DES BRETONS AUX ANTILLES

DES BRETONS AUX ANTILLES
DES BRETONS AUX ANTILLES...

SOUVENIRS...




De  la Martinique une  longue navigation nous a emmené avec AFRODITE
à La Blanquilla, au Venezuela.. puis vers l'archipel des Roques, ceinturé
par une des plus grandes barrières de corail du monde.

Los Roques 

des bleus comme dans un rêve







LU DANS MEDIAPART

 

Joséphine Baker, Gisèle Halimi et le Panthéon : le bonneteau de Macron

 PAR 

L’Élysée annonce ce 23 août : « Joséphine Baker sera honorée au Panthéon le 30 novembre. » 

Décryptage d’une décision : Emmanuel Macron entend lever l’hypothèque Gisèle Halimi, tout en rassurant la droite et en exauçant la gauche.

En notre monarchie républicaine, la translation d’une dépouille au Panthéon relève de l’apanage du chef de l’État. Des placets, supplications et pétitions parviennent à l’hôte de l’Élysée, qui exerce, souverainement, son bon plaisir.

M. Macron s’y complaît, dans le sillage du marmoréen Mitterrand. Mais l’actuel président de la République, tout à sa soif aussi infantile qu’effrénée de séduire – jusqu’à se fondre dans les désirs d’autrui alors persuadé d’avoir été compris –, souvent découvre la situation du caméléon piégé sur une couverture écossaise. C’est la limite de son « en même temps » fétichiste : on ne peut contenter tout le monde et son père.

À preuve, la panthéonisation de Gisèle Halimi, passée aux oubliettes et compensée par celle de Joséphine Baker, sortie du chapeau de ce président Fregoli. Gisèle Halimi (1927-2020), figure éblouissante des luttes anticoloniales comme des combats féministes, eût trop fait pencher à gauche M. Macron en cas de panthéonisation.

Un tel transfert dans le saint des saints républicains était réclamé par une pétition que publia L’Humanité le 8 mars dernier (Journée internationale des droits des femmes). Parmi l’état-major de la France insoumise ou encore de gentes dames du PS, on notait la présence du communiste Pierre Mansat, président de l’Association Josette et Maurice Audin. Ainsi que celle du macronien devenu un brin dissident, Cédric Villani, mathématicien fidèle à la mémoire de Maurice Audin.

© Capture d'écran de Twitter© Capture d'écran de Twitter
Sans oublier la signature de l’historien légèrement caudataire Benjamin Stora, dont le rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, remis en janvier dernier à Emmanuel Macron, recommande le transfert de Gisèle Halimi au Panthéon. Une telle initiative parachèverait le premier engagement d’un président de la Ve République à crever l’abcès, suite à la reconnaissance, en 2018, que Maurice Audin avait été enlevé, torturé, tué puis escamoté par l’armée française à Alger en 1957 – reconnaissance qui devait beaucoup aux trois susnommés : Benjamin Stora, Cédric Villani et Pierre Mansat.

En avril 2021, exactement un an avant l’élection présidentielle, M. Macron fit ses comptes d’apothicaire politique et décréta, telle une dame patronnesse au sujet de ses pauvres : j’ai déjà donné. La reconnaissance de l’assassinat du communiste Audin par les parachutistes du colonel Bigeard se doit, selon l’Élysée, d’être un geste singulier à même de donner à l’électorat de gauche une raison princeps de voter Macron au second tour, en cas de duel avec Marine Le Pen.

Une fois accompli ce geste mémoriel en forme d’assurance électorale, le président de la République française pouvait retourner à ses petites affaires : assécher la droite et l’extrême droite en pompant leurs thématiques, leurs codes et leurs prétendues valeurs. L’heure est à caresser les harkis et leur douleur dans le sens du poil, plutôt que d’agiter une fois de trop la muleta anticoloniale.

Tel fut le calcul de l’Élysée, en quête néanmoins d’une solution de remplacement audacieuse. Et donc à même d’alimenter la triangulation macronienne – cette politique des cartes brouillées et de la terre brûlée ne laissant place, en définitive, qu’au seul génie de La République En Marche ! émergeant du tas de cendre occasionné par ses soins.

D’où Joséphine Baker (1906-1975). C’était une proposition soumise en 2013 – Mediapart s’en était alors fait l’écho – par Régis Debray. Et hop ! dans la nasse élyséenne, ce philosophe souverainiste votant Mélenchon avec constance, vent debout contre Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat – le malheureux président, à peine élu, avait placé sa main droite sur son cœur, à l’américaine, alors que retentissait l’hymne national. Quel beau rétablissement d’acrobate électoraliste : Debray en rêvait, Macron l’a fait !

Joséphine Baker : de l'exhibition à la Résistance © Mediapart

Tous les gauchistes intersectionnels tomberaient à leur tour dans ce guet-apens mémoriel. Pensez donc, une femme, métissée, bissexuelle, identifiée comme la première vedette noire mondiale, héroïne de la Résistance française, combattante pour les droits civiques aux États-Unis d’Amérique, ouverte à autrui et fidèle à ses origines, chantre des identités plurielles, cohérentes et fécondes (« J’ai deux amours ») et qui mit ses principes en application, adoptant une douzaine d’enfants cabossés de la planète pour former une famille arc-en-ciel, cosmique, régénératrice !...

 

Se regarder dans le miroir du mensonge embellissant

 

et s’y reconnaître avec une satisfaction émue

 
Milan Kundera, cité par Régis Debray

En d’autres termes, ceux de Régis Debray dans une tribune au Monde en 2013 : « Des Folies-Bergère au suprême sanctuaire ? De la ceinture de bananes à la couronne de lauriers ? Profanation ! Le Front national accusera. Le burgrave gémira. La vertu hoquettera. Si le kitsch consiste, comme le dit Kundera, à “se regarder dans le miroir du mensonge embellissant et s’y reconnaître avec une satisfaction émue”, rien ne serait plus dépaysant, moins hypocrite et narcissique, que de hisser cette Américaine naturalisée en 1937, libertaire et gaulliste, croix de guerre et médaille de la Résistance, au cœur de la nation. »

Oui mais voilà : aujourd’hui, il ne s’agit plus de faire la nique au Front national mais de lui enlever l’épine Gisèle Halimi du pied. En une espèce de donnant-donnant implicite, le joueur de bonneteau Macron propose une subrogation habile et perverse. À l’intransigeante et irrécupérable Gisèle Halimi, encore fraîche dans les mémoires pour son engagement anticolonial radical, sera substituée Joséphine Baker. Celle-ci n’eut d’abord que son corps à offrir, à des yeux occidentaux qui prirent, les premiers temps, cette future icône des révoltes logiques pour la continuation du « Y’a bon Banania » par d’autres moyens.

Une telle vision archaïque mais ancrée dans une France empêtrée dans son legs colonial, permet au président Macron de désamorcer la bombe Gisèle Halimi en la remplaçant par une Joséphine Baker encore perçue en Princesse Tam Tam. C’est-à-dire comme un faire-valoir de la civilisation occidentale hautement policée, réservée, sur son quant-à-soi, face au corps noir frénétique, forcené, endiablé (lire ici « L’ “autre” beauté de Joséphine Baker », de Pascale Avenel-Cohen).

© Copie d'écran du site de “Sud-Ouest”© Copie d'écran du site de “Sud-Ouest”
Le titre à la fois maladroit et révélateur du quotidien Sud-Ouest« Une Vénus noire » (réminiscence de la « Vénus hottentote »), en ce mois d’août 2021, illustre la permanence de clichés indécrottables, de lieux communs indélébiles, de schémas de pensée collant à la colonisation sur la sauvagerie primitive, donc animale, de ces beautés aussi ensorcelantes qu’étrangères – au point que l’Américaine (re)devient africaine dans l’esprit chamboulé d’un Occident qui semble n’en toujours pas revenir…

De la scène d’un music-hall à la crypte du Panthéon, il y aurait finalement toujours moyen d’enchaîner celle qui prétendait se déchaîner, d’encager à jamais ce symbole de l’affranchissement : cette Joséphine Baker, dont la droite ne retiendra que les grimaces au service d’une société raciste et androcentrée.

Cette société, telle qu’en elle-même enfin l’éternité la change, daignerait célébrer une première femme noire panthéonisée près de cinquante ans après son trépas – mais ne faut-il point parfois lâcher du lest et libérer quelque esclave pour continuer à dominer ? La bourgeoisie n’a-t-elle pas toujours eu l’art de déjouer toute critique radicale en la rendant fonctionnelle ; c’est-à-dire en lui faisant légitimer ce qu’elle croyait éreinter ?

Tel est le calcul d’Emmanuel Macron : offrir à la droite, avec cette panthéonisation de la si tronquée Joséphine Baker, l’équivalent d’un zoo humain ou d’une exposition coloniale ; en tout cas possiblement reçue comme tels du fait des ambiguïtés d’une histoire jamais digérée – ce que n’eût jamais permis la figure si entière de Gisèle Halimi.

© Capture d'écran de Twitter© Capture d'écran de Twitter
Et « en même temps », offrir à la gauche, avec une Joséphine Baker, perçue de ce côté-là de l’échiquier politique dans sa dimension anticonformiste et affranchissante, un lot de consolation convaincant. De quoi faire se tenir tranquille et voter utile cette famille politique, désormais réduite à jouer les forces électorales supplétives lors d’un second tour organisé de haute main face à l’ultradroite.

Pour couronner le tout, retrouvant sa position centrale après un tel salto arrière, Emmanuel Macron se paie le luxe de jouer de la chanterelle universaliste. Un communiqué de l’Élysée daté de ce 23 août et officialisant la décision du président de la République d’honorer Joséphine Baker au Panthéon le 30 novembre prochain, insiste en effet sur le « combat qu’elle mena toute sa vie pour la liberté et l’émancipation, la France éternelle des Lumières universelles » et en fait « l’incarnation de l’esprit français » apte à rassembler « les citoyens de bonne volonté ». Fermez le ban de la bouillie pour les chats !

Reste à savoir si, là encore, à force de jouer au plus fin et de faire tant d’esprit à défaut d’en avoir, Emmanuel Macron ne va pas davantage prévenir contre lui le peuple de France. Un peuple de plus en plus tenté par le sans-culotisme, tant il décèle, consciemment ou confusément, la feintise permanente d’un pouvoir comme ivre de sa décadence sadienne. Un pouvoir qui jouit, à la face du pays, en trompant son monde au prétexte de le guider. Et ce, en définitive, au point d’apparaître anticonstitutionnel au possible ; dans la mesure où le président de la République, à force de ruse éclatant au grand jour et de cruelles fourberies, en est venu à garantir la désunion de la nation.

Dans cette perspective finale, avant le terminus d’avril 2022, le coup de dé Baker contre la carte Halimi n’aura sans doute été qu’un embrouillamini macronien de plus. Et peut-être de trop…

SOUVENIRS






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un superbe baliste royal
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Cliquez pour agrandir l'imageToujours en plus grand nombre, le poisson-lion qui lui n'a rien à faire ici  puisqu'il est originaire du Pacifique, mais il est tellement beau ... par contre, "qui s'y frotte s'y pique" et la douleur provoquée par ses piquants déguisés sous  forme de "plumes" signifient ... tenez vous à distance, mais je vous avais déjà averti !


Il parait qu'il serait délicieux mais gare à sa capture parfois cuisante et fort douloureuse si vous ne prenez pas les précautions d'usage
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A 14h, le NHC relève le risque cyclonique à 80% pour l'Onde Tropicale n°27 ou Invest 94L. Une Dépression Tropicale est susceptible de se former en cours de journée ou ce soir. Julien MICHEL (MDO). 




Sur le tout dernier modèle Arome, 94L a bien du mal à se définir un centre en surface lors de sa traversée sur l'arc des Antilles. On évite de ce fait, une meilleure organisation et un renforcement plus marqué mais la trajectoire devient alors aléatoire et difficile à appréhender. Le classement de la perturbation s'établit entre une Onde Tropicale forte et une Dépression Tropicale. De ce fait, ne me demandez pas qui sera le plus concerné 😅. On en saura plus lors du vol de reconnaissance prévu normalement aujourd'hui. La Martinique jusqu'aux îles du Nord doivent s'attendre à du mauvais temps, précipitations et fortes rafales de vent au programme jusqu'à mercredi. Julien MICHEL (MDO). 




AFRODITE À LA BLANQUILLA






Habituellement AFRODITE est aux îles
du Vénézuela à cette période de l'année...


Et nos nouveaux voisins sont bien connus!



Ce sont des " faiseurs de sentiers " ...


on dirait le " bus ch...

Arrgh !

Ce matin c’est visite guidée de l’île organisée par Barbara : l’île est une jolie galette de broussailles, tapissée de cactus féroces et sournois. 
L' annexe est hissée sur une jolie plage de sable farineux et en route à travers cette végétation aride à la recherche des… ânes sauvages de La Blanquilla ! La faune locale est originale…Et peu fournie. Dans les palmiers, au petit matin les perroquets verts s’égosillent. Lumineux et braillards, ils s’ébrouent, se disputent, scènes de ménage, taloches aux petits, dans une cacophonie qui ne va pas du tout avec leur aspect « Bel Oiseau ». J’aperçois aussi une buse qui nous observe. Avec les ânes, les petits perroquets et les buses, la faune se réduit semble-t-il, aux lézards habituels, iguanes timides et oiseaux de mer. 

Derrière la plage, un petit lac (ou une grande mare) d’eau saumâtre est le point de rassemblement des ânes : les berges sont constellées de crottin et de traces de sabots. Ah, ah…on est sur la piste ! Mais avant il faut se battre avec les mini-cactus armés de maxi-épines. Petits, entre 10 et 20 cm, en boules ou en galettes sur le sol, il y en a partout. Nous marchons le nez en bas pour les éviter. Je préfère les grands cierges, au moins on les voit de loin. La jungle s’épaissit par moment. Pas de grands arbres mais de grosses broussailles épineuses. Accueillant comme coin ! Enfin, la récompense arrive. J'aperçois deux grandes oreilles au dessus d’un buisson…puis deux autres… Ainsi groupées par deux, ces oreilles ne peuvent appartenir qu’à nos ânes.!... Petits ânes aux oreilles immenses. Gris ou marron, il y a une famille avec deux mâles guetteurs et protecteurs, des femelles et un ânon tout beige. Une peluche. Les mâles font leur boulot : ils tournent autour de la famille de façon à se mettre toujours entre nous et les femmes et les enfants ! En poussant des cris particuliers –plus du hennissement que du braiement - que nous traduisons vite comme menaçants. De toutes façon, pas question de s’approcher, ou de leur faire peur. Le plaisir, c’est de les observer, les regarder trottiner et les photographier. Et surtout de les laisser en paix dans leur univers. Je reste un moment face aux deux mâles (bon, 50 mètres environ nous séparent !), yeux dans les yeux…Plus exactement, je fixe leurs grandes oreilles et leur dit mon admiration. Ils sont beaux !


Anes4
Tiens, des visiteurs…
Anes5
Comité de vigilance
 
Anes7
La peluche
 
Anes9
Il est beau, non?
Anes12
Oui, très beau, ou très belle d’ailleurs…
 
Nous traversons ainsi une partie de l’île jusqu’à la côte au vent. C’est la Pampa! Sec, aride même, la végétation se protège en se dotant de redoutables épines pour retenir le peu d’eau qui tombe du ciel (en temps normal!. Les cactus ont des épines, les arbres ont des épines, les broussailles ont des épines, il faut se garder de l’ennemi au sol, en hauteur, de tous côtés. Couleurs neutres de paysage tourmenté, qui semble s’être mis en arrière plan, laissant la vedette aux plages et à la mer. Pourrait s’ensuivre tous les qualificatifs habituels: mer émeraude, turquoise, cristalline, transparente et j’en passe et des pires dans le poncif. Vous ferez votre choix!
Pampa2
C’est plat…
Ile
c'est sec…
Flore6 
Voire desséché…rabougri
Flore2
Et le vent décoiffe toujours dans le même sens!
Flore
jolis coussins de belle-mère bien piquants
Flore5
Un arbuste fleuri!
Flore4
Avec des fruits bizarres, je vais regarder dans mon livre ce que c’est...
Bleus
je saute ou pas ?
Eau transparente

Et puis on découvre “ça”…
Plage
Plage de l’Américain

Tout à coup, entre deux buissons, une plage, dominée par des falaises de roche volcanique noire apparaît. Falaises trouées, effritées, battues par les flots rageurs. A l’aplomb de la plus haute, une construction à l’abandon. Qui devait devenir un restaurant, bar et hôtel. 

C’est la Maison de l’Américain. 

La légende dit que cet homme tombât amoureux de l’île. Pilote et possédant un avion, il fît une piste d’atterrissage et apportât le matériel pour construire son rêve. Puis fût interrompu par la maladie et repartit. 

D'autres versions moins romanesques parlent d’argent de la drogue et de mafia. 

En attendant, l’endroit, surplombant la côte déchirée, est impressionnant. 

La mer a creusé une trouée dans la falaise, on s’attend presque à y découvrir les pendus de « Pirates des Caraïbes ». La roche est friable, légère et trouée comme un gruyère. Régulièrement, de grands fossiles marins forment des vasques striées magnifiques. Le vent balaie la construction posée au bord de la falaise. J’imagine une ambiance genre « Les Hauts de Hurle-vent » au moment des belles tempêtes d’équinoxe !



L'arche baie de l'Américain
L'arche
L’arche creusée par les flots
Fossile
Fossile de belle taille

Au bas des falaises, l’eau turquoise est d’un tel transparent que nous assistons à une grande chasse : un groupe de tarpons – le plus gros dépasse deux mètres- est au supermarché. Autour des gros poissons un halo argenté se déplace par à coups. C’est un banc de petits poissons qui évite les prédateurs comme une seule entité et non une multitude de poissons. Nous admirons et la vélocité des petits et la beauté des gros. Immangeables et in-chassables parait-il mais superbes

Chasse des tarpons
Chasse tarpons2Tarpons en chasse…  

Le retour se fait en longeant le pied de ces belles falaises, au bord de l’eau, dans l’eau, crapahutant sur ces centaines de rochers rongés et tombés au fil du temps…Impossible de marcher sans chaussures car les rochers sont pointus et tranchants. Et glissants. Il va falloir songer à mieux nous équiper pour les promenades ! Et puis j'ai un peu égaré mes amis en rentrant : trop à l'Est, j'ai perdu mes repères et pas suivi les crottins...Damned
Heureusement que nous étions partis dès 9 heures, si on était partis l'après-midi...
En tout cas on a eu chaud!

RochersRochers sournois 
Rochers2
  
Ma basket...
  Ben voilà…

Les derniers mètres se feront en courant sur la plage, pieds nus. Puis pousser l'annexe dans une mer qui commence à clapoter, grimper en danseuse et retourner aux bateaux…  

L’eau est chaude, au moins 30°, voilà une consolation après notre suée ! 



Vers "la maison de l'Américain"

Piscine et port privés, il avait bien choisi son endroit

"La maison de l'Américain", ou plutôt ce qu'il en reste


Vue depuis le bateau à l’ancre, La Blanquilla se présente comme un petit paradis blanc, au décor de carte postale qui viendrait égayer un mur gris : une longue plage de sable blanc, un bouquet de cocotiers, une mer bleu lagon. Et le bateau serait le seul moyen « terrestre » d’accéder à ce paradis. Encore que, pas tout à fait … 

Il y a longtemps, un Américain fortuné a fait construire une piste d’atterrissage et une maison, un peu plus au nord du mouillage, pour jouir d’une solitude à prix fort. Nous allons voir ce qu’il en reste
Pendant la première heure, le sentier est assez bien tracé, puis ça se gâte, quand les itinéraires se ramifient, se divisent, se recoupent, suivant les habitudes et les humeurs de leurs créateurs : les ânes. On les voit et les entend, cavalant en petits troupeaux, montant et descendant les ravines, nous observant du haut des collines. Dire qu’on les imite ne serait pas totalement faux … Sauf que nous ne connaissons pas les chemins, et qu’on n’a finalement qu’une assez vague idée de la direction à suivre ... La progression est rendue d’autant plus ardue que les sentiers sont étroits et bordés d’une végétation très piquante : herbes teigneuses, arbustes hérissés d’épines, et surtout surtout, des cactus qui semblent littéralement se jeter sur vos jambes. On les croirait presque vivants ! Ils sont formés de tiges qui ressemblent à un assemblage de raquettes reliées entre elles par un petit pédoncule. Que la raquette de l’extrémité vienne à vous frôler de ses épines, le pédoncule casse, et vous voilà avec un cuisant bagage solidement arrimé dans votre peau ! Sans doute un moyen de reproduction via la gente poilue qui a la mauvaise idée de passer à proximité … Evidemment, en se débattant, on en frôle d’autres et en général, on en attrape au moins quatre ou cinq d’un coup. Heureusement que les épines ne cassent pas quand on arrache l’intrus...Quoique


Nous sommes complètement dans les broussailles et les champs de cactus. J’entends régulièrement des « Arrrrgh ! » d’horreur devant : c’est Nicole ou Alain qui se retrouvent avec des dizaines de têtes de cactus plantées dans les bras et les jambes. Un moment, dans un passage du sentier de plus en plus fermé et assez loin de la mer, on n’en mènera quand même pas large, avec notre petit litre d’eau de réserve et l’après-midi avançant … Heureusement, on a fini par retrouver la plage …

La géologie de La Blanquilla : ici, l’océan vient lécher des blocs de granite, qui mêle alors la nacre de son sable d’arène au blanc du sable corallien. Et au-dessus du granite, on trouve du calcaire récifal, avec de gros morceaux de coraux fossilisés dans la pierre grise. Il forme des dalles sillonnées de lapiaz 

Pendant une semaine, nous allons vivre hors du temps à la Blanquilla, expérimentant la vie de bateau en quasi-autonomie. Chaque jour, nous partons à la chasse pour rapporter le poisson frais qui agrémente les repas, pratiquant l’apnée  et la chasse au fusil-harpon : ce type de chasse peut être (presque) équitable, puisque qu’elle se pratique en apnée. Le poisson a sa chance, à moins de tirer à bout portant ceux qui ne sont pas assez méfiants ou que leur curiosité pousse à venir regarder le plongeur quasiment sous le nez. A moins d’être logique jusqu’au bout et de devenir strictement végétarien, tuer soi-même l’animal que l’on mange remet les choses à leur juste valeur, placés que nous sommes devant la mort que nous donnons. C’est moins facile et plus salissant que d’ouvrir une boîte de thon ou de découper une cuisse de poulet de batterie ! En attendant, je passerai bien des heures dans l’eau, à chasser les images du monde sous-marin. J’aime bien ce contraste : en surface, le monde connu, avec le vol des oiseaux, le bruit du vent, le claquement des vagues, et 10 cm plus tard, un tout autre univers, calme, presque silencieux exceptés quelques froufrous et craquements. Les rayons du soleil qui pénètrent mettent en lumière la danse élégante des gorgones au gré des courants, et le corail sous toutes ses formes : cerveau, tôle ondulée, cornes d’élan en formes de corbeille. Oui, je resterais bien des heures à simplement regarder, en souhaitant devenir transparente et ne pas respirer pour être au cœur de cette vie aquatique, colorée et silencieuse, sans la perturber. La vie aquatique me semble riche : demoiselles, sergent-major, chirurgiens, perroquets, papillons Kat-Zié, murènes, tortues, raies pastenagues, serpents annelés, barracudas, balistes, diodons, poissons-trompettes, poissons-coffres, carangues, anges de mer, calamars translucides, féeries de jaune pétard, de bleu électrique, de rouge flamboyant, de vert printemps, à pois, à rayures, mouchetés, … Jean me met même une tortue entre les mains, « pour que je ressente sa force ». Ça oui, je la sens bien, même si elle n’est pas très grande, elle me fait bien comprendre qu’elle n’aime guère être ceinturée de la sorte, et je la laisse prestement repartir à ses occupations !



Pourtant, connaissant les lieux, nous constatons que les fonds ont perdu de leur richesse : globalement moins de poissons, et surtout moins de langoustes alors que le coin était réputé pour. La grosse houle générée par les cyclones peut avoir endommagé les fonds, cassé les coraux. Mais les cyclones ont bon dos. Les plaisanciers que nous sommes doivent bien avoir aussi leur part de responsabilité, certes modeste, mais si l’on calcule, en moyenne quatre ou cinq bateaux sur les lieux et trois ou quatre poissons par bateau, et ce tout au long de l’année ?.. Et bien sûr, il y a aussi la surpêche, comme partout. 

Les pêcheurs, près d’une petite lagune, entretiennent un puits maçonné creusé dans le sable où ils viennent faire le plein d’une eau saumâtre pour la toilette et la lessive.

Lors de notre balade jusqu’à la maison de l’Américain, dont ne subsistent que les murs de béton ajourés et des vestiges de terrasse : il avait bien choisi son coin : vue sur la mer, petite cale formant à la fois port et piscine. 


Fou à bec bleu

Lancha vénézuélienne

Barracudas sur le grill pour BBQ


Lui attendait visiblement les restes du festin !





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