sommes immobilisés un jour de plus par une onde tropicale. Elle résulte du passage d’Alberto plus au nord, la première tempête tropicale de la saison. Le vent souffle à plus de 35 nœuds, le tonnerre gronde et s’accompagne d’éclairs et de pluies violentes et abondantes. Cela dure une journée entière. Je prends mon ciré et je vais en bus à Hillsborouh faire quelques courses.
    J'admire au passage la campagne et les constructions en bois colorées.


    Nous avons retrouvé à Tyrel Bay nos amis Mieke et Bob et nous passons un peu de bon temps avec eux. Bob est fin cuisinier...

    Le 14 juin nous naviguons vent arrière vers Grenade. Nous allongeons un peu la route pour le plaisir de passer au travers de petites îles aux noms plaisants : « Diamand’s Rocks », « Les Tantes », « Ile Ronde », « Les Cailles ». Là on ramasse un grain. On bifurque vers « London’s Bridge » (ce petit caillou a vraiment la forme du pont anglais), puis vers la côte NO de Grenade. La houle est assez marquée et les creux atteignent 2 mètres mais on avance bien.Nous arrivons à St Georges’s, capitale de Grenade, et nous avons bien du mal à trouver un ancrage dans le petit lagon très fermé et très fréquenté. Par 3 fois nous changeons d’endroit car nos voisins américains nous trouvent trop proches d’eux et nous demandent de dégager. C’est très déplaisant cette manie qu’ont les Américains de vouloir toujours disposer d’un grand rayon d’évitage. L’habitude des grands espaces sans doute… Mais ici, il s’agit de partager un mouillage exigu et chacun doit être à même de calculer son cercle d’évitage au plus précis.
    Nous restons 10 jours à St George’s et nous sillonnons l’île à bord des taxis collectifs, les bus locaux. Grenade nous plaît beaucoup, les gens y sont avenants, souriants, accueillants, et la nature est verte et contrastée.
    L’île a cependant beaucoup souffert du passage du cyclone « Yvan » en 2004. La marina de St George’s a été détruite ainsi que de nombreuses maisons et bâtiments. La ville est toute en collines et sur les hauteurs, les églises et autres édifices élevés sont toujours décapités. Les forêts du centre de l’île portent aussi les traces de la fureur des vents. Les villages de pêcheurs ont subi de nombreux dégâts. L’économie de l’île ne se remettra pas facilement de la catastrophe. Elle repose essentiellement sur l’agriculture. Les exportations principales sont la noix de muscade, les bananes, le cacao. Grenade est appelée « l’île aux épices ». Elle était le deuxième exportateur mondial de noix de muscade avant le passage d’Yvan, qui a détruit 90% des plantations. Il faudra des décennies pour atteindre l’ancien niveau de production.
    Nous montons dans les bus, descendons, remontons dans un autre, et dans un autre encore. J’adore ces transports locaux. On grimpe en saluant cordialement à la cantonade. L’ambiance est garantie. Ca discute, ça rigole, ça chante. La musique va très fort. On paie l’équivalent de quelques centimes au chauffeur ou au jeune garçon chargé d’ouvrir et de fermer la portière coulissante. Quand il n’y a plus de place, on en crée en installant un strapontin à côté de la banquette, chacun se serre, le contact avec votre grosse voisine (la majorité des femmes sont très volumineuses) se fait plus direct encore, on colle, on transpire, mais quelle bonne humeur. Et quand on veut descendre, il suffit de faire toc-toc sur le toit ou sur un bout de carrosserie.
    On visite les villages de pêcheurs, une fabrique de noix de muscade (au chômage technique), une fabrique artisanale de chocolat,
    une distillerie de rhum tout aussi artisanale. Dégustation du « feu » à 75° ! Comme le degré maximum autorisé pour l’exportation est à 70°, ils font aussi un rhum plus doux, à 69° ! On se promène dans les marchés, dans les campagnes.Et pour mon anniversaire, on s’offre un extra ; on va assister à la ponte des tortues luth. Moment magique, inoubliable. Ces énormes tortues de mer sont protégées et tout est strictement organisé. La « visite » ne peut se faire qu’en petits groupes. Nous sommes 4, nous avons convaincus nos amis québécois Normande et Claude de nous accompagner. L’expédition a lieu la nuit. Les mois de mai et juin sont idéaux mais il n’y a bien sûr aucune garantie de voir les tortues. Il faut se rendre à Levera Point, sur une plage à l’extrême NE de l’île, à 2 heures de route. C’est paraît-il l’un des 3 endroits des Caraïbes où viennent pondre les tortues luth. On emmène sandwiches et équipements pour passer la nuit sur la plage. Il fait nuit déjà quand nous arrivons. Cameron, notre guide, nous attend. Trois jeunes filles sont là aussi, et un jeune garçon, déjà aux aguets avec tout leur matériel de monitoring. Ils sont tous bénévoles et passionnés, membres d’une association anglaise de protection des tortues de mer. Ils viennent chaque nuit pendant la période de ponte et d’éclosion, pour observer, mesurer, baguer, répertorier, protéger les œufs et aussi éduquer les populations locales à la sauvegarde des espèces menacées. Les œufs sont ici particulièrement appréciés. Or les tortues luth font partie des espèces en danger. Elles existent depuis plus de 165 millions d’années (elles ont survécu aux dinosaures) mais atteignent aujourd’hui un seuil critique. Les scientifiques estiment que en 15 ans, le nombre annuel de nids est passé de 120.000 à 25.000. Et un seul individu sur 2.500 naissances arrive à l’âge adulte, soit environ 20 ans.
    Nous nous installons sur la plage et nous écoutons les recommandations et les enseignements de nos guides. Nous avons pour abri une vieille barque de pêche retournée. Nos guides s’affairent d’un bout à l’autre de la très longue plage. Ils sont reliés par téléphone portable. Nous admirons les étoiles en espérant avoir la chance de voir au moins une tortue. Vers 22H30 nous sommes informés qu’une tortue vient de sortir de l’eau, à plusieurs centaines de mètres. Nous ne serons autorisés à approcher que lorsque la tortue aura terminé de creuser son nid et qu’elle sera prête à pondre. Sinon nous risquerions de la déranger et elle retournerait alors tout simplement dans l’eau. L’excitation nous gagne. Ces animaux d’un autre âge fournissent un tel effort pour faire une si longue et difficile migration du Canada ou de Grande Bretagne. Nous avons hâte de les approcher. Enfin, le guide nous propose de nous mettre en route. Il nous a bien briefé et nous respecterons scrupuleusement les consignes. Lorsque nous arrivons, la tortue termine son nid. Nous nous agenouillons juste derrière elle. Elle est énorme ! On dirait une barque retournée. Elle mesure près de 2 mètres de long, sans compter la tête et les puissantes nageoires. Ces tortues peuvent peser de 800 à 900 kilos. Leur carapace est faite d’une sorte de cuir (d’où leur nom anglais « leather back turtles »), intégré à leur dos. Elles ne peuvent donc pas replier tête et pattes sous la carapace comme les tortues terrestres.
    Seules les lampes frontales à lumière rouges sont autorisées. Et pas de photos au flash. Notre tortue ne semble pas percevoir note présence. Elle termine de creuser son nid avec ses nageoires postérieures, avec d’amples gestes lents et tranquilles. Ensuite commence la ponte. Environ cent œufs de la taille d’une balle de tennis. Une des guides a glissé doucement le bras sous une nageoire et fait glisser un à un les œufs dans le creux de sa main pour les compter avant de les laisser tomber au fond du nid. Nous nous tenons accroupis ou couchés juste derrière la tortue, à la toucher. Nous avons le souffle coupé. Lorsqu’elle a fini de pondre, elle rebouche son nid, toujours avec ses nageoires postérieures. Il faut s’écarter un peu pour ne pas ramasser un coup de nageoire. Ensuite elle tasse le nid consciencieusement, puis le camoufle en traînant son corps lourd tout autour pour effacer les traces et enfin se remet en route lentement, pesamment, vers la mer où elle disparaît. Le tout sans rien voir, sans rien sentir, rien qu’à l’instinct. Elle sera restée sur terre environ deux heures.
    Sorry, nous n'avons aucune photo de qualité !

    Pendant que la première terminait son travail de camouflage, une seconde tortue est sortie de l’eau. Elle commence son nid sur un terrain inadéquat, où il y a des cailloux et de la glaise qui l’empêchent de creuser. Cette même tortue était déjà venue la veille (elle est baguée) et avait dû repartir bredouille car elle avait choisi un trou d’eau. Elle repart aujourd’hui encore vers la mer avec sa cargaison intacte. Elle reviendra peut-être avec la prochaine marée ou le prochain courant favorable.
    L’équipe de nos guides prend un relevé précis de la position des nids pour pouvoir suivre d’ici environ 3 mois l’éclosion des œufs. Ils parachèvent aussi le travail de camouflage car si les tortues cachent l’emplacement de leur nid, elles ignorent que les traces de leur corps et de leurs nageoires restent visibles pour l’homme et offrent un jeu de piste facile pour les amateurs d’omelettes fraîches.
    Nous repartons vers notre « base » sur la plage où nous somnolons. Vers 1H30 une autre tortue sort de l’eau, tout près de nous cette fois. Nous aurons tout le loisir d’observer son lent et patient travail avec la lumière des étoiles. La nature fut merveilleuse cette nuit-là.





    de belles photos des Antilles à voir sur :