MON COVID LONG
💙 Je voudrais saluer ces véritables héros de l’ombre : ceux qui restent. Parce qu’il faut être sacrément solide — voire légèrement inconscient — pour tenir aux côtés d’une personne malade sans fuir en courant. Très peu en sont capables, encore moins en ont envie. Soyons clairs : soutenir quelqu’un sur le long terme, sans espoir de «résolution rapide», ça ne fait pas rêver grand monde. On découvre très vite que le soutien inconditionnel a souvent une date de péremption.
Dans mon cas, ils sont rares, précieux, presque une espèce protégée. Quelques membres de ma famille, pas tous, évidemment, certains ayant préféré faire l’autruche par ignorance ou inconfort — et une poignée d’amis, les vrais, ceux qui restent quand les autres décampent à la première difficulté.
Quant aux autres… les experts en sprint qui détalent plus vite que les sportifs aux Jeux Olympiques, les champions du « je t’appellerai », les maîtres du «désolé, je suis débordé»
Ils fuient le malade comme si c’était contagieux d’un simple regard. Pathétiques ? Disons qu’ils ont la constance émotionnelle d’un yaourt oublié au fond du frigo : au début tout va bien, puis ça tourne très vite.
Je tiens à les remercier aussi, d’une certaine façon. Grâce à leur départ précipité, j’ai gagné de la place, du temps, et surtout une économie d’énergie précieuse. Ils ont fui comme on quitte un mauvais film avant la fin, sans se demander s’ils avaient un rôle à jouer. Petit conseil à ceux qui se reconnaîtront : la maladie, ça ne s’attrape pas par simple contact visuel ou par message de soutien. Rassurez-vous, on ne risque pas de vous contaminer avec un simple «comment ça va ?». Mais bon, il faut croire que certains sont allergiques à l’empathie.
Au final, ce grand ménage relationnel a eu un avantage inattendu : il m’a laissé entourée uniquement des essentiels, ceux qui ne fuient pas dès que la lumière baisse. Et ça, ça vaut largement toutes les absences du monde. 💙