DES BRETONS AUX ANTILLES

DES BRETONS AUX ANTILLES
DES BRETONS AUX ANTILLES...

STUPEFIANTS HORTENSIAS ...





Un “gang des hortensias” volerait des fleurs pour les fumer



Des vols d’hortensias ont été signalés dans trois communes . Pour la gendarmerie  chargée de l’enquête, la motivation pourrait être à chercher du côté de l’usage de l’hortensia comme stupéfiant.


Des hortensias disparaissent de certains jardins nous apprenait le 3 février l’édition régionale de France 3, qui émettait l’hypothèse d’un vol motivé par l’utilisation de la fleur comme drogue.C’est un mystère ici, tout le monde en parle dans la commune. Dans un jardin, trois cents tiges ont été coupées”. Le même jour, le journal britannique The Guardian publiait un article intitulé “L’hortensia très dangereux ? La police française recherche un gang dealant de ‘la weed bon marché‘”. Un sacré effet boule de neige reposant sur un paquet de raccourcis.
 
Des vols avérés 
 
la gendarmerie  en charge de l’affaire confirme le vol d’hortensias dans trois communes; Dans la première, deux plaintes ont été déposées et treize signalements de vols sans plainte effectués. Dans les deux autres, trois signalements de vols sans plainte ont été effectués.
La gendarmerie nous apprend que ce sont des pousses d’hortensias et non des fleurs écloses qui ont été soigneusement découpées au sécateur, ce qui a permis d’écarter l’hypothèse d’un acte de vandalisme. Restent deux pistes actuellement explorées :
1) les pousses vont être revendues telles quelles pour le commerce ou
2) les pousses vont êtres replantées pour donner des fleurs qui seront ensuite séchées et utilisées comme stupéfiant.
 
Des joints d’hortensias...
 
Depuis quand les hortensias sont-ils utilisés comme drogue ?
On n’en sait strictement rien. La gendarmerie non plus d’ailleurs. Le capitaine Frédéric Evrard explique : “Les vols de fleurs, ce n’est pas courant, à part au moment de la Toussaint. On s’est donc renseigné sur des sites, auprès d’associations et on s’est aperçu que cette fleur pouvait être utilisée comme stupéfiant”.
Pourtant, Sébastien Lose, chargé d’études au Cèdre bleu, une association d’accueil, d’aide et de soins pour les publics sujets aux addictions, nous assure au téléphone avoir appris “par les journalistes” que l’hortensia pouvait se fumer. Comme, à première vue, un paquet de monde en France. A l’OFDT, le Dr Agnès Cadet-Tairou nous assure “n’avoir aucune information à ce sujet“. Le Centre anti-poison de Lyon nous répond n’avoir reçu aucun cas d’intoxication à l’hortensia : “Comme toute plante, on doit pouvoir la faire sécher, mais on ne connaît pas les effets (…). C’est une info qui traîne sur des forums mais je ne connais pas le point de départ. On ne sait pas.”  Même son de cloche au Centre de pharmaco-vigilance de Bordeaux où, comme partout, notre question sur les hortensias fait rire : “On n’a pas plus d’infos que dans la presse ! Nous n’avons jamais eu de problème dans le sud-ouest. Il y avait déjà eu du buzz dans les médias à ce sujet“.
La seule personne qui semble en savoir un peu plus sur les effets de l’hortensia est Kurt Hostettmann, docteur en chimie spécialisé dans les plantes. Interrogé par Le Matin en avril 2013, il expliquait : “quand ils sont fumés, les hortensias ont des effets hallucinogènes et euphorisants. Selon les doses, l’effet ressenti est proche de celui induit par le THC (tétrahydrocannabinol), une substance psychoactive du chanvre“. D’où la comparaison avec le cannabis. La citation de Kurt Hostettmann est reprise par tous les médias ayant traité du sujet, ou presque.
 
L’utilisation d’hortensia comme drogue a déjà été relayée dans la presse en avril 2013 suite à la parution d’un article dans le quotidien allemand Die Welt. On y apprenait que des hortensias étaient volés au printemps dans des jardins en Bavière pour être fumés comme de la marijuana. Là encore, les informations concernant l’utilisation de la fleur comme drogue étaient maigres. L’article a malgré tout été repris à tour de bras par les rédactions françaises qui présentaient déjà l’hortensia comme la nouvelle drogue des jeunes. Le 2 mai, des internautes ouvraient un forum consacré au sujet sur le site Jeuxvideos.com. Aucun d’entre eux n’avait entendu parler de cette drogue. Pourtant, le 4 février, la Gendarmerie nationale allait jusqu’à qualifier le joint d’hortensia de “nouveau phénomène” :
Plus toxique que la marijuana ?
Phénomène ou pas, il n’est de toute façon pas conseillé de vous rouler un petit joint d’hortensia ce soir en rentrant chez vous. Selon Maurice Dumez, pharmacien à Hucqueliers interrogé par La Voix du Nord : “Lorsqu’elles sont fumées, les fleurs produisent de l’acide cyanhydrique, utilisé notamment dans les chambres à gaz sous le régime nazi. Dans l’excès, la consommation de produits de substitution tirés des plantes peut être très dangereuse. En cas de poursuites judiciaires, les juges devraient se pencher non pas uniquement sur une affaire de trafic de drogue mais aussi sur un risque d’empoisonnement.”
L’hortensia ne serait en tout cas pas la seule plante à pouvoir potentiellement concurrencer le cannabis. En 2011, un internaute expliquait dans un post sur le forum CannaWeed fumer de l’ortie !