LE COIN DES CURIOSITES

VIDÉO. Ce n’était pas un fantôme : il découvre qu’une souris range son établi chaque nuit
Un retraité britannique a découvert que le déplacement systématique des outils de son cabanon de jardin durant la nuit n’était pas l’œuvre d’un fantôme, mais… D’un petit rongeur.
Stephen Mckears n’en a pas cru ses yeux quand il a découvert la vidéo. Ce retraité britannique de 72 ans, qui vit près de Bristol, dans l’ouest de l’Angleterre, avait décidé de mener l’enquête pour savoir qui venait déplacer durant la nuit des petits outils sur son établi de jardin. Et il n’a pas été déçu.
Tout a commencé en février dernier. Cet électricien à la retraite s’est aperçu que des clips en plastique et des pièces de métal qui se trouvaient dans son cabanon de jardin étaient déplacés chaque nuit. Au petit matin, il découvrait que ces objets, laissés sur l’établi, avaient été placés dans une boîte en plastique, qui lui sert à nourrir les oiseaux avec des graines.
Ce phénomène, qui a débuté en février, s’est poursuivi pendant un mois, rapporte le tabloïd The Daily Mail.Stephen Mckears a tout d’abord tenté de s’assurer qu’il ne rêvait pas. Un soir, il a vidé la boîte sur l’établi. Mais le lendemain, tous les objets avaient été replacés à l’intérieur. Il s’est alors demandé s’il ne devenait pas fou : quelqu’un déplaçait-il ces objets le soir ? Perdait-il la mémoire ? Ou alors… était-ce… un fantôme ?
Le rongeur soulevait des objets jusqu’à deux fois plus grands que lui
Avec l’aide d’un voisin photographe, il a donc décidé de placer une petite caméra pour voir comment ces objets pouvaient se retrouver dans la boîte en plastique le matin. Et la surprise était de taille : il a découvert qu’une petite souris, un simple souris domestique, « rangeait » chaque les objets dans la boîte, généralement entre minuit et 2 h 30 du matin.
« Je me suis dit que c’était incroyable qu’une si petite souris puisse soulever de telles choses et les placer à l’intérieur en quelques heures seulement, explique Stephen Mckears. Elle est très occupée, très concentrée, un objet après l’autre, et elle n’abandonne pas tant que tout n’est pas dans la boîte. »
Le retraité explique que le petit rongeur a réussi à soulever des objets jusqu’à deux fois plus grand que lui. « La chose la plus lourde, c’était un embout de tuyau d’arrosage », explique-t-il. Chaque soir pendant un mois, la souris nettoyait les environs de la boîte en plastique. « Elle le fait pendant deux heures – ensuite, elle doit certainement aller se reposer un peu », explique Stephen, ajoutant qu’il l’a surnommé « Souris Brexit », « parce qu’elle fait des stocks de choses en prévision du divorce avec l’UE ».
Avant de conclure : « À l’heure qu’il est, elle continue de faire tout ça chaque soir. »
C'est dans l'air...
Tiki Pop
Emblématique de la culture populaire américaine des années 50/60, le style Tiki décline une imagerie fantasmée des mers du sud.
Il tire ses origines des représentations fantaisistes du Pacifique, véhiculées par les récits des explorateurs dès le 18e siècle. Les romans d’aventures puis les films relayent et popularisent cette vision réinventée des cultures polynésiennes.
Le style Tiki influence, dès les années 1930, l’architecture, la décoration des bars et des restaurants américains, et insuffle un véritable art de vivre avec les archétypes du beachcomber (vagabond des plages) ou de la vahiné sexy.
L’imagerie Tiki, adaptation très libre du modèle polynésien d’origine, se décline dès lors en version traditionnelle ou moderniste et envahit la vie quotidienne.
Près de 450 oeuvres, photos, films,
enregistrements musicaux et documents d’archives témoignent de cet
engouement devenu un art de vivre. Une sélection d’objets
étonnants – qu’ils soient usuels (verres, boites d’allumettes, cendriers
etc..), accessoires pop (flacons de parfums ou de ketchup), éléments de
décoration d’intérieur, etc. – est présentée aux côtés d’oeuvres
authentiques (sculpture Tekoteko Maori, bol Tonga à Kava…).
Alors que le style Tiki revient depuis peu sur le devant de la scène aux États-Unis (réouverture des bars à cocktails…), l’exposition TIKI POP, L’Amérique rêve son paradis polynésien explore la montée en puissance de ce phénomène unique dans la culture américaine, ayant connu son apogée dans les années 50, jusqu’à son déclin à la fin des années 60 et son oubli dans les années 80.
« Dans l'histoire de l'art, certaines époques se distinguent par l’utilisation de la sculpture au service de l'architecture et de l'art décoratif. Le réalisme idéalisé de la statuaire grecque ou les voluptueux chérubins de la Renaissance sont, chacun à leur tour, devenus les icônes d'une certaine période stylistique. Cette exposition présentera un style peu connu du milieu du 20e siècle, inspiré par une forme d'art considéré comme l'antithèse de l'art classique : les sculptures « primitives » des peuples des îles océaniques, qui furent sommairement dénommés « Tiki » par l'Amérique du milieu du 20e siècle. Dans ce monde imaginaire de la culture Tiki Pop, les Américains purent réaliser leur propre film des Mers du Sud, et y tenir des rôles, à grand renfort de faux palmiers, de stars ténébreuses et de bande sonore exotique. Le visiteur cheminera le long d'une trame chronologique qui relatera les prémices de ce mouvement, sa montée en puissance, puis la disparition de ce phénomène unique dans la culture américaine. »
Sven Kirsten, Commissaire de l'exposition, auteur et spécialiste de Pop culture
Les récits de voyages de Bougainville et Cook puis Pierre Loti, Melville et Paul Gauguin ou encore la vogue de la musique hawaïenne dans les années 20 ont tous joué un rôle précurseur dans la formation des mythes liés aux Mers du Sud.
Ces références sont à la base de nombreuses idées reçues sur la culture polynésienne et ses extrapolations dans l'imaginaire populaire.
Ainsi fondé, ce mythe du paradis océanique évolua, au cours du 20e siècle, de manière sensiblement identique au divertissement populaire.
Jusqu'au début du siècle, l'imagination du grand public avait principalement été influencée par la lecture de romans. A partir des années 1920, les livres cèdent la place à la musique comme source d'inspiration des rêves des Mers du Sud, puis aux films (dont une partie significative fut elle-même tirée des précédents). Le cinéma hollywoodien joue désormais le rôle de nouveau média par lequel le mythe populaire de la Polynésie va pouvoir se perpétuer.
Dans toute l’Amérique, des bars et restaurants à l’ambiance polynésienne sont inspirés de ces films où des personnages inventés évoluaient dans une ambiance irréelle. Ils permettaient ainsi au citadin moyen de se croire au coeur d'un film hollywoodien et d'oublier un instant la routine. Très rapidement, le grand public a adhéré à cette ambiance qui a tout d’abord attiré de nombreuses célébrités hollywoodiennes. Le "Don's Beachcomber Cafe" à Hollywood est devenu une référence pour tous les bars Tiki du 20e siècle. L’idée du fameux "Walk of Fame" (le trottoir de Hollywood Boulevard sur lequel sont gravés des noms de stars) est directement inspirée d'une carte de cocktails tropicaux.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux
Américains sont envoyés dans le Pacifique. Malgré la violence du
conflit, la notion de paradis polynésien se révéla plus forte que la
réalité à laquelle les soldats étaient confrontés. Avec la nouvelle
prospérité d'après-guerre, le besoin de divertissement se fit plus grand
que jamais. Les épreuves subies pendant les combats cédèrent la place à
une vision fantasmée des terres enchantées des Mers du Sud.
La chanteuse et actrice Frances Langford suivit le même chemin que la vogue polynésienne pop en Amérique. Passant de la radio au cinéma, puis au divertissement des troupes pendant la Seconde Guerre mondiale, elle épousa l'acteur de films des Mers du Sud, John Hall, et finit par ouvrir son propre restaurant polynésien appelé « The Outrigger». James Michene, ancien GI relata ses expériences de guerre dans le roman Pacifique Sud, adapté en comédie musicale puis en film. Les éléments romanesques furent enjolivés et bientôt toute l'Amérique se mit à fredonner l'air de Bali Hai.
Jusqu'alors, le Tiki faisait partie des nombreuses icônes
peuplant l'univers visuel associé au fantasme des Mers du Sud en
Amérique. Mais, à partir du milieu des années 50, le goût pour les arts
dits «primitifs» devient une marque de raffinement. Des oeuvres
provenant d’Océanie sont exposées dans les musées, mais aussi dans les
halls d’entrée des bâtiments et les salons des particuliers. Connaître
les « arts indigènes » confère une aura de distinction et de culture.
Le Tiki devient alors l'ambassadeur du Paradis polynésien ; son image est diffusée sur toutes sortes de formes et de supports. De grands "Temples Tiki" sont construits ; leur intérieur donnant l’impression d'être sur une île tropicale.
Les restaurants et bars jouent également avec le symbole Tiki. Le succès de ces lieux s’explique en grande partie par les boissons qui y sont servies et l'extravagance des décorations tropicales comme de leurs contenants, dont le design prolonge celui du décor.
Dès la fin de la Prohibition en 1933, l’art du cocktail fait partie intégrante de cette culture. La télévision, nouveau média de masse, concurrence les grandes productions hollywoodiennes chez les classes moyennes. Des émissions comme "Hawaiian Eye" ou des séries telles que "Adventures in Paradise" deviennent très populaires. A la même période, Hawaï devient le 50ème état américain et la « cour de récréation » de l'Amérique. Le Luau, fête traditionnelle hawaïenne, arrive jusque dans les villes et les maisons américaines.
A son apogée, le style Tiki américain a constitué une forme de pop art unique en son genre.
L’architecture tiki se développe : des bâtiments modernes à fronton en pointe tenant des huttes indigènes et des maisons communes du Pacifique, tout en incarnant l'esprit de l'époque de l'avion à réaction (« Jet Age style ») sont construits.
Le style tiki dans les applications architecturales est omniprésent, inventif mais aussi complexe. Le Tiki arrive aussi dans la sphère domestique : ustensiles de cuisine en forme de Tiki, nécessaires de jardin, kits de bricolage, ensembles complets de mobilier de bar maison (inspirés de celui d'Elvis Presley dans sa Jungle Room)…
Malgré cet engouement, la génération qui a créé et apprécié la vague Tiki vieillit et, avec le grand bouleversement social de la fin des années 1960, ses enfants décrètent que les loisirs de leurs parents sont dépassés et vieux-jeu.
La prise de conscience de l'ampleur des crimes du
colonialisme, du sexisme et du racisme met fin au fantasme des Mers du
Sud. Dans les années 1980, le Tiki est complètement oublié.
Marlon Brando, vedette de la version de 1962 du film "Les révoltés du Bounty", constitue une métaphore de l'Amérique Tiki pop. L’histoire de la mutinerie donne corps au rêve du citoyen moyen de se rebeller contre son patron, de quitter son emploi et de vivre une vie sans soucis sur une île des Mers du Sud.
Brando faisait figure de dieu parmi les hommes. Il avait le pouvoir de réaliser ce dont le reste de la population (masculine) ne pouvait que rêver : tout comme Fletcher Christian, il prit une jeune fille tahitienne pour femme, puis acheta sa propre île. Mais il ne put empêcher sa famille de succomber à la malédiction des mutins de Pitcairn
Il semble qu’après tout, le rêve des Mers du Sud était destiné à rester une chimère qui jamais ne devait se réaliser.
Spectacle et ateliers de danses traditionnelles, concert du guitariste hawaïen Slack Key Makana, ateliers de fabrication de Lei (colliers de feuilles et de fleurs), contes hawaïens et spectacle jeune public Ouli d’Anne-Laure Rouxel.
Before Tiki Pop, L’Amérique rêve son paradis polynésien le 4 juillet de 19h à 23h
A l’occasion de la fête nationale américaine, les visiteurs sont invités à s’immerger au cœur de la culture tiki, à la recherche du paradis polynésien et autres fantasmes exotiques pour découvrir l’un des mythes emblématiques de la culture populaire américaine, celui du paradis des Mers du Sud.
Jardin d'été du 28/juin au 31 août
Loin de la frénésie parisienne, l’été se fait festif dans le jardin du musée sur le thème Tatouages et Vahinés. Saveurs tropicales, airs de ukulélé et parfums de vahinés plongent les participants dans cet univers symbolisé par la figure du Tiki, divinité océanique largement réinventée par l’imaginaire populaire de l’Amérique des années 1950.
Au programme: des séances d’initiation aux arts hawaïens, un parcours interactif dans le jardin, des visites contées en plein-air, des lectures « nomades » et une Ukulélé party.
Il tire ses origines des représentations fantaisistes du Pacifique, véhiculées par les récits des explorateurs dès le 18e siècle. Les romans d’aventures puis les films relayent et popularisent cette vision réinventée des cultures polynésiennes.
Le style Tiki influence, dès les années 1930, l’architecture, la décoration des bars et des restaurants américains, et insuffle un véritable art de vivre avec les archétypes du beachcomber (vagabond des plages) ou de la vahiné sexy.
L’imagerie Tiki, adaptation très libre du modèle polynésien d’origine, se décline dès lors en version traditionnelle ou moderniste et envahit la vie quotidienne.
Représentation de tiki
© Musée du quai Branly
- photo Claude Germain
Alors que le style Tiki revient depuis peu sur le devant de la scène aux États-Unis (réouverture des bars à cocktails…), l’exposition TIKI POP, L’Amérique rêve son paradis polynésien explore la montée en puissance de ce phénomène unique dans la culture américaine, ayant connu son apogée dans les années 50, jusqu’à son déclin à la fin des années 60 et son oubli dans les années 80.
« Dans l'histoire de l'art, certaines époques se distinguent par l’utilisation de la sculpture au service de l'architecture et de l'art décoratif. Le réalisme idéalisé de la statuaire grecque ou les voluptueux chérubins de la Renaissance sont, chacun à leur tour, devenus les icônes d'une certaine période stylistique. Cette exposition présentera un style peu connu du milieu du 20e siècle, inspiré par une forme d'art considéré comme l'antithèse de l'art classique : les sculptures « primitives » des peuples des îles océaniques, qui furent sommairement dénommés « Tiki » par l'Amérique du milieu du 20e siècle. Dans ce monde imaginaire de la culture Tiki Pop, les Américains purent réaliser leur propre film des Mers du Sud, et y tenir des rôles, à grand renfort de faux palmiers, de stars ténébreuses et de bande sonore exotique. Le visiteur cheminera le long d'une trame chronologique qui relatera les prémices de ce mouvement, sa montée en puissance, puis la disparition de ce phénomène unique dans la culture américaine. »
Sven Kirsten, Commissaire de l'exposition, auteur et spécialiste de Pop culture
Menu du Trader Dick Reno, Nevada
© Jennifer Patrick
Section 1 : PRE - TIKI (du 17ème au milieu du 20ème siècle)
L'essor du style Tiki américain, au milieu des années 1950, fut précédé d'un cortège de représentations fantaisistes de la vie dans les Mers du Sud. Quand le Tiki fit son entrée sur la scène américaine, celle-ci était déjà imprégnée de nombreuses interprétations de la culture océanienne.Les récits de voyages de Bougainville et Cook puis Pierre Loti, Melville et Paul Gauguin ou encore la vogue de la musique hawaïenne dans les années 20 ont tous joué un rôle précurseur dans la formation des mythes liés aux Mers du Sud.
Ces références sont à la base de nombreuses idées reçues sur la culture polynésienne et ses extrapolations dans l'imaginaire populaire.
Ainsi fondé, ce mythe du paradis océanique évolua, au cours du 20e siècle, de manière sensiblement identique au divertissement populaire.
Jusqu'au début du siècle, l'imagination du grand public avait principalement été influencée par la lecture de romans. A partir des années 1920, les livres cèdent la place à la musique comme source d'inspiration des rêves des Mers du Sud, puis aux films (dont une partie significative fut elle-même tirée des précédents). Le cinéma hollywoodien joue désormais le rôle de nouveau média par lequel le mythe populaire de la Polynésie va pouvoir se perpétuer.
Dans toute l’Amérique, des bars et restaurants à l’ambiance polynésienne sont inspirés de ces films où des personnages inventés évoluaient dans une ambiance irréelle. Ils permettaient ainsi au citadin moyen de se croire au coeur d'un film hollywoodien et d'oublier un instant la routine. Très rapidement, le grand public a adhéré à cette ambiance qui a tout d’abord attiré de nombreuses célébrités hollywoodiennes. Le "Don's Beachcomber Cafe" à Hollywood est devenu une référence pour tous les bars Tiki du 20e siècle. L’idée du fameux "Walk of Fame" (le trottoir de Hollywood Boulevard sur lequel sont gravés des noms de stars) est directement inspirée d'une carte de cocktails tropicaux.
Boîte d'allumettes
© Jennifer Patrick
La chanteuse et actrice Frances Langford suivit le même chemin que la vogue polynésienne pop en Amérique. Passant de la radio au cinéma, puis au divertissement des troupes pendant la Seconde Guerre mondiale, elle épousa l'acteur de films des Mers du Sud, John Hall, et finit par ouvrir son propre restaurant polynésien appelé « The Outrigger». James Michene, ancien GI relata ses expériences de guerre dans le roman Pacifique Sud, adapté en comédie musicale puis en film. Les éléments romanesques furent enjolivés et bientôt toute l'Amérique se mit à fredonner l'air de Bali Hai.
Section 2 : Tiki - Le dieu américain des loisirs (du milieu des années 1950 jusqu'à la fin des années 1960)
Mug from the Aloha Hut - Collection Martijn
Veltman
© Jennifer Patrick
Le Tiki devient alors l'ambassadeur du Paradis polynésien ; son image est diffusée sur toutes sortes de formes et de supports. De grands "Temples Tiki" sont construits ; leur intérieur donnant l’impression d'être sur une île tropicale.
Les restaurants et bars jouent également avec le symbole Tiki. Le succès de ces lieux s’explique en grande partie par les boissons qui y sont servies et l'extravagance des décorations tropicales comme de leurs contenants, dont le design prolonge celui du décor.
Dès la fin de la Prohibition en 1933, l’art du cocktail fait partie intégrante de cette culture. La télévision, nouveau média de masse, concurrence les grandes productions hollywoodiennes chez les classes moyennes. Des émissions comme "Hawaiian Eye" ou des séries telles que "Adventures in Paradise" deviennent très populaires. A la même période, Hawaï devient le 50ème état américain et la « cour de récréation » de l'Amérique. Le Luau, fête traditionnelle hawaïenne, arrive jusque dans les villes et les maisons américaines.
A son apogée, le style Tiki américain a constitué une forme de pop art unique en son genre.
Noa Noa, le journal tahitien de Gauguin - 1926
Section 3 : Montée en puissance, expansion et effondrement du Tiki (1960-1970)
Le Tiki est devenu un style à part entière lorsqu'il a quitté le domaine de la décoration de restaurant et a commencé à influencer le style des immeubles d'habitation, des motels et des bowlings. Les parcs à thème et les centres de villégiature surfèrent également sur la vague Tiki jusqu'à son effondrement.L’architecture tiki se développe : des bâtiments modernes à fronton en pointe tenant des huttes indigènes et des maisons communes du Pacifique, tout en incarnant l'esprit de l'époque de l'avion à réaction (« Jet Age style ») sont construits.
Le style tiki dans les applications architecturales est omniprésent, inventif mais aussi complexe. Le Tiki arrive aussi dans la sphère domestique : ustensiles de cuisine en forme de Tiki, nécessaires de jardin, kits de bricolage, ensembles complets de mobilier de bar maison (inspirés de celui d'Elvis Presley dans sa Jungle Room)…
Malgré cet engouement, la génération qui a créé et apprécié la vague Tiki vieillit et, avec le grand bouleversement social de la fin des années 1960, ses enfants décrètent que les loisirs de leurs parents sont dépassés et vieux-jeu.
Roman : Mutiny on the Bounty de Nordhoff
and Hall
© Jennifer Patrick
Marlon Brando, vedette de la version de 1962 du film "Les révoltés du Bounty", constitue une métaphore de l'Amérique Tiki pop. L’histoire de la mutinerie donne corps au rêve du citoyen moyen de se rebeller contre son patron, de quitter son emploi et de vivre une vie sans soucis sur une île des Mers du Sud.
Brando faisait figure de dieu parmi les hommes. Il avait le pouvoir de réaliser ce dont le reste de la population (masculine) ne pouvait que rêver : tout comme Fletcher Christian, il prit une jeune fille tahitienne pour femme, puis acheta sa propre île. Mais il ne put empêcher sa famille de succomber à la malédiction des mutins de Pitcairn
Il semble qu’après tout, le rêve des Mers du Sud était destiné à rester une chimère qui jamais ne devait se réaliser.
Le retour du Tiki
Après avoir été complètement oublié dans les années 1970 et 80, le Tiki reparaît grâce au travail minutieux d'archéologues urbains et de chasseurs-collectionneurs d'objets pop qui s'emploient à remettre au jour les vestiges de ce style. Leur travail et les livres qu'ils publièrent conduisirent, à terme, à un renouveau artistique Tiki qui redevient un phénomène de la Pop culture.Autour de l'exposition, activités en accès libre et gratuit
Festival des arts d'Hawaï du 27 juin au 29 juinSpectacle et ateliers de danses traditionnelles, concert du guitariste hawaïen Slack Key Makana, ateliers de fabrication de Lei (colliers de feuilles et de fleurs), contes hawaïens et spectacle jeune public Ouli d’Anne-Laure Rouxel.
Before Tiki Pop, L’Amérique rêve son paradis polynésien le 4 juillet de 19h à 23h
A l’occasion de la fête nationale américaine, les visiteurs sont invités à s’immerger au cœur de la culture tiki, à la recherche du paradis polynésien et autres fantasmes exotiques pour découvrir l’un des mythes emblématiques de la culture populaire américaine, celui du paradis des Mers du Sud.
Bol à nourriture
© Musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado - 2014
Jardin d'été du 28/juin au 31 août
Loin de la frénésie parisienne, l’été se fait festif dans le jardin du musée sur le thème Tatouages et Vahinés. Saveurs tropicales, airs de ukulélé et parfums de vahinés plongent les participants dans cet univers symbolisé par la figure du Tiki, divinité océanique largement réinventée par l’imaginaire populaire de l’Amérique des années 1950.
Au programme: des séances d’initiation aux arts hawaïens, un parcours interactif dans le jardin, des visites contées en plein-air, des lectures « nomades » et une Ukulélé party.
informations pratiques
Un peu de culture
Tout commence en janvier 1686, où Louis XIV tombe subitement malade
Il semble qu'il se soit piqué en s'asseyant sur une plume des coussins qui garnissaient son carrosse déclenchant un abcès à l'anus, qu'il aurait fallu immédiatement inciser pour éviter que la blessure ne s'infecte. Mais les médecins du roi, épouvantés à l'idée de porter la main sur le fondement de la monarchie, optèrent pour des médecines douces, type onguents. Ces méthodes ne donnèrent aucun résultat.
Tout cela dura près de 4 mois et les douleurs royales ne cessaient pas !
Brusquement, vers le 15 mai, les chirurgiens, verts de peur, soupçonnèrent l'existence d'une fistule. Ce fut l'affolement général. Finalement, le 1er chirurgien Félix de Tassy (appelé simplement FELIX) décide d'inciser et "invente" un petit couteau spécial, véritable pièce d'orfèvrerie dont la lame était recouverte d'une chape d'argent.
Mais il fallut encore 5 mois pour fabriquer ce petit bijou...
L'opération eut lieu le 17 novembre - sans anesthésie ! Il faudra encore 2 autres incisions (la plaie ayant du mal à se refermer pour cicatriser) pour qu'enfin à la Noël 1686, on puisse déclarer que le roi était définitivement sorti d'affaire...et mettre fin aux rumeurs qui, à l'étranger, se propageaient disant que Louis XIV était à l'agonie.
Dès l'heureuse issue de l'intervention connue, des prières furent dites dans le royaume et les dames de Saint Cyr (création de Mme deMaintenon devenue épouse morganatique) décidèrent de composer un cantique pour célébrer la guérison du roi.
La supérieure, Mme de Brinon (nièce de Mme de Maintenon) écrivit alors quelques vers assez anodins qu'elle donna à mettre en musique à Jean-Baptiste Lully :
Grand Dieu sauve le roi !
Longs jours à notre roi !
Vive le roi . A lui victoire,
Bonheur et gloire !
Qu'il ait un règne heureux
Et l'appui des cieux !
Les demoiselles de Saint Cyr prirent l'habitude de chanter ce petit cantique de circonstance chaque fois que le roi venait visiter leur école.
C'est ainsi qu'un jour de 1714, le compositeur Georg Friedrich Haendel, de passage à Versailles, entendit ce cantique qu'il trouva si beau qu' il en nota aussitôt les paroles et la musique. Après quoi, il se rendit à Londres où il demanda à un clergyman nommé Carrey de lui traduire le petit couplet de Mme de Brinon.
Le brave prêtre s'exécuta sur le champ et écrivit ces paroles qui allaient faire le tour du monde :
God save our gracious King,
Long life our noble King,
God save the King!
Send him victorious
Happy and glorious
Long to reign over us,
God save the King !
Haendel remercia et alla immédiatement à la cour où il offrit au roi - comme étant son œuvre - le cantique des demoiselles de Saint Cyr.
Très flatté, George 1er félicita le compositeur et déclara que, dorénavant, le "God save the King" serait exécuté lors des cérémonies officielles.
Et c'est ainsi que cet hymne, qui nous paraît profondément britannique, est né de la collaboration :
- d'une Française (Mme de Brinon),
- d'un Italien (Jean-Baptiste Lully -ou Lulli-) naturalisé français,
- d'un Anglais (Carrey),
- d'un Allemand (Georg Friedrich Händel -ou Haendel-) naturalisé britannique, et ...
d'un trou du c… Français, celui de sa Majesté Louis XIV.
Un hymne européen, en fait !
Si Louis XIV ne s'était pas mis, par mégarde, une plume dans le « derrière », quel serait aujourd'hui l'hymne britannique ?...
Pourrez-vous désormais écouter "God save the Queen" sans penser à cette petite plume ?...
27 avril 1947.
Thor Heyerdahl s'apprête à traverser le Pacifique à bord du Kon-Tiki, un simple radeau.
VIDÉO. Thor veut prouver que des sud-Américains téméraires ont pu affronter l'océan pour peupler la Polynésie.
Le 27 avril 1947, l'anthropologue norvégien Thor Heyerdahl est à la veille d'entreprendre une des aventures les plus culottées du XXe siècle. La traversée du Pacifique à bord d'un radeau en balsa. Autant vouloir maîtriser un taureau sauvage sur une selle en papier mâché ! Aujourd'hui, il a convié toutes les notabilités de Lima pour le baptême de son fier vaisseau dans le port de Callao. Jamais radeau n'avait certainement été à telle fête. Ils sont tous là, les ministres, les diplomates, les hauts fonctionnaires, les bourgeois. Ils sont tous là pour saluer le projet le plus fou, le plus suicidaire des aventuriers depuis Christophe Colomb : Thor, qui s'apprête à traverser le plus grand océan au monde à bord d'un radeau, dont même Robinson Crusoé n'aurait pas voulu pour franchir sa baignoire.
Le beau Norvégien pense néanmoins être capable de rallier Tuamotu, situé à 8 000 kilomètres de là, prouvant ainsi que les Incas sont bien à l'origine du peuplement de la Polynésie. Son radeau est composé de neuf troncs de balsa liés entre eux par des lianes, sans un seul clou, car Thor a tenu à une reconstitution historique exacte. Pas de triche ! Les troncs sont recouverts d'une plate-forme de bambou sur laquelle on a monté une cabane branlante. Aucune rambarde pour empêcher les passagers de tomber à l'eau. Au milieu de l'esquif, un mât grossier a été planté afin de pouvoir hisser une voile carrée. C'est tout.
Baptême au lait de coco
La veille de son départ, le capitaine Heyerdahl, magnifiquement sapé d'un costard, fait donc visiter le Kon-Tiki à ses invités, comme s'il s'agissait du plus beau yacht ancré dans le port de Monaco. À ses côtés, les cinq membres de son équipage, quatre Norvégiens et un Suédois, sourient de toutes leurs dents. Une vieille dame habillée de blanc se précipite sur Thor pour lui faire signer son invitation, la dernière fois qu'elle en aura l'occasion, pense-t-elle vraisemblablement. Comme toute l'assistance, elle ne donne pas huit jours au radeau pour couler. Comme c'est beau, un héros qui va mourir !
Tout baptême nécessite une marraine. Thor hésite entre l'écolo Eva Joly et Valérie Trierweiler ... Mais, finalement, il se rabat sur Gerd Vold, secrétaire de l'ambassade norvégienne à Washington, qui l'a beaucoup aidé à surnager au milieu de l'océan de paperasses exigées par ce projet. Cette superbe brune à la taille svelte s'approche de l'avant du Kon-Tiki et balance un récipient rempli de lait de coco sur une poutre du "paquebot". Ça fait plus couleur locale que le champagne. Tandis que la foule applaudit, le galant Norvégien remet à la marraine un bouquet de tournesols symbolisant le dieu du soleil des Incas, Kon-Tiki, dont il a emprunté le nom pour appeler son radeau. Pour se dégager de toute responsabilité en cas de disparition, les autorités portuaires font signer une décharge à Heyerdahl.
Thor refuse d'avoir tort
À l'origine de cette folle expédition, il y a d'abord un vieil indigène d'une île de Polynésie qui, avant la guerre, explique à Thor Heyerdahl que l'ancêtre mythique de son peuple, appelé Tiki, fils du Soleil, aurait traversé l'océan pour venir s'établir dans les îles du Pacifique. Plusieurs années passent. L'anthropologue enquête sur les rives du lac Titicaca, au Pérou, quand il apprend qu'autrefois un certain Kon-Tiki, pourchassé par ses ennemis, aurait embarqué son peuple sur des bateaux pour traverser la mer et s'installer sur des îles désertes. Tilt ! Heyerdahl fait immédiatement le lien entre les deux histoires. Il la tient, l'origine du peuple polynésien : une civilisation née dans la cordillère des Andes.
Tous les universitaires lui rient au nez. Le Norvégien insiste, argumente, raconte son histoire. Mais les autres pensent lui clouer le bec en lui rappelant que les Incas ne savaient pas construire de bateaux capables d'affronter l'océan. L'argument porte. Mais Thor refuse d'avoir tort. Alors il prétend que les radeaux en balsa construits par les Incas pour se déplacer sur les fleuves peuvent survivre à une traversée océanique. On lui re-rit au nez. Les ethnologues se tapent sur les cuisses. Ce Norvégien est trop drôle ! Aussi drôle que Valls prétendant remettre la France dans les clous déficitaires de 3% ! Pour convaincre les sceptiques, notre homme ne voit pas d'autre moyen que de tenter l'aventure lui-même.
Pas question de tricher : avec ses amis, il construit un bateau identique à ceux utilisés par les anciens Sud-Américains. Pas de moteur, bien évidemment. Seulement une voile pour profiter du vent qui souffle dans la bonne direction. Et puis il peut compter sur les courants marins qui poussent dans le bon sens, d'est en ouest. Pas de conserves à bord, pas plus que de réserves d'eau. L'équipage devra se débrouiller avec les moyens du bord : la pêche et l'eau de pluie. Seule concession à la modernité : quatre radios. Thor a longtemps renâclé à les prendre, mais on l'a convaincu de l'intérêt scientifique d'envoyer des informations sur la météo. Et puis en cas de gros pépin... Il autorise aussi une guitare et un perroquet. Lui emporte quelques livres scientifiques.
Excellent vaisseau
Le 28 avril 1947, une foule immense se presse sur le quai pour saluer le départ des héros, qui, peut-être, ne reviendront jamais... Voilà le remorqueur chargé d'abandonner le Kon-Tiki en pleine mer. Petite mésentente : dès que le câble de remorquage est fixé à l'avant du radeau, le capitaine se met en route. Mais il n'y a que Thor à bord, les autres sont encore en ville à terminer les derniers achats. Le Norvégien a beau s'agiter dans tous les sens, on pense que c'est sa façon très personnelle de saluer les terriens. Finalement, après plus d'une heure, le remorqueur rebrousse chemin.
À la grande surprise de tous, le Kon-Tiki se révèle être un excellent vaisseau pour affronter le Pacifique. Hollande aurait pu très bien en être le capitaine. Il traverse sans casse deux grosses tempêtes. Au ras des flots, il est pris d'assaut chaque nuit par des dizaines de poissons volants qui constituent un mets de choix et servent d'appâts pour pêcher des bonites et des coryphènes. L'eau de pluie recueillie à bord suffit à étancher la soif de l'équipage. Le 30 juillet, après 93 jours d'effort, l'équipage aperçoit enfin l'atoll de Puka Puka, mais impossible d'aborder, il manque également l'île de Fangatau.
Enfin, le 7 août, après 101 jours en mer et 7 964 kilomètres parcourus, le radeau s'échoue sur Raroia, un îlot des Tuamotu, en Polynésie. Thor Heyerdahl trépigne de joie : il tient sa démonstration. Les Incas ont bel et bien colonisé la Polynésie ! Aujourd'hui, on sait que la réalité est plus complexe que cela. Les travaux linguistiques, ethnologiques et génétiques convergent pour attribuer une origine asiatique aux Polynésiens. Thor avait donc tort. Mais pas tout à fait. Quelques radeaux ont probablement effectué la traversée avec à leur bord une poignée d'individus qui ont fait souche sur certaines îles.

Le Fantôme de la liberté
Bardot nous bouleverse encore
En 1956, alors que la France s’étendait encore sur la moitié de l’Afrique et que le général De Gaulle n’était crédité que de trois points dans les sondages, Dieu créa la femme, et le rockeur. C’est avec ce parallèle entre Elvis et Bardot que débute la biographie que qu’Yves Bigot, homme de média et historien du rock, vient de consacrer à notre idole nationale, Brigitte Bardot, la femme la plus belle et la plus scandaleuse au monde. Car c’est en 1956 que, de part et d’autre de l’Atlantique, tous les deux explosent. C’est à partir de là qu’ils vont, en un sens, changer le monde. Un changement culturel , mental, sociologique et peut-être spirituel qu’ ils n’ont sans doute pas voulu, ni imaginé, mais qui bientôt les submergera – au point qu’ils finiront tous deux par rejeter cette transformation dont ils furent le symbole, allant jusqu’à renouer avec les valeurs de leur enfance et leur milieu d’origine, Elvis cloîtré à Graceland sombrant dans l’obésité ordinaire de la Middle class américaine, Brigitte réfugiée dans son arche de Noé de la Madrague, entourée de bêtes comme elle était naguère entourée d’hommes, et scandalisant les nouveaux bien-pensants en prenant des positions à rebours de celles qui étaient les siennes du temps qu’elle offusquait la bourgeoisie des années 60. Le parallèle s’impose, même si Elvis meurt jeune, assassiné par le beurre de cacahuètes, alors que Brigitte se survit imperturbablement, drapée dans son propre mythe, hautaine et familière. Il s’impose, et confirme que l’un et l’autre furent des révolutionnaires – l’une des caractéristiques de celui-ci étant de se sentir rapidement dévoré, dépossédé, bafoué par ce qu’il a mis en branle.
En outre, ce parallèle justifie le parti pris d’Yves Bigot qui consiste, au-delà de la personne et même du personnage, et faisant fi des canons habituels de la biographie, à brosser une fresque grouillante, vivante, baroque et bariolée du monde que Bardot a contribué à métamorphoser. Une fresque où le monumental le dispute au familier et à l’intime : monumental lorsque l’auteur décrit « la huitième merveille du monde » dont il rappelle qu’elle fut, de son temps, beaucoup plus regardée, admirée, désirée, imitée, célébrée, adulée, que les sept autres réunies ; le « Totem », dominant comme nul autre la seconde moitié du XXème siècle, et ayant eu « un effet immédiat sur l’ensemble de l’humanité » ( en particulier sur la partie masculine) ; « la Muse » qui fascinait les Beatles et le Général et qui déclencha la vocation musicale du jeune Robert Allen Zimmerman lorsqu’il vivait encore dans le pavillon grisâtre de ses parents à Hibbing, Minnesota, et qu’il ne s’appelait pas encore Bob Dylan. Monumental, mais également intime, quand Bigot raconte comment, adolescent dans le Saint-Tropez des années 60, il la croisait panier au bras faisant ses courses à la supérette du coin, comment il allait flirter avec des filles de son âge à l’abri du petit pan de mur rose de la Madrague, ou comment il s’amusait à nager dans les eaux calmes à quelques brasses du ponton où la déesse familière et boudeuse bronzait, « Complètement nue/ Au soleil ».
Dans l’immense comme dans le minuscule, Bardot paraît aussi innocente et terrible qu’une force tellurique. Certains observateurs, à l’époque, fronçant des sourcils ou battant des mains, évoquent son animalité, « cette légèreté, cette spontanéité, cette impudicité sauvage » qui fascine plus encore que le dévoilement de sa chair ou la frénésie sexuelle qu’on lui prête. Bardot, commente Simone de Beauvoir, « fait ce qui lui plaît, et c’est cela qui est troublant ». Elle est quelque chose comme l’innocence des premiers âges, le retour à l’Éden, la promesse de l’âge d’or : elle est Eve, mais Eve avant la chute, dans les minutes qui précèdent, alors que tout est encore possible. Elle est à la fois la nature et la liberté – jusque dans un film aussi cérébral que Le Mépris, où elle semble se confondre avec les falaises, les pins grillés de soleil et le bleu du ciel, aussi orgueilleusement indifférente que la nature aux médiocres vicissitudes des choses humaines. A l’époque, Roland Barthes, dans ses Mythologies, note très judicieusement que Bardot « n’est pas plus licencieuse, mais simplement plus libérée. » C’est cette liberté innocente qui bouleversa le monde bourgeois très corseté de l’après-guerre, et c’est elle encore qui nous bouleverse aujourd’hui, pour des raisons inverses – parce qu’elle nous rappelle avec la cruauté de la nostalgie que nous avons perdu l’une et l’autre, la liberté et l’innocence.
Yves Bigot, Brigitte Bardot, la femme la plus belle et la plus scandaleuse au monde, Don Quichotte, 2014
14 avril 1912.
Rigel le terre-neuve devient le héros du "Titanic" en sauvant plusieurs naufragés.
Sur les dizaines de chiens à bord du paquebot, seuls trois survivent. Ils sont les grands oubliés de la catastrophe. Injustice !
Les êtres humains ont-ils un iceberg à la place du coeur ? Depuis un siècle, ils sanglotent sur les 1 500 hommes, femmes et enfants victimes du naufrage du Titanic, et se fichent royalement des milliers d'animaux martyrs qui ont partagé leur sort. On oublie que le paquebot est une véritable Arche de Noé. Pour cette première traversée, il compte à son bord une cinquantaine de chiens, quatre poules, un coq, une trentaine de poulets, un canari jaune, un petit cochon de compagnie et Margaret Thatcher... Sans compter les très nombreux passagers clandestins habituels : 6 000 rats, 350 000 cafards, 2 milliards d'acariens, selon le décompte d'un expert. Et encore, pour être complet, faut-il ajouter les dizaines de milliers de puces, morpions et autres sympathiques compagnons des voyageurs de troisième classe... La quasi-majorité d'entre eux mourront sans une plainte, sans un cri, en dignes héros. Sans même avoir droit à un couplet dans la chanson de Céline Dion ! C'est peut-être ça le plus dur...
Pas de chat à bord ? Si, une chatte tigrée nommée Mouser, qu'un chauffeur (l'homme chargé d'enfourner le charbon dans une des chaudières) nommé Big Joe avait embarquée à Belfast. Elle avait même mis bas quatre chatons, mais eut la bonne idée de quitter le navire à Southampton, juste avant le départ. Prémonition animale ? En tout cas, voyant sa protégée quitter le bateau, Big Joe y vit un signe du destin et chercha un autre engagement, ce qui lui sauva probablement la vie.
Minuscules chiens
De nombreuses races de chien sont représentées à bord, surtout parmi les plus snobs, car seuls les passagers de première classe ont les moyens de voyager avec leurs compagnons : bouledogues, loulous de Poméranie, chows-chows, terre-neuve, épagneuls, airedales... Pour les occuper, un défilé canin était même prévu sur le pont de la première classe, le 15 avril. Le projet est bien sûr tombé à l'eau. S'il y a un passager que ces Américaines snobinardes agacent avec leurs toutous, c'est bien le peintre et essayiste américain Francis Davis Millet. Il l'écrit à un ami dans une lettre qu'il poste à Queenstown, en Irlande, dernière escale du paquebot avant la traversée : "La plupart d'entre elles sont affublées de minuscules chiens-chiens, mais ce sont leurs maris qu'elles tiennent solidement en laisse, comme des agneaux bêlants." Et encore Millet a-t-il échappé à Alain Delon, qui voulait embarquer avec ses trente-cinq chiens : "J'aurais tellement adoré mourir au milieu d'eux", gémit-il. C'est Rocco qui ricane...
Les chiens ont à leur disposition un chenil de luxe, situé derrière les cuisines de la troisième classe, où chacun possède sa niche. À tout moment, leurs maîtres peuvent les sortir pour effectuer une promenade sur le pont. Lors du choc avec l'iceberg, la majorité des chiens dorment dans "leur cabine", à l'exception de quelques-uns qui ont l'autorisation exceptionnelle de dormir avec leur maître. Tel Sun Yat-Sen, un petit pékinois appartenant à Henry Sleeper Harper et à son épouse Myra. Ce qui lui sauve la vie, puisqu'il peut embarquer avec son "papa" et sa "maman" à bord du canot n° 3. En revanche, Frou-Frou, petite chienne de race inconnue, est moins chanceuse, car sa maîtresse, en voyage de noces, l'abandonne dans sa cabine, croyant avoir moins de chances d'être acceptée à bord d'un canot de sauvetage si elle se présente avec elle. Kitty, une magnifique chienne airedale, fait également partie des victimes abandonnées à bord, mais au moins a-t-elle le réconfort de mourir en compagnie de son maître qui n'a pas trouvé de place à bord d'un canot.
Le héros Rigel
Quoique milliardaire, le colonel John Jacob Astor n'est pas autorisé à accompagner sa jeune épouse Madeleine enceinte. Après l'avoir regardée s'éloigner, il va libérer leur chienne du chenil, laquelle se met à courir de long en large sur le pont. Tous deux disparaîtront avec le Titanic. En revanche, Madame Rothschild, épouse de Martin Rothschild, fabricant de vêtements à New York, est une vraie héroïne. Elle sauve son loulou de Poméranie en le cachant dans son manteau et, quand les marins du Carpathia qui la recueillent lui donnent l'ordre de l'abandonner dans le canot, elle refuse. Mais cet imbécile de cabot se fait écraser par une voiture dès son arrivée à New York...
Il y a encore les trente-quatre pékinois de la milliardaire américaine Charlotte Drake Cardeza, dont pas un ne réchappe. Saluons le geste d'Ann Elizabeth Isham, qui préfère accompagner son danois dans la mort plutôt que de l'abandonner à son triste destin. Le seul chien à ne pas s'en faire dans cette histoire, c'est Rantanplan. Il refuse de quitter la salle de spectacle, attendant l'entrée en scène de Céline Dion...
Terminons, enfin, avec l'admirable comportement de Rigel le terre-neuve. Appartenant au premier officier du Titanic, il saute à l'eau dès que le navire se met à couler. Durant trois heures, il nage à proximité d'un canot de sauvetage où il n'y a pas de place pour l'accueillir. Quand le Carpathia, qui a répondu au SOS, surgit dans la nuit, les passagers du canot, à bout de forces, sont incapables d'attirer l'attention du navire. Seul Rigel est encore capable d'aboyer pour alerter le commandant du Carpathia. Après les rescapés, le chien est hissé à bord du navire et aussitôt adopté par un marin. C'est lui le vrai héros du Titanic. Nom d'un chien !
REGARDEZ la complainte des chiens du Titanic (parodie) :
http://www.arbredelannee.com/nomines

LA Ve REPUBLIQUE ET SES PERLES
Volapük intégré, De Gaulle, 1962
Afin d’expliquer sa préférence pour une Europe des Etats et son hostilité envers une Europe « intégrée », le général de Gaulle, président de la République, dit au cours d’une conférence de presse, le 15 mai 1962 : « Je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec ses Allemands, l’Italie avec ses Italiens etc. Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l’Europe dans la mesure où ils étaient respectivement et éminemment italien, allemand et français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et s’ils avaient pensé, écrit en quelque esperanto ou volapük intégrés… J’ai déjà dit et je le répète qu’à l’heure qu’il est, il ne peut pas y avoir d’autre Europe que celle des Etats, en dehors naturellement des mythes, des fictions, des parades. »
L’esperanto et le volapük sont des langues artificielles que l’on assimile, puisqu’elles sont quasi inusitées, au charabia ou au baragouin, voire au « patagon », mot qu’utilisa François Mitterrand pour qualifier d’inintelligible le projet de loi sur l’école privée qu’il tenta de réécrire et qui provoqua, en 1984, la chute du gouvernement Mauroy.
Source : Charles de Gaulle, André Passeron (éd.), De Gaulle parle, t. II, op. cit.
Île de Saint-Brendan
Carte de l'Atlas d'Abraham Ortelius (1570) montrant l'île de S. Brandani au large des côtes américaines.
Carte française de 1707 mentionnant « l’Isle de St Borondon », à l'ouest de l'archipel des Canaries.
L'île apparaît sur de nombreuses cartes du XIIIe au XVIIIe siècle, en différents points de l'océan Atlantique (au large de la côte ouest de l'Irlande, ou comme « huitième île » de l'archipel des Canaries - Christophe Colomb raconte dans son journal de bord que les habitants de l'île d'El Hierro prétendaient qu'une île apparaissait à l'ouest, une fois par an -, etc.). Elle a été activement recherchée par les explorateurs espagnols au cours du XVIe siècle, sous le nom d’isla de San Borondón. En 1520, au cours de sa tentative de circumnavigation, Fernand de Magellan donne le nom de « baie de Samborombón » à une baie située à l'embouchure du río de la Plata, pensant que cet accident géographique marquait l'endroit d'où l'île de Saint-Brendan s'était détachée. Elle est encore mentionnée dans des récits de voyage de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
En 1976, l'explorateur Tim Severin a entrepris de reproduire le voyage de saint Brendan, à bord d'un currach en cuir, afin d'en vérifier la faisabilité ; il est parvenu à débarquer à Terre-Neuve, et prouve que le voyage est techniquement possible.
Notes et références
- Dernière édition en langue française : La navigation de Saint Brendan, Ian Short et Brian S. Merrilees (éd.), Honoré Champion, 2006, 206 p.
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Sarajevo, mon amour
Film (2006)
Sarajevo, mon amour est un film dramatique bosniaque réalisé et écrit par Jasmila Žbanić, sorti en 2006 en France. Wikipédia
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Mururoa, mon amour
- (pastiche de "Hiroshima mon amour")
DRAME, de Marion Hänsel avec Adrien Jolivet, Nicolas Robin et Romain David.
Océan Pacifique, 1972. Au large de Mururoa, un navire de guerre français participe à des essais nucléaires. A son bord, les jeunes appelés trompent l'ennui en fumant cigarette sur cigarette, quémandent de l'affection à un chien et se heurtent à l'absurdité inhérente aux exercices militaires. Le film est une succession de scènes courtes, à l'intensité variable, toujours emplies d'une violence latente. Adapté de deux nouvelles d'Hubert Mingarelli, ce film sobre et émouvant est éloigné de tout pathos hollywoodien.
Marguerite Duras (1914-1996) pastichée par Patrick Rambaud, Virginie Q (1988) |
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Né à Paris en 1946, Patrick Rambaud a fondé le magazine Actuel en 1970, avec Jean-François Bizot et Michel-Antoine Burnier. Avec ce dernier, il écrit deux recueils de pastiches : Parodies (1977) et Le Roland Barthes sans peine (1978). Il est l’auteur de longs pastiches de Marguerite Duras (et quelques uns plus courts, parus dans les articles de journaux) : Mururoa mon amour et Virginie Q (1988). Il a écrit de nombreux autres livres (plus de trente), dont La bataille (1997), qui lui valut le Grand Prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt, et sa suite, Il neigeait (2000). |
Extrait pages 42-43 : « Elle dit : Vous dites plusieurs mots et ça fait la phrase. « Il dit : C’est important, ça. « Elle dit : C’est forcément un destin. « Il dit : Maintenant je sais que les mots ils se rejoignent en phrase comme la Meuse, elle, elle va couler et devenir la mer. « Il dit : Elle va enfanter en se perdant. Ça ne sera plus la Meuse. « Elle dit : Ça sera la mer. » |
Marguerite Duras (1914-1996) pastichée dans Le Style mode d'emploi |
C'est le texte : Agitato Atrabile |
Extrait : « Ça se verrait que le zazou, il monte sur la plate-forme, il tend l’argent au receveur, il prend la monnaie. Et que tout à coup le bus ça démarre. Oui, c’est comme ça que ça fait, le conducteur il embraye et ça démarre. Moi aussi, j’embraye sur mon histoire... » |
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S'il admire les pastiches de son illustre aîné Marcel Proust, Patrick Rambaud préfère manier l'humour vache de la parodie avec une allégresse certaine.
Entretien. Prix Goncourt 1997 pour La bataille (Grasset), Patrick Rambaud est un parodieur redouté et fécond. Où l'on s'aperçoit que cet homme qui ne sourit jamais éclate souvent de rire. Hors champ naturellement.
On vous présente souvent comme un pasticheur, vous dites faire des parodies. Quelle est la différence entre ces deux genres?
Patrick Rambaud. C'est très simple: le pastiche est un exercice d'admiration. C'est ce qu'a fait Proust dans ses Pastiches et mélanges, où il raconte les méfaits d'un arnaqueur célèbre à la manière d'un roman de Balzac, de Flaubert, d'une critique de Sainte-Beuve ou du Journal des Goncourt. La parodie, elle, est un exercice de moquerie. Avec des degrés dans la méchanceté.
Comment vous êtes-vous lancé dans le genre?
P.R. J'ai commencé à Actuel, dans les années 70. Les journaux américains et anglais, comme le National Lampoon, en publiaient. Je me souviens notamment des bandes dessinées consacrées au prince Charles. Nous avons donc lancé Trui, une parodie de Lui où les gens étaient remplacés par des cochons, y compris, bien sûr, dans les publicités et les sondages. Exemple: «83% des cochonnes préfèrent ce type de porc», dessins et photos à l'appui. Il y a eu aussi Doux n?uds, parodie de Nous deux que nous avons mis un temps fou à réaliser tellement on s'amusait.
Comment êtes-vous venu aux parodies purement littéraires?
P.R. Michel-Antoine Burnier et moi étions des lecteurs assidus des A la manière de... de Reboux et Muller. On se demandait s'il était possible de faire la même chose avec nos contemporains. La réponse n'était pas évidente. Finalement, nous avons composé une quarantaine de parodies qui allaient du texte de dix pages au livre, comme Le Roland Barthes sans peine. Il y a eu François Mitterrand: Le tronc et l'écorce, Françoise Sagan: Un navire dans tes yeux, La farce des choses de Simone de Beauvoir, et aussi Aragon, de Gaulle, Philippe Sollers, André Malraux...
Comment vos victimes ont-elles réagi?
P.R. Mal. Très mal. Hormis Françoise Sagan, Lucien Bodard et Lévi-Strauss envers lequel nous avions été particulièrement durs, ils étaient tous furieux. Trois sur quarante en ont ri! La proportion est révélatrice.
Quelles sont les qualités d'un bon pastiché?
P.R. Il faut avoir un style reconnaissable d'emblée et une grosse tête. Plus le parodié a la grosse tête, plus il est facile de taper dessus et plus le plaisir dure. Voyez Marguerite Duras: elle était si gonflée d'elle-même que j'ai pu sans problème écrire deux romans: Virginie Q. et Mururoa mon amour. Le tout signé Marguerite Duraille.
Pour parodier, entrer dans l'?uvre d'un autre pour s'en moquer, ne faut-il pas un minimum d'admiration?
P.R. Non, au contraire. Plus l'exaspération est grande, meilleure est la parodie. J'ai un profond agacement envers Duras. Un jour, j'ouvre la télévision, je tombe sur elle. Elle était imbuvable, tellement certaine de son génie qu'elle méritait trois claques. Le soir même, je téléphone à André Balland: «Ça n'est plus possible, il faut faire quelque chose.» Le lendemain c'était signé.
Comment avez-vous commencé?
P.R. Pour moi, le comble du rien, c'est le foot. J'ai donc imaginé une fausse interview de Platini. Là-dessus, Libération a publié un véritable entretien Duras-Platini... J'ai dû me rabattre sur un boxeur, le boxeur étant ce que je place juste au-dessus du footballeur. Max Ramirez - j'ai su par la suite qu'il existait réellement - est né ainsi. C'est le texte qui marche le mieux.
Qu'est-ce qui démode une parodie?
P.R. Quand l'auteur est oublié, quand il n'intéresse plus personne. Dans le Reboux et Muller, la charge contre André Thérive ne fait plus rire personne. En revanche, le
«Shakespeare» n'a pas vieilli d'un poil.
Avez-vous déjà renoncé, en cours de route, à une parodie?
P.R. Non. Cela n'arrive pas car on choisit ses cibles très soigneusement. Avant d'écrire une ligne, on sait exactement où on va. Nous avions envisagé de faire un Gainsbourg, mais ça ne marchait pas. Nous ne trouvions pas l'astuce. La raison? Gainsbourg est son propre parodieur, les astuces, il les fabrique lui-même. Nous avons laissé tomber faute de sujet.
Comment écrivez-vous?
P.R. Vite. Dans l'excitation. Le genre ne vaut pas la peine qu'on y passe trop de temps. Il faut être clair et le plus visuel possible. Le plus difficile, c'est de trouver un sujet. Après, on fonce. Seul parfois. Ou à deux, comme pour le Roland Barthes.
Justement. Roland Barthes. De même que le langage de la psychanalyse a pénétré le vocabulaire de la rue, celui du structuralisme est passé dans les m?urs verbales. Vous en êtes indemne?
P.R. Bien sûr! J'y suis même complètement allergique. Le structuralisme est dangereux. Il envahit les écoles. Il gonfle les baudruches. L'ancêtre des parodieurs de Barthes, c'est Molière. Voyez Les précieuses ridicules. C'est tout à fait cela. Roland Barthes a contaminé des générations. Et ce n'est pas fini. La presse elle-même est gangrenée par des tics qui viennent de là. C'est ce que nous avons voulu dénoncer, Burnier et moi, dans Le journalisme sans peine, méthode pratique pour apprendre à parler le langage de la presse. Nous n'avons rien inventé, il nous a suffi de collectionner les clichés. Mais le phénomène n'est pas nouveau. Lisez les M?urs diurnales de Marcel Schwob. Tout y est déjà.
Vous n'avez plus écrit de parodies depuis un moment. Y reviendrez-vous?
P.R. Sans doute. Mais cela ne se décide pas comme ça. Il faut un sujet d'agacement, d'énervement. Peut-être ferai-je un faux Paulo Coelho. Ce serait quelque chose comme L'âne chimiste par «Paulo Cono». L'alchimiste, c'est un faux roman d'initiation, un brouet infâme de toutes les traditions possibles. Alors, tant qu'à le critiquer, autant le faire drôlement, sur son propre terrain. Mais j'ai d'autres projets auparavant. Erik Orsenna et moi-même avons décidé d'écrire un manuel de grammaire à l'usage des écoliers.
Une parodie de grammaire structuraliste?
P.R. Pas du tout. L'idée nous est venue lors de la remise du Goncourt des lycéens. La ministre Ségolène Royal s'était décommandée au dernier moment. L'ambiance était au plus bas, il fallait faire quelque chose. Nous avons donc choisi dans l'assistance une jeune fille blonde, genre Ségolène Royal, et, cachés derrière elle, à la tribune, nous avons fait une parodie de discours ministériel tandis qu'elle mimait les gestes. Ça a été du délire! Il en est resté des choses très sérieuses, comme cette idée de grammaire où nous dirions aux enfants ce qu'elle est et d'où viennent les mots. Simplement.
On vous présente souvent comme un pasticheur, vous dites faire des parodies. Quelle est la différence entre ces deux genres?
Patrick Rambaud. C'est très simple: le pastiche est un exercice d'admiration. C'est ce qu'a fait Proust dans ses Pastiches et mélanges, où il raconte les méfaits d'un arnaqueur célèbre à la manière d'un roman de Balzac, de Flaubert, d'une critique de Sainte-Beuve ou du Journal des Goncourt. La parodie, elle, est un exercice de moquerie. Avec des degrés dans la méchanceté.
Comment vous êtes-vous lancé dans le genre?
P.R. J'ai commencé à Actuel, dans les années 70. Les journaux américains et anglais, comme le National Lampoon, en publiaient. Je me souviens notamment des bandes dessinées consacrées au prince Charles. Nous avons donc lancé Trui, une parodie de Lui où les gens étaient remplacés par des cochons, y compris, bien sûr, dans les publicités et les sondages. Exemple: «83% des cochonnes préfèrent ce type de porc», dessins et photos à l'appui. Il y a eu aussi Doux n?uds, parodie de Nous deux que nous avons mis un temps fou à réaliser tellement on s'amusait.
Comment êtes-vous venu aux parodies purement littéraires?
P.R. Michel-Antoine Burnier et moi étions des lecteurs assidus des A la manière de... de Reboux et Muller. On se demandait s'il était possible de faire la même chose avec nos contemporains. La réponse n'était pas évidente. Finalement, nous avons composé une quarantaine de parodies qui allaient du texte de dix pages au livre, comme Le Roland Barthes sans peine. Il y a eu François Mitterrand: Le tronc et l'écorce, Françoise Sagan: Un navire dans tes yeux, La farce des choses de Simone de Beauvoir, et aussi Aragon, de Gaulle, Philippe Sollers, André Malraux...
Comment vos victimes ont-elles réagi?
P.R. Mal. Très mal. Hormis Françoise Sagan, Lucien Bodard et Lévi-Strauss envers lequel nous avions été particulièrement durs, ils étaient tous furieux. Trois sur quarante en ont ri! La proportion est révélatrice.
Quelles sont les qualités d'un bon pastiché?
P.R. Il faut avoir un style reconnaissable d'emblée et une grosse tête. Plus le parodié a la grosse tête, plus il est facile de taper dessus et plus le plaisir dure. Voyez Marguerite Duras: elle était si gonflée d'elle-même que j'ai pu sans problème écrire deux romans: Virginie Q. et Mururoa mon amour. Le tout signé Marguerite Duraille.
Pour parodier, entrer dans l'?uvre d'un autre pour s'en moquer, ne faut-il pas un minimum d'admiration?
P.R. Non, au contraire. Plus l'exaspération est grande, meilleure est la parodie. J'ai un profond agacement envers Duras. Un jour, j'ouvre la télévision, je tombe sur elle. Elle était imbuvable, tellement certaine de son génie qu'elle méritait trois claques. Le soir même, je téléphone à André Balland: «Ça n'est plus possible, il faut faire quelque chose.» Le lendemain c'était signé.
Comment avez-vous commencé?
P.R. Pour moi, le comble du rien, c'est le foot. J'ai donc imaginé une fausse interview de Platini. Là-dessus, Libération a publié un véritable entretien Duras-Platini... J'ai dû me rabattre sur un boxeur, le boxeur étant ce que je place juste au-dessus du footballeur. Max Ramirez - j'ai su par la suite qu'il existait réellement - est né ainsi. C'est le texte qui marche le mieux.
Qu'est-ce qui démode une parodie?
P.R. Quand l'auteur est oublié, quand il n'intéresse plus personne. Dans le Reboux et Muller, la charge contre André Thérive ne fait plus rire personne. En revanche, le
«Shakespeare» n'a pas vieilli d'un poil.
Avez-vous déjà renoncé, en cours de route, à une parodie?
P.R. Non. Cela n'arrive pas car on choisit ses cibles très soigneusement. Avant d'écrire une ligne, on sait exactement où on va. Nous avions envisagé de faire un Gainsbourg, mais ça ne marchait pas. Nous ne trouvions pas l'astuce. La raison? Gainsbourg est son propre parodieur, les astuces, il les fabrique lui-même. Nous avons laissé tomber faute de sujet.
Comment écrivez-vous?
P.R. Vite. Dans l'excitation. Le genre ne vaut pas la peine qu'on y passe trop de temps. Il faut être clair et le plus visuel possible. Le plus difficile, c'est de trouver un sujet. Après, on fonce. Seul parfois. Ou à deux, comme pour le Roland Barthes.
Justement. Roland Barthes. De même que le langage de la psychanalyse a pénétré le vocabulaire de la rue, celui du structuralisme est passé dans les m?urs verbales. Vous en êtes indemne?
P.R. Bien sûr! J'y suis même complètement allergique. Le structuralisme est dangereux. Il envahit les écoles. Il gonfle les baudruches. L'ancêtre des parodieurs de Barthes, c'est Molière. Voyez Les précieuses ridicules. C'est tout à fait cela. Roland Barthes a contaminé des générations. Et ce n'est pas fini. La presse elle-même est gangrenée par des tics qui viennent de là. C'est ce que nous avons voulu dénoncer, Burnier et moi, dans Le journalisme sans peine, méthode pratique pour apprendre à parler le langage de la presse. Nous n'avons rien inventé, il nous a suffi de collectionner les clichés. Mais le phénomène n'est pas nouveau. Lisez les M?urs diurnales de Marcel Schwob. Tout y est déjà.
Vous n'avez plus écrit de parodies depuis un moment. Y reviendrez-vous?
P.R. Sans doute. Mais cela ne se décide pas comme ça. Il faut un sujet d'agacement, d'énervement. Peut-être ferai-je un faux Paulo Coelho. Ce serait quelque chose comme L'âne chimiste par «Paulo Cono». L'alchimiste, c'est un faux roman d'initiation, un brouet infâme de toutes les traditions possibles. Alors, tant qu'à le critiquer, autant le faire drôlement, sur son propre terrain. Mais j'ai d'autres projets auparavant. Erik Orsenna et moi-même avons décidé d'écrire un manuel de grammaire à l'usage des écoliers.
P.R. Pas du tout. L'idée nous est venue lors de la remise du Goncourt des lycéens. La ministre Ségolène Royal s'était décommandée au dernier moment. L'ambiance était au plus bas, il fallait faire quelque chose. Nous avons donc choisi dans l'assistance une jeune fille blonde, genre Ségolène Royal, et, cachés derrière elle, à la tribune, nous avons fait une parodie de discours ministériel tandis qu'elle mimait les gestes. Ça a été du délire! Il en est resté des choses très sérieuses, comme cette idée de grammaire où nous dirions aux enfants ce qu'elle est et d'où viennent les mots. Simplement.
"Vagues et mathématiques"
« Nouvelle vague de licenciements », « le tsunami politique »… la redondance des métaphores prouve que l’image submergeante de « la vague » habite nos esprits. Bien qu’elle n’échappe à personne, qu’en est-il de la connaissance réelle du phénomène ? Vague, très souvent. Et si les mathématiques pouvaient nous l’expliquer ? Aujourd’hui, les nombreuses équations mathématiques dont les premières datent de trois siècles, permettent de comprendre ces ondes si diverses - mascarets, tsunamis, vagues scélérates… – afin de les prévoir et de s’en prémunir. Mais soulèvent encore bien des interrogations…
avec:
Sylvie Benzoni-Gavage : Mathématicienne, professeur à l'Université Lyon1, Institut Camille Jordan (laboratoire de mathématiques, unité mixte de recherche avec le CNRS), a publié de nombreux travaux sur les équations relatives aux fluides.
David Lannes: Directeur de recherche au CNRS, travaille au Département mathématiques et applications de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Travaille sur les équations des vagues et leurs applications en océanographie côtière.
Hélène Hébert: Docteur en géophysique, spécialiste en simulation des tsunamis au Département analyse surveillance environnement (DASE) de la Direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
et" Art et Chimie" (1er diffusion : 25 juin 2013)
Les progrès scientifiques des dernières décennies ont bouleversé le dialogue entre les sciences et les arts. Archéologues et historiens trouvent alors une nouvelle source d’inspiration pour les recherches dans la compréhension des œuvres, aussi ancestrales soient-elles.
Ce nouveau concept d’art-chimie permet l’analyse pour la compréhension des œuvres, leur sauvegarde, leur restauration et aussi leur authentification.
avec Philippe Walter, directeur du laboratoire d’archéologie moléculaire et structurale de l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC) à Paris.
Présence cette année de Philippe Walter sur la chaire Innovation technologique Liliane Bettencourt et ses cours accessibles physiquement ou en ligne.
http://www.college-de-france.fr/site/entretiens/Les-artistes-et-linnovation-technique-3-.htm
http://www.college-de-france.fr/site/entretiens/Chimie-analytique-et-histoire-de-lart-6-.htm
26 mars 1978. Jeune paparazzi, Nicolas Hulot rate le scoop du siècle pour aller rataconniculer.
Guettant la libération du baron Empain depuis 46 jours, il part rejoindre sa fiancée quelques heures avant celle-ci.
Voilà quarante-six jours que Nicolas Hulot planque dans sa vieille Lancia en face du domicile du baron Empain, avenue Foch. Il a 24 ans, il est paparazzi et recherche le scoop. S'étant fait voler par un confrère les visites crapuleuses du président à une actrice, il veut être le premier à shooter l'industriel belge après sa libération par ses ravisseurs. Il mange dans sa voiture, il dort dans sa voiture, il regarde la télévision dans sa voiture. Il y a une chose, une seule et unique chose qu'il ne puisse pas faire dans sa bagnole : c'est l'amour à sa copine. Et il est en manque, le bougre. Aussi, le 26 mars 1978, il craque ! Vers 22 heures, il abandonne sa planque pour faire le plein de chair. Le malheureux ne s'est pas éloigné depuis un quart d'heure que l'épouse du baron Empain sort de l'immeuble. Elle va chercher son époux qui vient de l'appeler d'une cabine publique place de l'Opéra pour lui dire que ses ravisseurs viennent de le libérer. Avoir raté le scoop du siècle pour tirer un coup ! D'autres ont perdu un siège présidentiel pour moins que cela...
80 millions de francs de rançon
À l'époque, le kidnapping du baron Empain fait la une de tous les journaux. Ce richissime homme d'affaires belge âgé de 41 ans, résidant à Paris, est à la tête d'un empire de 150 000 employés (le groupe Empain-Schneider). Le 23 janvier 1978, il est kidnappé. Le premier réflexe est de penser qu'il s'agit d'un enlèvement politique par un groupe d'extrême gauche, mais il s'avère vite qu'il s'agit d'un kidnapping crapuleux. La famille reçoit rapidement une demande de rançon s'élevant à 80 millions de francs, accompagnée du petit doigt du baron pour prouver l'authenticité de la revendication.
Au total, les tractations avec la famille durent deux mois. Plusieurs remises de rançon tournent court, jusqu'au vendredi 24 mars. Ce jour-là, les ravisseurs fixent un rendez-vous au représentant de la famille chargé de leur remettre la rançon sur l'autoroute du Sud, à la hauteur d'une borne d'appel. En fait, c'est un flic qui a pris le volant. Il s'arrête à l'endroit désigné et s'éloigne. Deux hommes surgissent des buissons, s'emparent du véhicule et de la mallette, roulent quelques centaines de mètres, puis freinent à la hauteur d'une porte dans le mur antibruit longeant l'autoroute. Sautant hors de la voiture, ils s'y engouffrent et la piègent derrière eux avec une grenade. Pendant ce temps, un complice perché sur le mur arrose les flics qui surgissent en voiture avec une mitraillette. Une fusillade s'engage, un voyou tombe mort, un deuxième s'enfuit, et le troisième, blessé, est arrêté. Il s'appelle Alain Caillol, inconnu des services de police.
"Je savais que tu allais rentrer ce soir"
Le dimanche 26 mars, Caillol est interrogé par le commissaire Ottavioli qui lui fait comprendre qu'il peut encore s'en tirer sans trop de bobos si Empain est libéré vivant. Le voyou réfléchit, puis demande au commissaire l'autorisation de passer un coup de fil. "À qui ?" demande Ottavioli. L'autre répond : "Dans la situation où je me trouve et où se trouvent mes complices, je suis convaincu qu'ils ne toucheront pas un franc de la rançon et que cela va se terminer par un carnage. Je pense, si vous en êtes d'accord, que je vais leur téléphoner et leur dire de libérer le baron Empain, puis de prendre la fuite." Les flics approuvent. "Mais il y a une chose que je ne veux pas, reprend Caillol, c'est livrer mes complices. Il faut que vous me donniez un téléphone qui n'est pas sur écoute." Le commissaire tend le sien en lui promettant que c'est le cas. Le prisonnier passe l'appel : "C'est foutu, la rançon a été saisie, il faut éviter le carnage et relâcher le baron." Il appelle une deuxième fois pour répéter le message. Il assure à Ottavioli : "C'est bon à 99 %."
http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/26-mars-1978-le-paparazzi-nicolas-hulot-rate-le-scoop-du-siecle-avec-la-baron-empain-26-03-2012-1445025_494.php
La collecte sélective des déchets revue par le "kamasutri"
Les gestes pour trieurs avertis sont à découvrir sur le site le juste tri.
Découvrir les "plaisirs du tri sans complexe": une invitation audacieuse lancée par la Métropole, avec quatre interventions dans les restaurants universitaires pour sensibiliser les étudiants au tri des déchets.
S'inspirer du kamasutra pour une campagne d'information sur le tri des déchets? C'est l'idée audacieuse développée par Angers Loire Métropole pour interpeller les étudiants sur les consignes liées à la collecte sélective.
"C'est réussi, ça change des messages habituels et on s'arrête forcément pour regarder", rapporte Anne-Emmanuelle, étudiante à l'Esaip, à la sortie du restaurant universitaire des beaux-arts. C'est là que, lundi 28 janvier à midi, était organisée la première intervention "kamasutri".
Le principe: s'inspirer très librement du kamasutra pour mettre en scène différents gestes liés au tri des déchets. Des ambassadeurs du tri d'Angers Loire Métropole sont présents sur place pour expliquer la démarche. A côté, une grande roulotte de théâtre ambulant propose des saynètes sur le même thème, jouées par la compagnie Les Expresso.
le Kamasutri ou comment sensibiliser les jeunes au tri sélectif avec humour
Trier ses déchets naturellement et efficacement. A Angers voilà des années que des campagnes de communications ont été mises en place, pour arriver à sensibiliser la population. Aujourd'hui, le public visé se sont les étudiants moins réceptifs.
Trier avec humour
Angers Loire Métrople tente une approche décalée faite d’humour et de dérision. Le principe : décliner une série de positions (lien avec le Kamasutra) pour trieur averti. Chaque position rappelle le geste de tri à effectuer. Cela se présente sous forme de saynètes qui ont lieu ont commencé lundi et se poursuivront jusqu'au 31 janvier, devant les restaurants universitaires avec une troupe d’improvisation (les Expressos). Les comédiens reprennent des positions du Kamasutri, chaque position est déclenchée par la présentation d’un déchet choisi par le public.
Un « mémo tri » spécial sera remis aux l’étudiants sous forme de poster lors des happenings. Ce ton décalé vise à attirer l’attention des jeunes et les motiver dans ce choix de développement durable nécessaire au quotidien. Une action importante puisque l'agglomération angevine compte plus de 30000 étudiants. Parfois ils ne sont là que pour quelques mois, et échappent souvent aux informations sur le tri des déchets.
Un « mémo tri » spécial sera remis aux l’étudiants sous forme de poster lors des happenings. Ce ton décalé vise à attirer l’attention des jeunes et les motiver dans ce choix de développement durable nécessaire au quotidien. Une action importante puisque l'agglomération angevine compte plus de 30000 étudiants. Parfois ils ne sont là que pour quelques mois, et échappent souvent aux informations sur le tri des déchets.
12 positions qui vont de "La bouteille à l’envers" à "La caresse du papier", en passant par "Le comprimé retourné", "Sensations électriques", "L’extase de l’alu" … La chaleur monte à Angers !
Non ! Il n'y a pas de faute dans notre titre ! C'est bien des 12 positions du Kamasutri dont il s'agit ! Avec beaucoup d'humour, Angers Loire Métropole a décidé de lancer cette campagne de communication pour sensibiliser les étudiants aux bons gestes du tri sélectif. Eh oui ! Vous imaginiez quoi ?!
Et l'Agglo n'en est pas à son coup d'essai en la matière ! Déjà en 2010, une campagne de communication clin d’œil sur le thème de la rencontre a permis de poser un ton humoristique et décalé sur le sujet, déjà efficace envers les jeunes. Un site internet dédié www.lejustetri.fr avait alors été créé. Aujourd'hui, la démarche se poursuit avec comme objectif : créer un dispositif à destination des publics étudiants, publics parmi les plus difficiles à toucher. "L'agglomération angevine compte plus de 30.000 étudiants. Parfois ils ne sont là que pour quelques mois, et échappent souvent aux informations sur le tri des déchets", explique Gilles Mahé, vice-président d'Angers Loire Métropole chargé de l'environnement sur le site de l'agglo.
Pour cette coquine campagne pleine d'audace, le choix s’est porté sur une approche décalée usant d’humour et de dérision. Le principe : décliner une série de positions (inutile d'expliquer à quoi elles se réfèrent ! ) pour trieur averti. Chaque position rappelle le geste de tri à opérer.
Des saynètes interactives - mais non classées X, rassurez-vous ! - se sont même déroulées du 28 au 31 janvier devant les restaurants universitaires avec une troupe d’improvisation (les Expressos), les comédiens reprenant des positions du Kamasutri, chacune d'elle étant déclenchée par la présentation d’un déchet choisi par le public. Un "mémo tri" spécial a même été remis aux l’étudiants sous forme de poster lors des happenings, histoire de pratiquer seul les bons gestes !
En tout cas, le message semble avoir fait mouche, "Je pense que ça peut inciter à être vigilant, confirme Alexandre, élève de BTS. Mais je faisais déjà attention avant ! "

Et l'Agglo n'en est pas à son coup d'essai en la matière ! Déjà en 2010, une campagne de communication clin d’œil sur le thème de la rencontre a permis de poser un ton humoristique et décalé sur le sujet, déjà efficace envers les jeunes. Un site internet dédié www.lejustetri.fr avait alors été créé. Aujourd'hui, la démarche se poursuit avec comme objectif : créer un dispositif à destination des publics étudiants, publics parmi les plus difficiles à toucher. "L'agglomération angevine compte plus de 30.000 étudiants. Parfois ils ne sont là que pour quelques mois, et échappent souvent aux informations sur le tri des déchets", explique Gilles Mahé, vice-président d'Angers Loire Métropole chargé de l'environnement sur le site de l'agglo.
Pour cette coquine campagne pleine d'audace, le choix s’est porté sur une approche décalée usant d’humour et de dérision. Le principe : décliner une série de positions (inutile d'expliquer à quoi elles se réfèrent ! ) pour trieur averti. Chaque position rappelle le geste de tri à opérer.
Des saynètes interactives - mais non classées X, rassurez-vous ! - se sont même déroulées du 28 au 31 janvier devant les restaurants universitaires avec une troupe d’improvisation (les Expressos), les comédiens reprenant des positions du Kamasutri, chacune d'elle étant déclenchée par la présentation d’un déchet choisi par le public. Un "mémo tri" spécial a même été remis aux l’étudiants sous forme de poster lors des happenings, histoire de pratiquer seul les bons gestes !
En tout cas, le message semble avoir fait mouche, "Je pense que ça peut inciter à être vigilant, confirme Alexandre, élève de BTS. Mais je faisais déjà attention avant ! "
Les gestes pour trieurs avertis sont à découvrir sur le site le juste tri
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Lucy l'éléphant
Je viens de lire " ne t'éloigne pas" de Harlan Coben
Il y est question de cet étrange bâtiment !
Lucy l'éléphant, Margate, New Jersey, Etats-Unis | |
Construction plutôt inédite de six étages en forme d'éléphant par J.V. Lafferty en 1881 à Margate city au New Jersey. Construite dans le but d'attirer des visiteurs et des acheteurs dans cette ville à l'époque. Cette structure mesure 65 pieds de haut, 60 pieds de long et 18 pieds de largeur. Pèse environ 90 tonnes et est composé de près d'un million de morceaux de bois. Lucy a la tête et la forme d'un éléphant d'Asie. Elle a des défenses, caractéristique des éléphants mâles, mais maintenant elle est considérée comme une femelle. Lucy a servi au fil des années de restaurant, de bureaux d'affaires, de chalet à un médecin, de taverne mais maintenant Lucy est désormais ouverte au public dans toute sa gloire pachyderme. Lafferty a construit plusieurs bâtiment en forme d'éléphant mais Lucy est le plus ancien exemple de l'architecture zoomorphe et le plus gros éléphant dans le monde. Et en 1976 elle a reçu la désignation de "National historic Landmarck". 39°19'14.90"N 74°30'42.05"W |
Flash mob à Lannion (en breton sous-titré !)
A VOIR ET A ECOUTER ABSOLUMENT !..
A écouter sans modération, jusqu'au bout !
Ça fait du bien au moral !
http://youtu.be/bTF2V85deWQ
Une vidéo d'un Flash mob réalisé à Lannion (Côtes d'Armor )
mis en ligne sur Youtube
( en breton sous-titré en français !!!et traduit)
il a fini à 200 personnes , les RG n'en attendaient que 50 !!
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l'émission du dimanche 6 avril 2014
Tartuffe © Radio France - 2014
Dans 3D ce dimanche, Tartuffe. Celui de Molière, mis en scène par Luc Bondy au théâtre Odéon Berthier à Paris et Tartuffe 2014, celui des revues de presse quotidiennes, car, comme disait Audiard, les Tartuffes sont nombreux et c'est à ça qu'on les reconnaît. En première partie nous recevons: Michel WINOCK, historien, professeur émérite à Sciences Po, spécialiste de l’histoire de la République française, Marie-Anne COHENDET, professeure de droit constitutionnel à l'Université Paris I, Loïc BLONDIAUX, professeur de science politiques à l'Université Paris I
En deuxième partie, Luc BONDY nous parlera de sa mise en scène du Tartuffe de Molière aux Ateliers Berthier.
bibliographie
Le nouvel esprit de la démocratie
de Loïc Blondiaux
éditeur : Seuil
parution : 2008
Droit constitutionnel
de Marie-Anne Cohendet
éditeur : Montchrestien
parution : 2011
Le Président de la République
de Marie-Anne Cohendet
éditeur : Dalloz
parution : 2012
Histoire de la France politique Tome 4 La République recommencée - De 1914 à nos jours
de Serge Berstein et Michel Winock
éditeur : Seuil
parution : 2008
La gauche en France
de Michel Winock
éditeur : Perrin
parution : 2006
L'élection présidentielle en France : 1958-2007
de Michel Winock
éditeur : Perrin
parution : 2008
les liens
agenda
Tartuffe
Le metteur en scène Luc Bondy revient à la pièce originale pour explorer les mécanismes intimes, familiaux et sociaux qui rendent possible le succès de l’imposture.
invité(s)
Michel Winock
Historien français, professeur à Sciences Po, spécialiste de l’histoire contemporaine, des mouvements intellectuels, de l'antisémitisme et du nationalisme en France.
de belles photos des Antilles à voir sur :
http://www.catamaran-antilles.com/album_photo.htm
http://www.lepoint.fr/dossiers/culture/incroyables-tresors-de-l-histoire/
Un pont chinois vieux de 400 ans émerge d'un lac mourant
Cette découverte incroyable met en lumière le désastre écologique en cours dans le lac Poyang, la plus grande réserve d'eau douce du pays.
lire la suite :
http://www.lepoint.fr/environnement/un-pont-chinois-vieux-de-400-ans-emerge-du-fond-d-un-lac-mourant-03-01-2014-1776613_1927.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20140104
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HISTOIRE VRAIE
Il s'appelait Désiré , c'était un pauvre fermier écossais.
Un jour, alors qu'il tentait de gagner la vie de sa famille, il entendit un appel au secours provenant d'un marécage proche. Il laissa tomber ses outils, y courut et y trouva un jeune garçon enfoncé jusqu'à la taille dans le marécage, apeuré, criant et cherchant à se libérer.
Le fermier sauva le jeune homme de ce qui aurait pu être une mort lente et cruelle.
Le lendemain, un attelage élégant se présenta à la ferme.
Un noble, élégamment vêtu, en sortit et se présenta
comme étant le père du garçon que le fermier avait aidé.
- Je veux vous récompenser, dit le noble.
Vous avez sauvé la vie de mon fils!
- Je ne peux accepter de paiement pour ce que j'ai fait répondit le fermier écossais.
Au même moment, le fils du fermier vint à la porte de la cabane.
- C'est votre fils? demanda le noble.
- Oui, répondit fièrement le fermier.
- Alors, je vous propose un marché.
Permettez-moi d'offrir à votre fils la même éducation qu'à mon fils.
Si le fils ressemble au père, je suis sûr
qu'il sera un homme duquel tous deux seront fiers.
Et le fermier accepta.
Le fils du fermier Fleming suivit les cours des meilleures écoles
et à la grande finale,
il fut diplômé de l'Ecole de Médecine de l'Hôpital Sainte-Marie de Londres.
Porteur d'une grande aspiration, il continua jusqu'à être connu du monde entier.
Le fameux Dr Alexander Fleming avait en effet découvert la pénicilline.
Sir Alexander Fleming est un biologiste et un pharmacologue britannique, né le 6 août 1881 à Lochfield, Ayrshire en Écosse et mort le 11 mars 1955 à Londres. Il a publié de nombreux articles concernant la bactériologie, l'immunologie et la chimiothérapie. Ses découvertes les plus connues sont celle de l'enzyme lysozyme en 1922 et celle d'une substance antibiotique appelée pénicilline qu'il a isolée à partir du champignon Penicillium notatum en 1928, découverte pour laquelle il a partagé le prix Nobel de physiologie ou médecine avec Howard Walter Florey et Ernst Boris Chain en 1945.
Alexander Fleming, né en 1881 et décédé en 1955, naquit dans une ferme de Lochfield près de Darvel dans l'East Ayrshire en Écosse. Il était le troisième enfant du second mariage de Hugh Fleming (1816–1888) avec Grace Stirling Morton (1848–1928) qui eurent ensemble quatre enfants. De son premier mariage, Hugh Fleming avait déjà la charge de quatre enfants. Son père mourut quand Alexander eut sept ans. Malgré les difficultés entrainées par ce décès, Alexander garda un bon souvenir de son enfance ; il attribua son don d'observation à cette vie campagnarde. Il fréquenta l'école locale puis, pendant deux ans, grâce à une bourse, l'Académie Kilmarnock.
À l'âge de treize ans, il accompagna un beau-frère à Londres pour y rejoindre un de ses frères qui y avait déjà une clientèle de médecin. Là il suivit des cours à l'école polytechnique de Regent Street tout en travaillant dans un bureau de navigation pendant quatre ans. En 1900, à l'époque de la guerre des boers, il s'engagea avec deux de ses frères, John et Robert, dans la section des volontaires du régiment écossais de Londres ; leur unité resta en Grande-Bretagne. À vingt ans, Fleming hérita d'un peu d'argent d'un de ses oncles, John Fleming. Son frère aîné, Tom, était déjà médecin ophtalmologiste et il lui suggéra la même carrière : Alec, qui avait pris des cours du soir dans des matières comme le latin, réussit l'examen d'entrée à l'école médicale de l'Hôpital Sainte-Marie de Londres qu'il intégra en octobre 1901 .
Encore étudiant, il entre en 1906 dans le service d'inoculation du laboratoire d'Amroth Wright. Il obtint son M.B. puis son B.Sc. avec Médaille d'or de l'Université de Londres en 1908 ; il passa son diplôme de chirurgien en 1909 et devint chargé de cours à l'hôpital Sainte-Marie jusqu'en 1914. Intégré à l'équipe de Wright, Fleming publie dès 1908 dans le Lancet pour y défendre les considérations développées par son patron autour de "l'indice opsonique" ; il mit au point un vaccin contre l'acné. Parallèlement à ces fonctions, Fleming s'était fait une spécialité du traitement de la Syphilis par le Salvarsan mis au point en 1910 par Ehrlich ;Il administrait le salvarsan par voie intraveineuse, une technique que maîtrisait peu de ses collègues; cette activité, lucrative, établit les premières bases de sa renommée. Il servit pendant la Première Guerre mondiale dans le Corps des Médecins Militaires. Avec nombre de ses collègues, il travailla dans les hôpitaux de campagne sur le front occidental en France. Il fit partie de l'équipe de Wright à Boulogne.Entré avec le grade de lieutenant, il finit la guerre capitaine et obtint une citation militaire britannique. Pendant la Guerre, l'équipe de Wright produit un grand nombre d'articles attaquant l'emploi des antiseptiques pour traiter les blessures de guerre. En 1918 il revint à l'Hôpital Sainte-Marie, qui était un centre d'enseignement. En 1919 il est promu Directeur assistant du département d'inoculation. En 1927 il est nommé à la chaire de bactériologie à la faculté de médecine de Londres. En 1928 il fut nommé professeur de biologie à l'Hôpital Sainte-Marie.
Son travail avant la découverte de la pénicilline
Après la guerre, Fleming fit des recherches sur les agents antibactériens, parce qu'il avait été témoin de la mort d'un grand nombre de soldats, victimes de la septicémie. Malheureusement les antiseptiques tuaient les défenses immunologiques du patient plus vite qu'ils ne tuaient les bactéries qui l'avaient envahi. Dans un article de The Lancet paru pendant la Première Guerre mondiale, Fleming avait expliqué pourquoi les antiseptiques tuaient plus de soldats que les maladies elles-mêmes. Ils travaillaient correctement sur la peau, mais les blessures profondes avaient tendance à abriter des bactéries anaérobies et les antiseptiques paraissaient éliminer surtout des agents bénéfiques qui auraient protégé efficacement les patients. Sir Almroth Wright soutint fortement les conclusions de Fleming. Malgré tout, pendant la Première Guerre mondiale, la plupart des médecins militaires n’en continuèrent pas moins à utiliser des antiseptiques, même dans les cas où leur usage aggravait l'état des patients.
En 1921 Fleming s'occupe à mettre au point de nouveaux vaccins. Il s'intéresse à l'étiologie de la grippe, qui opposait alors les partisans de l'origine bactérienne et ceux de l'origine virale. Quand, en 1921 il manifeste les symptômes évoquant ceux de la grippe il procède à des prélèvements et des cultures systématiques de son mucus nasal. Il en isole une bactérie qu'il nomme "AF coccus". Rapidement remis de ce qui s'avéra être non pas une grippe mais un simple coryza/rhume de cerveaux, Fleming n'en continue pas moins à expérimenter avec ces cultures dans l'intention de mettre en évidence le bactériophage qu'il suppose à l'origine de sa guérison. Il met au point une expérience à la suite de laquelle il arrive à montrer l'effet bactériolytique du mucus nasal. Cette expérience intitulée Bacteriophage, est décrite dans les Royal proceedings of the Royal Society. Dans la foulée, Fleming monte des expériences pour déterminer en quoi cet effet est spécifique soit de la bactérie soit de son mucus : il est surpris de constater que le mucus de ses collègues a le même effet. Il constate par ailleurs que, les larmes, mais aussi d'autres tissus et sécrétions organiques produisent ce même effet. Ce fait met à mal l'hypothèse du bactériophage, que Fleming doit positivement abandonner après d'autres expériences : il arrive à la conclusion que c'est une protéide, plus précisément une enzyme, qui est cause de l'effet bactériolytique observé. il la nomme lysozyme. (Wright renomme alors "AF coccus",qui devient micrococcus lysodeikticus).
En 1922, Fleming découvre les propriétés antibactériennes d'une substance présente dans les sécrétions nasales et dans les larmes, fabriqué par le corps lui-même. Il l'appelle le lysozyme : c'est le premier antibiotique naturel identifié. Bien qu'elle n'ait pas donné lieu à des applications thérapeutiques, la découverte du lysozyme a joué un rôle important dans l'étude des mécanismes enzymatiques.
Six ans plus tard, il découvrit - en fait redécouvrit après Ernest Duchesne - la pénicilline par accident, lors de l'observation d'une moisissure qui tua les bactéries d'une de ses expériences, et surtout il comprit et fit comprendre son intérêt médical.
Une découverte accidentelle qui reste une démarche scientifique
Suite à ses recherches et publications concernant les blessures de guerre, Fleming fait autorité dans le domaine des staphylocoques dans les années 1920. Vers 1927 on lui propose d'écrire un chapitre sur ces bactéries dans un livre publié par le Medical Research Council. Pour honorer cette commande, Fleming se documente et conduit des expériences. Tombé sur un article établissant une corrélation entre la virulence des staphylocoques et les variations de couleur de leurs colonies, il décide de répéter l'expérience avec un jeune collègue recruté à cet effet, D.M. Pryce. C'est lors d'une visite de Pryce à Fleming en septembre 1928, que ce dernier est frappé par l'aspect inhabituel d'une des cultures qui lui rappelle une de ses expériences avec le lysozyme.
Le 3 septembre 1928, il enquêtait sur les propriétés des staphylocoques. Il était déjà bien connu à cette époque en raison de ses premières découvertes et il avait la réputation d'être un chercheur remarquable mais négligent ; il oubliait le plus souvent les cultures sur lesquelles il travaillait et son laboratoire était d'habitude en plein désordre. Après des grandes vacances, il remarqua que beaucoup de ses boîtes de culture avaient été contaminées par un champignon et les avait donc mises dans du désinfectant. Devant montrer son travail à un visiteur, il récupéra certaines des boîtes qui n'avaient pas été complètement trempées et c'est alors qu'il remarqua autour d'un champignon une zone où les bactéries ne s'étaient pas développées. Il isola un extrait de la moisissure, l'identifia correctement comme appartenant à la famille du pénicillium et appela cet agent pénicilline. Ce n'était certes pas la première fois qu'une culture bactérienne était infectée ; le génie d'Alexander Fleming est qu'il a compris l'importance du phénomène et l'a expliqué.
Il étudia avec succès ses effets sur un grand nombre de bactéries et remarqua qu'il agissait contre des bactéries comme les staphylocoques et tous les pathogènes Gram-positifs (scarlatine, pneumonie, méningite, diphtérie), mais non contre la fièvre typhoïde ou la fièvre paratyphoïde, auxquelles il cherchait un remède à ce moment-là.
Sur sa découverte, Fleming publia en 1929 dans le British Journal of Experimental Pathology un article qui attira peu l'attention. Il continua ses recherches, mais constata qu'il était difficile de cultiver le pénicillium et, même quand on y arrivait, il était encore plus difficile d'en extraire la pénicilline. Son impression était que, du fait de ce problème de production en grande quantité et parce que son action lui semblait lente, la pénicilline n'aurait guère d'importance dans le traitement des infections. Fleming s'était également persuadé que la pénicilline ne subsisterait pas assez longtemps dans le corps humain pour tuer des bactéries. Un grand nombre d'épreuves cliniques se révélèrent peu concluantes, probablement du fait qu'elle y était utilisée comme antiseptique. Le fait que les grandes entreprises pharmaceutiques avaient investi beaucoup dans la production de sulfamide fut un énorme frein à ses recherches. En 1933, il réussit à guérir complètement Keith Rogers ; ce cas clinique remarquable montrait maintenant qu'il pourrait être intéressant pour un chimiste de continuer dans cette voie et de mettre au point une forme stable de pénicilline. En même temps qu'il s'adonnait à d'autres recherches, il continua jusqu'en 1940 à essayer d'intéresser un chimiste qui aurait assez d'adresse pour réussir. En 1940, la donne va changer sur le plan pharmaceutique : il va falloir remettre en état les blessés le plus vite possible.
Elle n'a été employée pour soigner des malades qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale.
Des années plus tard, le fils du même noble
qui avait été sauvé du marécage était atteint d'une pneumonie.
Qui lui sauva la vie, cette fois ?... La pénicilline.
Comment s'appelait le noble ?
Sir Randolph Churchill et son fils, Sir Winston Churchill.
Légende
Tout le monde connaît l'histoire du père de Winston Churchill qui aurait payé l'éducation de Fleming après que le père de celui-ci eut sauvé de la mort le jeune Winston ; mais il n'y a rien de vrai. Selon la biographie due à Kevin Brown, l'Homme de la pénicilline : Alexander Fleming et la Révolution des antibiotiques, Alexander Fleming disait lui-même qu'il s'agissait « d'une bien belle fable ». Il n'a pas sauvé non plus Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale. Churchill doit sa guérison à Lord Moran, qui a utilisé les sulfamides, puisqu'il n'avait aucune expérience de la pénicilline, à l'époque où Churchill est tombé malade à Carthage en Tunisie en 1943. Le Daily Telegraph et le Morning Post du 21 décembre 1943 ont écrit qu'il avait été sauvé par la pénicilline. Il est probable que, comme les sulfamides étaient une découverte allemande et que le Royaume-Uni était en guerre contre l'Allemagne, la fierté patriotique que suscitait la miraculeuse pénicilline a quelque chose à voir dans cette erreur...
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Le monde du silence, de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle (1956)
Les plongeurs de la Calypso virevoltent dans l’eau bleue, mais la star de la séquence s’appelle Jojo.

1h26, Sélection officielle du Festival de Cannes 1956 (Palme d’or), Oscar du meilleur documentaire en 1957.
Avec Jacques-Yves Cousteau (lui-même), Frédéric Dumas (lui-même), Albert Falco (lui-même), André Laban (lui-même) et Simone Cousteau (elle-même).
Note : 17/20
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François Garde. C'est à Nouméa que j'ai entendu parler de cette histoire, il y a une dizaine d'années. J'avais juste retenu l'essentiel, l'histoire d'un matelot oublié, et qui était devenu complètement étranger à sa culture d'origine. Cette histoire m'avait fasciné. Elle est restée dans un coin de ma tête, et est ressortie sous forme de livre. Je n'ai recherché des informations sur cette histoire qu'après avoir terminé la première version du manuscrit.
Colline. Par quel biais ? Les habitants ? Des ouvrages ?
F. G. Je crois me souvenir que c'est un article dans le journal local. L'histoire de Narcisse Pelletier est tès peu connue en France, sauf en Vendée. Par contre, elle est assez connue en Australie. Elle est considérée comme l'une des grandes histoires de destin maritime, comme les Révoltés du Bounty. Par contre, si l'on demande à des Australiens, un peu familier du monde maritine, ils citeront Narcisse Pelletier parmi les dix plus belles histoires des mers. Je m'aperçois qu'avec mon livre, je rend Narcisse Pelletier à son pays, et j'en suis bien content pour lui.
Prune. Avez-vous consulté les archives maritimes départementales pour savoir ce qui s'est vraiment passé à bord du Saint-Paul ?
F. G. Non, j'ai modifié les circonstances de l'abandon. Le véritable Saint-Paul avait fait naufrage. Les rescapés ont embarqué sur une chaloupe, passé plusieurs jours en mer, et comme Narcisse Pelletier avait été blessé dans un affrontement avec les indigènes d'une île de Micronésie, la chaloupe l'a délibérement abandonné en raison de ses blessures. Dans mon roman, Narcisse espère que le bateau va revenir, et cela change sa manière de réagir à l'abandon. Lui a de l'espoir, alors que le vrai Narcisse n'en a jamais eu.
Colline. Comment a-t-il été retrouvé et qui a décidé de le ramener en France ?
F. G. Il a été retrouvé par un bateau anglais qui s'appelle le John Bell. Les marins qui sont allés à terre se sont aperçus, comme dans le roman, qu'il y avait un blanc au milieu des sauvages. Ils l'ont capturé de force, et l'ont emmené d'abord à un petit poste militaire à l'extrême nord-est de l'Australie. Là, le vrai Narcisse a essayé de s'échapper. Il a été attrapé, emmené à Sydney, et confié au consul de France, qui a organisé son retour en France. Ils l'ont ramené parce que la présence d'un blanc dans une tribu sauvage était insupportable dans les représentations mentales du XIX siècle où régnait la certitude d'une hiérarchie des races.
Votre pseudo. Votre histoire est fantastique et mérite le détour, on remarque l'authenticité des faits relatés et nous plonge dans des abîmes enivrants.
Bernard. Bonjour, pas de questions mais des impressions. Une histoire étonnante, une très belle écriture, un attachement pour chacun des personnages. C'est selon moi le livre de ce début d'année. Un grand merci à François Garde pour ce grand moment de lecture.
F. G. Merci pour les compliments qui me font très plaisir. Je ne suis pas sûr que le fait que l'histoire soit vraie soit important. Je n'aurais jamais osé, sans doute, imaginer cette histoire, mais l'ayant connue, je me suis autorisé toutes les libertés de l'écrivain pour en faire ma création.
Colline. Existe-t-il des écrits sur sa réadaptation et sa «re-socialisation» au monde occidental ?
F. G. Hélas, Octave de Vallombreu – ce scientifique qui s'intéresse à Narcisse et réfléchit à son retour au monde civilisé – n'a jamais existé. Le vrai Narcisse n'a suscité aucun intérêt de cet ordre. Un érudit local lui a fait raconter son aventure, pour en tirer un petit livret qui a été vendu pour lui constituer un pécule. Le vrai Narcisse Pelletier a refusé la proposition d'un cirque qui voulait l'exhiber comme cela se faisait à l'époque. Les outils scientifiques qui auraient permis de comprendre en profondeur l'histoire de Narcisse n'ont été forgés qu'au début du XXe siècle, notamment, et ce n'est pas un hasard, dans le Pacifique, avec les grands noms de l'anthropologie.
Geneviève. Savez-vous s'il existe une réédition de «Chez les sauvages» de Narcisse Pelletier ?F. G. Je ne sais pas. Je n'ai pas souhaité la lire.
Colline. Mais on ne sait pas comment Narcisse Pelletier a fini sa vie ? C'est vraiment une histoire étonnante et je vais m'empresser d'aller acquérir votre ouvrage cet après-midi!
F. G. Le vrai Narcisse Pelletier, à son retour, on lui a trouvé par charité un emploi de gardien de phare, à Saint Nazaire. Il est mort à cinquante ans.
Hanna. Votre roman se situe au XIXe siècle. Pourquoi avez-vous choisi des tragédies de Racine parmi les lectures faites par Vallombrun à Amglo (Narcisse) ?
F. G. Parce que la langue de Racine est un modèle indépassable d'élégance et de classicisme. A choisir un livre, pour la sonorité du français, j'ai mis dans la bibliothèque du gouverneur ce qui me semblait un idéal de perfection de la langue française.
Bernard. Pendant la lecture du livre, je n'ai pu m'empêcher de penser à «l'Enfant sauvage» de François Truffaut, inspiré aussi d'une histoire vraie. C'est pour moi le choc des cultures; le moment ou l'on bascule d'un côté ou de l'autre : troublant non ?
F. G. Oui, à la différence radicale que l'Enfant sauvage a été, semble-t-il, élevé par des loups, et que Narcisse a été adopté par des êtres humains! L'Enfant sauvage de l'Aveyron est un cas unique, où aucune culture n'existait. Narcisse, lui, n'est pas confronté à l'absence de culture, mais a une culture qui lui est fondamentalement étrangère. D'autant plus que Narcisse a fait deux fois ce voyage, puisqu'il était de son temps et de son monde occidental. Il a fallu qu'il le désaprenne pour pouvoir survivre comme aborigène, et faire ensuite, dix-huit ans plus tard, le voyage du retour.
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LES CARTES « IMPOSSIBLES » |
Les portulans établis par les cartographes Oronteus Finaeus en 1531, Giorgio Calopodio en 1537 et Philippe Buache en 1739 représentent le continent antarctique sans sa calotte glaciaire actuelle dont l'épaisseur est d'environ 1500 mètres en moyenne et de 4000 mètres à certains endroits. Cette calotte glaciaire date d'au moins 4000 ans avant JC. Comment ces cartes "impossibles" peuvent-elles exister alors que l'on n'a découvert l'Antarctique qu'en 1818 ?
Des travaux de recherches par carottage sous la glace de l'Antarctique ont été effectués au 20ème siècle et le sont encore actuellement au 21ème siècle afin de mieux appréhender à la fois les variations climatiques passées et aussi de mieux comprendre en quoi consiste ce continent enfoui sous cette épaisse calotte glacière. Il est intéressant de comparer la forme du continent antarticque dessiné sur ces 3 portulans avec les résultats du profil sismique de la calotte glaciaire antarctique réalisé par l'expédition anglo-suédoise de 1949 et la carte établie ensuite par différentes équipes scientifiques lors de l'Année Géophysique Internationale en 1958. Une carte établie par les russes au début du 19ème siècle, avant 1818, montre la même région, mais l'Antarctique n'y est pas représenté car il était inconnu à l'époque |
Les cartes impossibles
La pierre de Dashka
Une fantastique découverte par les scientifiques de l'Université de la République Russe de Bachkirie vient jeter un nouveau pavé dans la mare "bien tranquille" de l'Histoire de l'Humanité :
Une tablette en pierre représentant une carte en relief de l'Oural, estimée à 120 millions d'années !!!
Docteur en sciences physiques et en mathématiques, professeur à l'Université d'état de Bachkirie, Alexandre Chuvyrov et son étudiant chinois Huan Hun, décidèrent, en 1995, d'étudier l'hypothèse d'une migration ancienne possible des chinois en Sibérie et en Oural. Au gré de leurs expéditions en Bachkirie, ils trouvèrent plusieurs gravures rupestres en vieux chinois ( traitant surtout de commerce, de mariage et de décès ), confirmant ainsi leur hypothèse.
Pendant leurs recherches, ils découvrirent dans les archives du Gouverneur général d'Ufa des notes du 18ème siècle qui rapportaient l'existence d'environ 200 tablettes de pierre gravées inhabituelles près du village de Chandar, dans la région de Nurimanov. D'autres notes indiquaient qu'aux 17ème-18ème siècles, des expéditions de scientifiques russes dans l'Oural avaient étudié 200 tablettes blanches comportant des signes et des motifs. D'autres notes encore, indiquaient qu'au début du 20ème siècle, l'archéologue A. Schmidt avait également vu ces tablettes blanches en Bachkirie.
En 1998, le Pr Chuvyrov et son équipe se mirent en quête... mais sans succès ; à tel point qu'ils commencaient à penser que tout cela n'était que légende.
C'est alors que le 21 juillet 1999, Vladimir Kraïnov, ex-président du conseil local de l'agriculture, révéla au Pr Chuvyrov l'existence d'une tablette enfouie dans sa cour .
Une semaine plus tard, les travaux commencèrent pour extraire la pierre de Dashka qui fut emmenée à l'Université d'Ufa pour étude.
Après l'avoir nettoyée, les scientifiques n'en crurent pas leurs yeux... cette pierre était une carte tridimensionnelle !
Cette pierre de près d'une tonne, mesure :
- 1m 48 de hauteur
- 1m 06 de large
- 16 cm d'épaisseur
Elle est composée de trois couches :
La base, épaisse de 14 cm est en dolomite.
La deuxième couche, ( la plus intéressante ), sur laquelle "l'image" est gravée, est en diopside, mais la technologie de son "traitement" nous est encore inconnue...
La troisième couche, épaisse de 2 mm, est en porcelaine de calcium et assure donc la protection de la carte contre tout impact extérieur.
Son passage aux rayons X a révélé qu'elle était d'origine artificielle.
Cette pierre a été usinée à l'aide d'outils de précision, son relief n'a pas pu être exécuté par un graveur de pierre.
Elle ferait partie d'un "puzzle" de 340 m x 340 m, et le Pr Chuvyrov pense pouvoir localiser 4 autres éléments de l'ensemble... à suivre...
Comme le relief général de la Bachkirie n'a pas trop changé en quelques millions d'années, ils parvinrent assez rapidement à identifier le mont d'Ufa et surtout son canyon, tout ceci en tenant compte de la géologie locale ainsi que des mouvements tectoniques.
A l'aide de spécialistes en cartographie, physique, géologie etc., les différentes rivières de l'Oural ainsi que la faille d'Ufa à Sterlitimak, etc. furent identifiées. Tout ceci confirme la grande ancienneté de la carte à l'échelle 1:1,1 km.
Plus étonnant encore, en plus de toutes les différentes rivières de la région, cette carte montre un système géant d'irrigation avec notamment deux systèmes de canaux de 500 m de large, 12 barrages entre 300 et 500 m de large pour 10 km de long et 3 km de profondeur chacun. Ces barrages servant à alimenter les différents réseaux ont nécessité l'extraction d'au moins 1024 m3 de terre. En comparaison, le canal de la Volga au Don semblerait n'être qu'une simple éraflure. La Belaya actuelle semble avoir été à l'origine une rivière artificielle.
Les scientifiques ont pensé tout d'abord que cette carte pouvait être l'oeuvre des anciens chinois à cause des inscriptions verticales qui figurent sur la tablette. Mais les inscriptions n'ont pu être déchiffrées même si le Pr Chuvyrov pense qu'un des symboles représente la latitude d'Ufa.
Le Pr Chuvyrov et son équipe pensèrent également que la carte datait de 3000 ans, mais plus son étude avançait, plus son âge grandissait. Les datations au radiocarbone ont donné des résultats erratiques et non concluants.
Une analyse plus fine de la pierre a révélé la présence en son sein de deux coquillages caractéristiques, l'un de 50 millions d'années, l'autre de 120 millions d'années. Mais rien ne permet de dire que ces coquillages n'étaient pas déjà à l'état de fossile lors de la création de la carte.
Le Pr Chuvyrov et son équipe pensent que cette carte a été fabriquée alors que le pôle magnétique était situé en Terre François Joseph il y a 120 millions d'années !
De nombreuses questions concernant cette pierre restent en suspens, non seulement en ce qui concerne sa datation mais également sur ses auteurs et sa fonction ???
Selon le Centre de Cartographie Historique du Wisconsin, USA, qui a étudié les éléments de la pierre de Dashka, cette carte de navigation n'a pu être effectuée qu'à partir de relevés aériens. Ce type de travail est en cours au Etats-Unis. Il nécessite un traitement informatique extrèmement puissant et l'utilisation de données satellitaires. Les américains prévoient l'achèvement de ces travaux d'ici 2010.
Il semble que ceux qui vivaient à cette époque et qui ont construit cette carte n'utilisaient que les voies maritimes ou aériennes car il n'y a aucune trace de route.
Les auteurs de cette carte ( une civilisation antérieure disparue ? ) n'habitaient peut-être pas à cet endroit mais prévoyaient-ils une colonisation ?
le Pr Chuvyrov est évidemment très circonspect quant aux auteurs de cette carte :
"Je n'aime pas parler d'OVNI ou d'extraterrestres. Appelons donc l'auteur de cette carte simplement - le créateur".
Celles de Ptolémée, datant du IIe siècle et retrouvées au XVe siècle, montrent le Groenland non entièrement recouvert de glace et des glaciers en Suède tels qu'ils étaient il y a 10 000 ans.
Celle gravée sur un pilier en 1137, en Chine, tracée selon une grille faisant appel à la trigonométrie sphérique ( technique utilisée dans les autres cartes occidentales citées ci-après ).
Divers portulans, notamment celui de Dulcert ( 1339 ), d'une précision de notre temps, sur la Méditerranée et l'Europe de l'Irlande à la Russie.
Les latitudes y sont parfaitement exactes et l'erreur maximale des longitudes est inférieure au demi-degré.
Celle d'Ibn Ben Zara ( 1487 ) montre l'Europe du nord et son glacier tel qu'il était il y a 12 000 ans et la Méditerranée dont le niveau correspond à celui qui existait à la dernière période glacière.
Là encore la précision des longitudes est étonnante.
Celle du portugais De Carneiro ( 1502 ) qui représente toutes les côtes d'Afrique avec une grille utilisant également la trigonométrie sphérique..
Celle d'Andrea Benincasa ( 1508 ) sur la mer Baltique avec ses glaciers disparus depuis 10 000 ans.
Celle de Jorge Reinel ( 1510 ) qui montre l'Océan Indien avec une étonnante précision des longitudes.
Celle d'Oronteus Finæus ( 1531 ) décrit l'Antarctique avec une très grande précision et dégagé d'une grande partie de sa calotte glacière, soit tel qu'il était il y a au moins 6 000 ans.
Celle de Zeno ( 1380 recopiée en 1558 ) montre le Groenland sans glaces, avec ses montagnes et des îles inconnues.
Selon toute vraisemblance, les cartes originales entreposées à la Grande Bibliothèque d'Alexandrie ont été copiées, compilées et sans doute transférées dans les cités les plus rayonnantes comme Constantinople qui fut reprise par les Vénitiens ( grands navigateurs ) en 1204, puis diffusées d'une manière très confidentielle. Ces portulans avaient non seulement une très grande valeur marchande mais ils étaient également du plus haut intérêt sur le plan militaire et commercial.
Tous ces éléments semblent donc bien démontrer qu'il a existé, il y a au moins 6 000 ans, une civilisation inconnue possédant :
Une connaissance des mathématiques extrêmement sophistiquée :
Trigonométrie sphérique.
Translation trigonométrique.
Projection cordiforme.
Conversion de coordonnées polaires et rectangulaires...
Une parfaite connaissance de la rotondité de la Terre.
Des instruments de mesure très précis permettant de mesurer notamment la longitude avec une finesse atteinte seulement à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Des moyens de navigation qui nous sont inconnus, des navires robustes, ou bien... certains experts affirment que la précision des tracés n'a pu être obtenue qu'à l'aide de relevés aériens...
C'est seulement à cette époque que l'homme serait sorti de ses grottes et aurait commencé à se "civiliser" au Moyen-Orient ( coïncidence ? ). Or il semble bien que l'ensemble de la planète ait été cartographié.
De plus, il faut souligner le fait que ce ne sont pas seulement des cartes côtières, car on y trouve également les chaînes montagneuses à l'intérieur des continents avec leurs altitudes !
En plus d'être de fameux marins, ils devaient également être de sacrés explorateurs.
Cette civilisation inconnue a disparu. Elle a transmis, sans doute aux Egyptiens, des bribes de ses connaissances mais pas son savoir-faire...
Etaient-ce les Phéniciens, les Crétois ?
L'hypothèse de la légendaire et si controversée Atlantide ne mériterait-elle pas d'être réexaminée ?
Nous avons tendance à ne comprendre la civilisation que comme un phénomène global, or ce que nous savons de l'antiquité nous montre que la connaissance n'était pas partagée, mais réservée à une élite dirigeante dont le pouvoir était justement assis sur cette supériorité.
Etait-ce là aussi un héritage de cette civilisation qui, contrairement à nous, n'a pas voulu exploiter de manière intensive les ressources de notre Terre nourricière, pour des raisons religieuses par exemple ?
En 1929, lors de la réfection du musée du palais Topkapi Sarayi d'Istanbul, le directeur des musées nationaux turcs, M. Halil Edem mit la main sur la fameuse carte en peau de gazelle de Piri Reis, peinte en 1513.
Cette carte représente l'Océan Atlantique avec une partie des côtes américaines, africaines et de l'Antarctique.


Ce que Piri Reis a écrit sur sa carte, en notes et dans son "Bahriye" :
"Personne n'a au temps actuel une carte comme celle-là ".
"Ces cartes ont été dressées selon les données de chartes, des portulans de quatre Portugais qui montrent le Sind, le Hind et la Chine et d'une carte dessinée par Christophe Colomb.
Elles sont aussi justes pour la navigation sur les sept mers que les cartes de nos pays."
Il dit avoir compilé sa carte à partir de vingt autres provenant de la Grande Bibliothèque d'Alexandrie et datant au moins du IVe siècle av. J.C. .
Au premier coup d'oeil cette carte peut paraître inexacte, si l'on est habitué aux cartes Mercator, mais pas si l'on est familier des projections stéréographiques polaires ( plus précisément c'est une projection cordiforme ). Cette carte faisait sans doute partie d'un ensemble qui constituait une mappemonde comme celle-ci :

La carte de Piri Reis a fait l'objet de nombreuses études par :
L'ingénieur américain A. Mallery.
M. Walters du Bureau d'Hydrographie de l'U.S. Navy.
Le professeur D. Lineham directeur de l'observatoire de Weston et chef des services sismologiques de l'année géophysique.
Le professeur C. H. Hapgood du Keene College, New Hampshire, USA, auteur de la théorie sur le glissement de l'écorce terrestre.
Le professeur R.Strachan, du Massachusetts Institute of Technology.
Le Lt-Colonel H.Z.Ohlmeyer, Cdt du 8e escadron de reconnaissance technique de l'US Air Force.
Il ressort de ces études que cette carte est impossible, hors de son temps, compte tenu des connaissances de l'époque pour de nombreuses raisons :
L'île de Marajo à l'embouchure de l'Amazone n'a été découverte qu'en 1543.
Les îles Malouines seront découvertes en 1592.
Les Andes sont représentées, elles ne sont pas encore connues.
Le Lama, mammifère typique de l'Amérique du sud, est peint sur les Andes, il a été identifié en 1598 par les Espagnols.
Les grandes îles au-dessus de l'équateur, inconnues, correspondent aux haut-plateaux sous-marins des îlots St Pierre et St Paul, sur la Grande Dorsale Atlantique ( dont personne ne soupçonnait l'existence ).
On y voit les côtes de l'Antarctique qui ne sera découvert qu'en 1818 soit 300 ans plus tard.
L'Amérique du sud est reliée à l'Antarctique par un isthme qui a disparu il y a 10 000 ans.
Enfin l'élément le plus troublant, celui qui soulève le plus de questions :
Les rivages de l'Antarctique que l'on peut voir sont ceux de la Terre de la Reine Maud sans aucune glace !
Nous avons eu la confirmation de ce tracé en 1949 après les relevés sismiques d'une expédition anglo-suédoise.
Or, même s'il existe encore quelques scientifiques qui continuent à prétendre que la calotte entière est vieille de plusieurs millions d'années, d'autres admettent la possibilité que cette partie de l'Antarctique ait pu être dégagée de ses glaces pendant environ 9 000 ans, il y a au moins 6 000 ans !
Outre les côtes dépourvues de glace, les fleuves, les chaînes montagneuses intérieures découvertes assez récemment, elle indique également le pôle sud !
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Le monde du silence, de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle (1956)
29avr09
Jojo-le-mérou.
Comique, cabotin.
Parfait…
Cousteau et ses hommes palment dans des châteaux de corail où s’embusquent des calmars aux teintes électriques et des nuages de poissons biscornus ou colorés : murènes et poissons-anges, poissons-coffres et poissons-papillons…
Splendeurs de la mer Rouge… Dans l’océan Indien, un drame se noue : des requins dévorent un bébé cachalot… Danse de mort. Mais les tortues géantes d’Aldabra pondent dans le sable… Larmes de vie.
Documentaire français de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle.

1h26, Sélection officielle du Festival de Cannes 1956 (Palme d’or), Oscar du meilleur documentaire en 1957.
Avec Jacques-Yves Cousteau (lui-même), Frédéric Dumas (lui-même), Albert Falco (lui-même), André Laban (lui-même) et Simone Cousteau (elle-même).
Note : 17/20
C’est à l’occasion d’une rétrospective Louis Malle, projetée à la Cinémathèque d’Helsinki, que j’ai pu revoir ce chef-d’œuvre du cinéma français. Ce film est si exceptionnel qu’il mérite à plus d’un titre d’être souligné : c’est le premier long-métrage sous-marin à être entièrement tourné en couleurs et le premier documentaire à remporter une Palme d’or au très select Festival international du film de Cannes. C’est aussi accessoirement le premier film de Louis Malle, génial cinéaste qui allait nous donner un magistral Ascenseur sur l’échafaud, une truculente Zazie dans le métro ou encore un émouvant Milou en mai.
Véritable odyssée d’exploration des fonds sous-marins, Le monde du silence nous entraîne dans les profondeurs de la mer Rouge, de la mer Méditerranée, de l’océan Indien et du golfe Persique. Grâce à un équipement technique des plus sophistiqué (scaphandres autonomes à air comprimé, scooters sous-marins, caméras sous-marines), l’équipage de La Calypso, commandé par le sympathique Jacques-Yves Cousteau, observe et filme une faune et une flore aquatique aussi admirables que cruelles.
Un monde merveilleux que l’on découvre au travers de scènes inédites d’une fascinante beauté : le ballet des plongeurs portant des torches, l’attaque d’un cachalot blessé par des requins affamés ou encore le spectacle attendrissant de la naissance d’une tortue sur une plage des Seychelles. Un voyage inoubliable que je conseille à tous les amoureux de la mer.
«Je rends Narcisse Pelletier à son pays»
Inspiré d'une histoire vraie, le roman de François Garde se déroule au milieu du XIXe siècle. Il raconte l'aventure inouïe arrivée à Narcisse Pelletier, un jeune matelot vendéen, perdu pendant dix-sept ans sur île inexplorée australienne. Il a répondu à vos questions.
Noël. J'aimerais savoir comment vous avez rencontré Narcisse Pelletier ?François Garde. C'est à Nouméa que j'ai entendu parler de cette histoire, il y a une dizaine d'années. J'avais juste retenu l'essentiel, l'histoire d'un matelot oublié, et qui était devenu complètement étranger à sa culture d'origine. Cette histoire m'avait fasciné. Elle est restée dans un coin de ma tête, et est ressortie sous forme de livre. Je n'ai recherché des informations sur cette histoire qu'après avoir terminé la première version du manuscrit.
Colline. Par quel biais ? Les habitants ? Des ouvrages ?
F. G. Je crois me souvenir que c'est un article dans le journal local. L'histoire de Narcisse Pelletier est tès peu connue en France, sauf en Vendée. Par contre, elle est assez connue en Australie. Elle est considérée comme l'une des grandes histoires de destin maritime, comme les Révoltés du Bounty. Par contre, si l'on demande à des Australiens, un peu familier du monde maritine, ils citeront Narcisse Pelletier parmi les dix plus belles histoires des mers. Je m'aperçois qu'avec mon livre, je rend Narcisse Pelletier à son pays, et j'en suis bien content pour lui.
Prune. Avez-vous consulté les archives maritimes départementales pour savoir ce qui s'est vraiment passé à bord du Saint-Paul ?
F. G. Non, j'ai modifié les circonstances de l'abandon. Le véritable Saint-Paul avait fait naufrage. Les rescapés ont embarqué sur une chaloupe, passé plusieurs jours en mer, et comme Narcisse Pelletier avait été blessé dans un affrontement avec les indigènes d'une île de Micronésie, la chaloupe l'a délibérement abandonné en raison de ses blessures. Dans mon roman, Narcisse espère que le bateau va revenir, et cela change sa manière de réagir à l'abandon. Lui a de l'espoir, alors que le vrai Narcisse n'en a jamais eu.
Colline. Comment a-t-il été retrouvé et qui a décidé de le ramener en France ?
F. G. Il a été retrouvé par un bateau anglais qui s'appelle le John Bell. Les marins qui sont allés à terre se sont aperçus, comme dans le roman, qu'il y avait un blanc au milieu des sauvages. Ils l'ont capturé de force, et l'ont emmené d'abord à un petit poste militaire à l'extrême nord-est de l'Australie. Là, le vrai Narcisse a essayé de s'échapper. Il a été attrapé, emmené à Sydney, et confié au consul de France, qui a organisé son retour en France. Ils l'ont ramené parce que la présence d'un blanc dans une tribu sauvage était insupportable dans les représentations mentales du XIX siècle où régnait la certitude d'une hiérarchie des races.
Votre pseudo. Votre histoire est fantastique et mérite le détour, on remarque l'authenticité des faits relatés et nous plonge dans des abîmes enivrants.
Bernard. Bonjour, pas de questions mais des impressions. Une histoire étonnante, une très belle écriture, un attachement pour chacun des personnages. C'est selon moi le livre de ce début d'année. Un grand merci à François Garde pour ce grand moment de lecture.
F. G. Merci pour les compliments qui me font très plaisir. Je ne suis pas sûr que le fait que l'histoire soit vraie soit important. Je n'aurais jamais osé, sans doute, imaginer cette histoire, mais l'ayant connue, je me suis autorisé toutes les libertés de l'écrivain pour en faire ma création.
Colline. Existe-t-il des écrits sur sa réadaptation et sa «re-socialisation» au monde occidental ?
F. G. Hélas, Octave de Vallombreu – ce scientifique qui s'intéresse à Narcisse et réfléchit à son retour au monde civilisé – n'a jamais existé. Le vrai Narcisse n'a suscité aucun intérêt de cet ordre. Un érudit local lui a fait raconter son aventure, pour en tirer un petit livret qui a été vendu pour lui constituer un pécule. Le vrai Narcisse Pelletier a refusé la proposition d'un cirque qui voulait l'exhiber comme cela se faisait à l'époque. Les outils scientifiques qui auraient permis de comprendre en profondeur l'histoire de Narcisse n'ont été forgés qu'au début du XXe siècle, notamment, et ce n'est pas un hasard, dans le Pacifique, avec les grands noms de l'anthropologie.
Geneviève. Savez-vous s'il existe une réédition de «Chez les sauvages» de Narcisse Pelletier ?F. G. Je ne sais pas. Je n'ai pas souhaité la lire.
Colline. Mais on ne sait pas comment Narcisse Pelletier a fini sa vie ? C'est vraiment une histoire étonnante et je vais m'empresser d'aller acquérir votre ouvrage cet après-midi!
F. G. Le vrai Narcisse Pelletier, à son retour, on lui a trouvé par charité un emploi de gardien de phare, à Saint Nazaire. Il est mort à cinquante ans.
Hanna. Votre roman se situe au XIXe siècle. Pourquoi avez-vous choisi des tragédies de Racine parmi les lectures faites par Vallombrun à Amglo (Narcisse) ?
F. G. Parce que la langue de Racine est un modèle indépassable d'élégance et de classicisme. A choisir un livre, pour la sonorité du français, j'ai mis dans la bibliothèque du gouverneur ce qui me semblait un idéal de perfection de la langue française.
Bernard. Pendant la lecture du livre, je n'ai pu m'empêcher de penser à «l'Enfant sauvage» de François Truffaut, inspiré aussi d'une histoire vraie. C'est pour moi le choc des cultures; le moment ou l'on bascule d'un côté ou de l'autre : troublant non ?
F. G. Oui, à la différence radicale que l'Enfant sauvage a été, semble-t-il, élevé par des loups, et que Narcisse a été adopté par des êtres humains! L'Enfant sauvage de l'Aveyron est un cas unique, où aucune culture n'existait. Narcisse, lui, n'est pas confronté à l'absence de culture, mais a une culture qui lui est fondamentalement étrangère. D'autant plus que Narcisse a fait deux fois ce voyage, puisqu'il était de son temps et de son monde occidental. Il a fallu qu'il le désaprenne pour pouvoir survivre comme aborigène, et faire ensuite, dix-huit ans plus tard, le voyage du retour.
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Blanc de sable
Narcisse Pelletier, le mousse naufragé 17 ans dans une tribu
Papa, maman, je ne suis pas mort, je suis vivant ». Ce 13 juillet 1875, les parents de Narcisse Pelletier ont du mal à croire la lettre qu'ils viennent de lire. Elle est pourtant signée de leur fils, porté disparu en mer. Problème : c'était il y a dix-sept ans ! Narcisse Pelletier avait alors 14 ans. Il en a désormais 31 et tout le littoral vendéen attend désormais le retour de l'enfant miraculé...
Les Ohantaalas
Tout commence il y a 150 ans, le 6 août 1858 au départ du trois-mâts le Saint-Paul. Vingt hommes composent l'équipage, dont le mousse Narcisse Pelletier de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Le bateau fait escale à Hong Kong puis repart avec des travailleurs chinois, qui comptent travailler dans les mines australiennes. Au Nord-Est de l'Australie, le bateau heurte un récif et se brise sur l'île Rossel. Une chaloupe parviendra à atteindre le Cap Flattery mais, sur place, il n'y a, a priori pas de quoi survivre. Ils repartent sans le jeune Narcisse Pelletier, jugé trop faible pour tenir. Laissé à son triste sort sur le rivage, il attire l'attention des autochtones, la tribu des Ohantaalas. Ceux-là l'adoptent et l'histoire rapporte que Narcisse se maria avec la fille du chef.
Une grande fête
Dix-sept printemps plus tard, le 11 avril 1875, le bâtiment anglais le John Bell mouille dans les parages. Des membres de l'équipage s'aperçoivent qu'un blanc vit dans la tribu des Ohantaalas. Ils le kidnappent et le conduisent en Australie. On lui réapprend à parler et à écrire. Pris en charge par le consul de France, Narcisse Pelletier retrouve Saint-Gilles-Croix-de-Vie le 2 janvier 1876. « Il y a une grande fête au petit pays pour accueillir le revenant », écrit, cette année-là, l'auteur Malex Bernard. « Toute la population, précédée du vieux recteur qui, il y a trente ans, baptisait Narcisse, accompagne la maman à la rencontre de celui qu'elle a tant pleuré, tout en l'espérant toujours vivant ».
« Un cri à donner le frisson »
A Saint-Nazaire, Narcisse Pelletier refait sa vie à Port-Charlotte, une petite baie verdoyante, creusée sur la côte. Il se marie avec Louise Mabileau, mais le couple n'aura pas d'enfants. Spécialiste dans la manoeuvre de la « touline », sorte de filin que l'on jette de la terre ferme à l'équipage d'un navire, il travaille au feu de l'Aiguillon. « Il ne fallait surtout pas l'appeler le sauvage », raconte un vieux Nazairien.
« Cet homme sobre, bon garçon, un peu taciturne, avec un grand regard noir, perçant, était facilement irritable et tous ceux qui avaient affaire à lui pour le service le craignaient ». Il témoignait de sa notoriété par un petit cri à donner le frisson. Un jour, quelqu'un fit allusion aux moeurs anthropophages en sa présence. Narcisse se contenta d'un sourire en découvrant « une dentition digne d'un carnassier. Chacun conclut que l'ex-gendre du chef indien avait certainement mangé de la viande humaine ». Il ne démentit jamais cette assertion.
Nul doute que depuis son phare, Narcisse scruta longuement la mer, pensant avec nostalgie à sa famille adoptive à laquelle on l'avait arraché. il mourut le 26 septembre 1894 à son domicile au n°20, Grand'rue de Saint-Nazaire. Il avait 50 ans. Son épouse, qui se remaria, décéda dans les années 1950.
Les Ohantaalas
Tout commence il y a 150 ans, le 6 août 1858 au départ du trois-mâts le Saint-Paul. Vingt hommes composent l'équipage, dont le mousse Narcisse Pelletier de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Le bateau fait escale à Hong Kong puis repart avec des travailleurs chinois, qui comptent travailler dans les mines australiennes. Au Nord-Est de l'Australie, le bateau heurte un récif et se brise sur l'île Rossel. Une chaloupe parviendra à atteindre le Cap Flattery mais, sur place, il n'y a, a priori pas de quoi survivre. Ils repartent sans le jeune Narcisse Pelletier, jugé trop faible pour tenir. Laissé à son triste sort sur le rivage, il attire l'attention des autochtones, la tribu des Ohantaalas. Ceux-là l'adoptent et l'histoire rapporte que Narcisse se maria avec la fille du chef.
Une grande fête
Dix-sept printemps plus tard, le 11 avril 1875, le bâtiment anglais le John Bell mouille dans les parages. Des membres de l'équipage s'aperçoivent qu'un blanc vit dans la tribu des Ohantaalas. Ils le kidnappent et le conduisent en Australie. On lui réapprend à parler et à écrire. Pris en charge par le consul de France, Narcisse Pelletier retrouve Saint-Gilles-Croix-de-Vie le 2 janvier 1876. « Il y a une grande fête au petit pays pour accueillir le revenant », écrit, cette année-là, l'auteur Malex Bernard. « Toute la population, précédée du vieux recteur qui, il y a trente ans, baptisait Narcisse, accompagne la maman à la rencontre de celui qu'elle a tant pleuré, tout en l'espérant toujours vivant ».
« Un cri à donner le frisson »
A Saint-Nazaire, Narcisse Pelletier refait sa vie à Port-Charlotte, une petite baie verdoyante, creusée sur la côte. Il se marie avec Louise Mabileau, mais le couple n'aura pas d'enfants. Spécialiste dans la manoeuvre de la « touline », sorte de filin que l'on jette de la terre ferme à l'équipage d'un navire, il travaille au feu de l'Aiguillon. « Il ne fallait surtout pas l'appeler le sauvage », raconte un vieux Nazairien.
« Cet homme sobre, bon garçon, un peu taciturne, avec un grand regard noir, perçant, était facilement irritable et tous ceux qui avaient affaire à lui pour le service le craignaient ». Il témoignait de sa notoriété par un petit cri à donner le frisson. Un jour, quelqu'un fit allusion aux moeurs anthropophages en sa présence. Narcisse se contenta d'un sourire en découvrant « une dentition digne d'un carnassier. Chacun conclut que l'ex-gendre du chef indien avait certainement mangé de la viande humaine ». Il ne démentit jamais cette assertion.
Nul doute que depuis son phare, Narcisse scruta longuement la mer, pensant avec nostalgie à sa famille adoptive à laquelle on l'avait arraché. il mourut le 26 septembre 1894 à son domicile au n°20, Grand'rue de Saint-Nazaire. Il avait 50 ans. Son épouse, qui se remaria, décéda dans les années 1950.
Tartuffe: première et deuxième partie