A
Boulogne-Billancourt, il y a la plaque de rue ci-dessus
:
Officier français, né en
1857, mort en
1871.
Ça lui faisait combien au militaire quand il a cassé sa pipe ? 14 ans.
« Oups, 14 ans ????? Mais comment peut-on être officier à l’âge de 14 ans ? » Voila la question que je me suis posée.
Une fois la photo prise, et une fois rentrée chez moi, j’ai fait ma petite recherche sur internet.
Et j’ai trouvé que le dénommé Couchot était un « enfant de Boulogne qui, sans fortune
et chargé de famille, a contracté en 1870 un engagement volontaire dans
les bataillons de marche et est mort victime de son dévouement au champ
d’honneur de Buzenval avec le grade de capitaine« . Ce sont les termes qu’à utilisé le conseil municipal de Boulogne dans sa décision du 14 novembre 1881 de donner le nom de Couchot à une rue de la ville.
1ère observation : le capitaine Couchot avait si peu de fortune que seul son nom de famille est resté. Je n’ai pu retrouver son prénom nulle part sur internet.
Les résultats à mes recherches sur internet se sont limités à deux pages trouvées sur deux sites :
Premier résultat : ce lien (ou alors voir ici la capture d’image de cette page), issu du blog de Thierry Solère, 1er maire adjoint UMP de la Boulogne-Billancourt. On trouve sur son blog une catégorie « Histoire des rues de Boulogne » intéressante.
Second résultat : cet autre lien (ou alors voir ici la capture d’image de cette page) , que j’ai trouvé sur le site de François Choisel, conseiller général des Hauts de seine. On trouve sur ce site une « Histoire des rues de Boulogne » intéressante.
2ème observation : tiens, je constate que j’ai écrit deux fois qu’on pouvait trouver une « Histoire des rues » de Boulogne intéressante.
Mais qu’est-ce que ça signifie ? À première vue les contenus des deux pages sont identiques.
Eh oui, l’une est le copier-coller de l’autre. Seulement, qui a fait quoi ?
Sur le blog de Thierry Solère, à ce jour, je ne trouve aucune référence à un quelconque emprunt. En revanche, sur le site de François Choisel il est indiqué ceci en préambule à l’histoire des rues :
Les rues de Boulogne-Billancourt
1962
Ainsi donc, le véritable auteur est Eugène Couratier, auteur pour la Société Historique de Boulogne-Billancourt de plusieurs ouvrages sur cette ville.
Si François Choisel a bien indiqué l’origine des documents qu’il a mis en ligne, il semble que par l’effet d’un fâcheux oubli l’auteur véritable de cette « Histoire des rues de Boulogne » ait été omis sur le blog de Thierry Solère. Et je m’en étonne, notamment en ces temps de protection de la propriété littéraire sur internet par une loi votée majoritairement grâce aux parlementaires UMP.
Quant à la réponse à ma question « quel est l’âge du capitaine ?« , je n’en sais toujours rien. Le dénommé Couchot n’a pas laissé d’autre trace sur internet que celle de la rue qui porte son nom à Boulogne-Billancourt. Ce dont je suis sûre, c’est qu’un enfant de 13 ans ne pouvait pas contracter un engagement volontaire dans l’armée en 1870, puis mourir l’année suivante en recevant le grade de capitaine à l’âge de 14 ans.
Si quelqu’un sait sur quelle base documentaire on s’est référé pour faire inscrire les dates de 1857 et 1871 sur la plaque de rue, je suis preneuse !
Sur Google Books, j’ai vu qu’on cite le nom du Capitaine Couchot dans un ouvrage de Joanni Arsac paru en 1871 dont le titre est « Mémorial du siège de Paris« . Le livre n’est pas consultable dans son intégralité et les deux petits extraits visualisables ne sont pas exploitables, c’est dommage.
Le second, Gallica, qui dépend de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), a été plus fructueux. J’ai trouvé un document en ligne, téléchargeable légalement. Ce document est le « discours prononcé par Mr Henri Martin sur la tombe des Volontaires du 72ème, Morts pour la Patrie à Buzenval« . Voici, la première page du discours où apparait le nom de Couchot.
Il ressort de cela que « l’intrépide Couchot » est mort sabre à la main en s’élançant vers la barricade ennemie lors de ce que l’Histoire retient comme la Bataille de Buzenval du 19 janvier 1871 où les français reçurent de lourdes pertes. Le lieu de cette bataille correspond à la commune de Rueil-Malmaison, située à l’ouest de Paris dans les Hauts-de-Seine.
Vous pouvez accéder à la totalité du discours, dans sa version pdf, en cliquant sur l’image. Ne vous laissez pas rebuter par les 6 pages annoncées, il y en a 3 de blanches.
J’ai trouvé un autre site grâce auquel j’ai pu télécharger le Journal du siège de Paris par un certain Georges d’Heylli en 1873-1874. Ce site s’appelle Internet Archive.
De cet ouvrage de 734 pages on trouve une ligne où apparait le nom de Couchot.