DES BRETONS AUX ANTILLES

DES BRETONS AUX ANTILLES
DES BRETONS AUX ANTILLES...

DU MONO AU CATA




http://eolis3.blogspot.com


nous avons failli l'appeler
MENRUZ
mais finalement nous lui avons laissé  son nom d'origine :
AFRODITE  






Ils sont passés du mono au cata !


Mais pourquoi voit-on de plus en plus de navigateurs passer du mono au cata, et quasiment aucun faire le chemin inverse ? Qu'est-ce qui les motive ? Quels sont les arguments en faveur du cata ?
Pour répondre à ces questions, nous avons réuni plusieurs navigateurs, certains venant de la régate en monocoque, d'autres de la croisière côtière ou encore du grand voyage. En bateau de grande série, sur des monocoques de voyage ou même sur des unités qu'ils ont construits eux-mêmes, ils en sont tous arrivés à la conclusion, que le bonheur sur l'eau est forcément sur plusieurs coques…

TEMOIGNAGES

Le + du catamaran : "J'aime la navigation à plat, surtout par gros temps, c'est vraiment sécurisant"



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Jean
Bateau actuel : Dean 441
Monocoques précédents   : un Tina puis un prototype ALUBAT "monomaran" Eolis III
Programme : Atlantique Nord
Le + du catamaran : "Nous naviguons à deux le plus souvent, donc un bateau facile à manœuvrer est un vrai plus"
Jean a commencé à naviguer très jeune…en Bretagne.  La suite, c'est logiquement du dériveur, puis un petit cotre, Le Saint-Nicolas avant, à 30 ans, de s'acheter son premier voilier : un TINA, coursier des mers nommé KRISHNA et peint en jaune safran!  Aujourd'hui, le cotre alu Alubat est à vendre (très belle affaire pour un couple cherchant un mono !!!), car il a acheté un Dean 441 ! 

"Mes navigations m'ont permis de naviguer en Bretagne et sur les côtes d'Angleterre et d'Irlande. Puis je suis descendu sur les côtes cantabriques et connu toutes la Méditerranée avec mon épouse Barbara à l'époque où toutes ces côtes étaient encore " civilisées" comme la Tunisie,  la Lybie, la Grèce, la Turquie, la Croatie (jusqu'à Venise).... 


Naviguant le plus souvent à deux, et conscient qu'à 70 ans, on n'est plus aussi souple qu'à 20 ans, Jean et Barbara ont choisi le cata pour son confort, bien sûr, mais aussi pour sa facilité de manœuvre. Et puis compte tenu de leur programme de navigation,  c'est une vie dans les mouillages qui les attend, et Barbara n'aime pas, mais alors pas du tout le roulis d'un monocoque…
"Après avoir fait un tour de ce qui existe sur le marché, nous avons à opté pour le Dean qui nous donnait une possibilité d'aménagement à notre convenance à un prix raisonnable pour un bateau confortable et marin."


Guy
Bateau actuel : Catamaran Polo Frère - "Bahia"
Monocoques : croiseur côtier DL en bois de 7,20 m - Samouraï - Aïkido - Trismus - Endurance 35.
Programme : Essentiellement vie à bord, croisière côtière et semi-hauturière, soit en solitaire, soit en couple.
Le + du catamaran : " Les aménagements de notre bateau avaient été pensés pour un couple. Le plan de pont était super pour les manœuvres et le farniente, la timonerie intelligemment conçue, et l'on aurait presque mis une table de ping-pong dans le cockpit !"


L'histoire nautique d'Evelyne et de Jean commence au début des années 80, lorsqu'ils achètent les plans d'un Atch 1050 à Dominique Provin et quelques tonnes de tôle pour le construire. En 1991, soit après dix ans de dur labeur, le monocoque tant désiré est enfin mis à l'eau. Après leur Sangria, le Atch paraît tout de suite bien plus confortable et logeable… Au menu de la famille, il y aura d'innombrables navigations, et des souvenirs en pagaille de mouillages somptueux au départ de la Manche. Angleterre, îles anglo-normandes, vers le sud ou en direction du nord, la famille ne connaît que peu de limites passant plus de 60 jours par an à bord et en navigant en moyenne plus 1000 milles chaque année.
En 2006, Evelyne et Jean partent en croisière aux Antilles avec trois autres couples sur un catamaran. Pour éviter de savoir qui va prendre en charge le bateau, ils décident de prendre un skipper, ce qui permettra en plus de bien découvrir la zone qu'ils ne connaissent pas. A neuf, à bord du Lagoon 380, Evelyne et Jean découvrent une autre manière de vivre en bateau. Espace, confort, intimité : on se déplace à 9 dans le catamaran avec une facilité inconnue à bord du monocoque. Et puis Evelyne, qui est sensible au mal de mer découvre le bonheur de naviguer à plat… Bref, ils sont enthousiasmés et cette expérience va être déterminante pour la suite ! Au retour des Antilles, la famille navigue à nouveau avec le Atch. Fin 2006, Jean connaît quelques difficultés dans son travail et peut envisager de passer du temps à aménager un bateau. Oui, mais quel bateau ? Rapidement, et devant le programme qu'ils envisagent, le choix du catamaran devient une évidence. Evelyne et Jean veulent en effet recevoir à bord leurs enfants, mais aussi leurs jeunes petits-enfants, âgés d'un an et de quatre ans et demi. Le tout pour un tour de Méditerranée puis un tour Atlantique. Ils hésitent longtemps entre un Lagoon 380 et un 410. Finalement, ils craquent pour une belle occasion, un 410 sortant de la flotte de location du loueur Apaca. Récupéré à la fin de la saison, et après une rapide préparation, le couple part de Hyères le 15 octobre dernier pour rejoindre son port d'attache en Bretagne le 10 novembre. Une belle croisière via Gibraltar, qui les conforte dans le choix de leur nouvelle maison. Du près, plus de 45 nœuds de vent, des conditions "hivernales" et pourtant Evelyne et Jean se sont toujours sentis en parfaite sécurité. Car si l'avantage du catamaran réside dans l'espace qu'il offre à ses occupants, le confort et la sécurité de naviguer à plat sont aussi un sacré argument au niveau de la sécurité. En cata le bateau reste à plat, et est donc beaucoup plus confortable en cas de mer formée. On peut veiller au chaud, dans le carré tout en ayant une bonne vision sur l'extérieur, donc on fatigue moins, et la fatigue est définitivement l'élément qui peut amener à l'accident…
Aujourd'hui, Jean s'apprête à préparer sérieusement son bateau pour partir, en attendant qu'Evelyne soit à son tour à la retraite et qu'ils puissent profiter de belles navigations ensoleillées
Guy a commencé sa "carrière" nautique au milieu des années 70, avec un petit croiseur côtier, dériveur lesté de 7,20 m en bois… Depuis, il n'a cessé de naviguer, en régates, en entraînement, en organisant des charters ou des écoles de voiles sur ses voiliers (Trismus puis Endurance 35), et à bord d'autres bateaux en temps que skipper ou convoyeur. Bref, on peut dire qu'il a un bon nombre de milles sous la quille…
Au moment de se racheter un bateau, Guy a longtemps cherché à retrouver un Endurance 35, semblable à son "regretté" précédant navire. Mais tous ceux qu'il a alors visités étaient soit trop cher, soit n'avaient pas le même plan de pont… Jusqu'au jour où il a compris qu'il courait après un fantôme, et qu'avec son bateau, s'était envolé une part de sa vie qu'il était vain de vouloir recréer… "C'est à ce moment là que je me suis mis à penser à un catamaran. Non par idée de mode, mais pour tourner la page, et passer à quelque chose de vraiment nouveau. De plus ayant goûté au salon de pont, je ne voulais plus que l'on vive "à la cave"..." Son choix s'est alors porté sur un catamaran construit par le chantier Polo Frère de La Ciotat sur plans Pappon. un catamaran atypique, confortable, qu'il achète en 1998, et sur lequel il commence à vivre à l'année pendant quatre ans en écumant les mouillages sauvages (il en reste !) de Méditerranée. Car ce qu'à bien compris Guy, c'est qu'on ne navigue pas de la même manière avec un monocoque et un catamaran. Le très faible tirant d'eau du cata, la possibilité d'échouage à plat, son confort aussi bien à la mer qu'au mouillage, sont un plus indéniable. "Après plusieurs années de vie à bord permanente, et sans jusqu'à aller dire "le mono, plus jamais", je sais qu'en parcourant mon livre de bord, il est une phrase que j'ai notée plusieurs fois : "Merci Bahia...", pour son tirant d'eau très faible (dérives) qui nous a permis d'aller dans des coins reculés sans soucis, pour sa stabilité au mouillage (quand on voit les autres rouler bord sur bord), et pour me permettre de bouquiner ou siroter ma bière dans le cockpit, en route au près, bien à plat.
Pour être honnête, il faut aussi parler de l'entretien (peinture annuelle pour la maintenance, carénage, frais sur les 2 moteurs), et surtout du prix des places de port (à éviter au maximum) qui augmentent nettement le budget par rapport à un mono de même taille (37'), mais il faudrait plutôt comparer à volume égal." Et bien sûr, dans ce cas, il n'y a pas photo !


Gordon
Bateau actuel : Outremer 45 "Obedient"
Monocoques : Westerly Cruisers 22 et 26, Sigma 362, puis cat de course de 30', Dazcat 30', Corsair F31R.
Programme : Découverte du plus bel endroit où naviguer au monde : la côte ouest de l'Ecosse.
Le + du catamaran : On y vit confortablement 2 semaines (ou pour toujours ?), et il nous emmène dans la plus belle zone de navigation au monde, la côte ouest de l'Ecosse !"
Le cas de Gordon est différent : après avoir beaucoup usé ses cirés sur la côte écossaise en régate en monocoque, il est passé au multicoque pour aller toujours plus vite et plus loin… Aux Westerly Cruisiers de son père ont donc succédé un Sigma 362 puis un catamaran de course de 30', un 30' Dazcat, un trimaran F31R et enfin un Outremer 45… Un vrai fana du multicoque. Il faut dire que son programme de course est sérieux (Scottish Islands Peaks Races - UK Three Peaks Race…), et que ses catas de courses ou son trimarans y ont fait des merveilles. Aujourd'hui, Gordon trouve que son catamaran offre le parfait compromis entre bonnes navigations, traversées rapides et confort… Et si les sensations de barres sont moindre au près, les performances sont toutes aussi bonnes, et quel plaisir au portant. Et à la question de savoir quel sera son prochain bateau, il répond immédiatement : "j'ai le bateau parfait, j'espère ne jamais en changer !"