8 MAI 1902
HISTOIRE
En ce 8 mai 2025, cela fait maintenant 123 ans qu'il y a eu l'une des éruptions volcaniques les plus meurtrières de l’histoire : il s’agit de l’éruption de la Montagne Pelée en Martinique.
La Montagne Pelée avait commencé à donner des signes de réveil depuis 1889 en raison de fumerolles. La situation s'est aggravée à partir du 23 avril, lorsque les séismes ont commencé à devenir plus intenses, accompagnés des premières nuées de cendres qui ont commencé à tomber sur Saint-Pierre à partir du 26 avril.
À partir du 30 avril, des lahars se produisent dans les rivières de Saint-Pierre. Ce jour-là, la cendre tombe également sur la ville voisine du Prêcheur.
Le 2 mai, la Montagne Pelée débute sa phase magmatique, avec une augmentation significative des nuages de cendres qui couvrent quasiment tout le nord de l’île. Les séismes continuent d'augmenter en intensité, et des grondements se font également entendre.
Le 3 mai, en raison d’une intensification du vent, les nuages de cendres s’échappent de l’île.
Le 4 mai, en revanche, c’est la reprise et l’intensification des nuages de cendres. Ce jour-là, les ravines sont en crue et les routes du nord sont coupées. À partir de ce moment, la population commence à s’inquiéter, certains partent.
Le 5 mai, la Montagne Pelée redevient étonnamment calme dans la matinée. Pourtant, Saint-Pierre se retrouve envahi par des fer-de-lances ( Trigonocéphale, le serpent de la Martinique), et l’usine Guérin, située entre Prêcheur et Saint-Pierre, est également envahie par des scolopendres et des fourmis. Après, un gros lahar se produit sur la rivière Blanche, engloutissant l’usine Guérin sous une boue brûlante de plusieurs mètres d’épaisseur. En raison de la vitesse de la descente, le lahar provoque un petit tsunami qui frappe légèrement Saint-Pierre. Ce jour-là, la Montagne Pelée fait ses premières victimes, plus de 70, dont 23 à l’usine Guérin.
Le 6 mai, les nuages de cendres reprennent et provoquent également des pluies torrentielles accompagnées de violents éclairs.
Le 7 mai, la Montagne Pelée redevient calme grâce à un dôme qui s’est formé au sommet, provoquant un bouchon qui empêche le gaz de s’échapper. Dans la nuit du 7 au 8 mai, vers 3 ou 4 heures du matin, des pluies torrentielles touchent le nord de la Martinique, provoquant de violentes coulées de boue dans plusieurs villes du nord, mais c’est le Prêcheur qui subit le plus, un lahar engloutissant une partie de la ville, faisant 400 victimes à ce moment-là.
Le 8 mai, alors que la Montagne Pelée est calme au départ, vers 8 heures du matin, une explosion se produit. Une partie du sud-ouest de la Montagne Pelée est démolie, provoquant une onde de choc puissante, suivie d'une nuée ardente qui arrive à toute vitesse (500 km/h) sur la ville de Saint-Pierre. En 3 minutes, la nuée ardente détruit entièrement Saint-Pierre et tue près de 30 000 personnes. Seules 2 personnes survivent à cette éruption : Cyparis, qui était enfermé dans son cachot, et un cordonnier, Léon Compère, qui se trouvait au centre de la ville. Bien que gravement brûlé, il parvient à survivre miraculeusement.
Après le 8 mai, la Montagne Pelée continue de produire des nuées ardentes quotidiennement.
Le 30 août 1902, une autre nuée ardente plus puissante frappe plusieurs villes, dont Morne-Rouge, la plus touchée, provoquant 800 morts, 250 à Ajoupa-Bouillon, 25 à Basse-Pointe et 10 au Morne-Capot.
La Montagne Pelée cesse son activité en 1905.
Cette éruption a marqué l’histoire des Antilles et a permis d'en apprendre davantage sur le comportement des volcans. En effet, après la nuée ardente du 30 août, un volcanologue français, Alfred Lacroix, arrive en Martinique pour examiner le comportement de la Montagne Pelée. Après avoir assisté à plusieurs nuées ardentes, c’est lui qui les appellera ainsi, signifiant nuage brûlant ou nuages incandescents.