Jeremiah Johnson

 TéléObs  Ce soir à la télé

Robert Redford dans « Jeremiah Johnson » : Robinsonnade dans les Rocheuses

Sélection  Un chef d’œuvre de Sydney Pollack avec un impressionnant Robert Redford. Ce soir à 21h05 sur France 5.

Par  Guillaume Loison

Robert Redford dans « Jeremiah Johnson » de Sydney Pollack.

Robert Redford dans « Jeremiah Johnson » de Sydney Pollack.  © SANFORD PRODUCTIONS / WARNER BROS. PICTURES

Fuyant la guerre que livrent les Etats-Unis au Mexique, Jeremiah Johnson entend du même coup quitter le monde civilisé pour une vie d’ermite dans les montagnes Rocheuses. En dépit de son relief accidenté et de son climat rigoureux, cette terre s’avère moins vierge qu’il l’aurait cru. Trappeurs et Indiens cohabitent, bon gré mal gré, dans une sorte d’immense tour de Babel sans murs ni frontières, où les clans, les affinités et les aigreurs se font et se défont au fil du vent.

Après une douloureuse période d’initiation, Johnson finit par s’y tailler une place. Mais la liberté absolue qu’il était venu chercher reste une chimère. Au début des années 1970, le western dit révisionniste, déboulonnant les mythes éternels de l’Amérique, est en plein essor.

Une œuvre moins désespérée que douce et goguenarde

Adaptée des aventures d’un authentique trappeur du XIXe siècle (surnommé « Johnson le mangeur de foie » pour sa propension à déguster les organes de ses rivaux indiens), cette deuxième collaboration entre Robert Redford et Sydney Pollack (sans doute la meilleure) entre clairement dans cette catégorie. Ecrit par John Milius, l’auteur de « l’Inspecteur Harry » et d’« Apocalypse Now », ce conte philosophique remet en cause les fondations du pays (colonisation, libertés individuelles, famille, propriété, religion).

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Une sorte de « déconquête », comme en atteste le parcours géographique de Jeremiah Johnson, revenu à la fin du film à l’endroit où son périple avait commencé des années plus tôt. Pollack en tire une œuvre moins désespérée que douce et goguenarde, où l’âpreté de la survie en milieu extrême tient lieu de petit théâtre burlesque.

Après son délicat apprentissage de l’art de la pêche sous les yeux d’un Indien flegmatique, Johnson récupère un fusil sur le cadavre congelé d’un trappeur - « Servez-vous », eut l’amabilité d’écrire le malheureux avant de mourir. L’histoire d’amour de ce Robinson Crusoé des Rocheuses, cimentée par les quiproquos et les hésitations avec une squaw dont il ne parlera jamais la langue, est à l’avenant : un gag aussi charmant et pudique que peut l’être le regard de Robert Redford.

◗ Vendredi 3 octobre à 21h05 sur France 5.  Western américain de Sydney Pollack (1971). Avec Robert Redford, Will Geer. 1h42.

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