Depuis la fin du mois d’avril, la saison des icebergs a commencé, au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador, au Canada. Le 22 avril, un hôte de taille s’est invité en face de la ville de Saint-Jean sur l’île de Terre-Neuve. Blanc, brillant et plutôt costaud, cet iceberg a fait le spectacle en ce week-end de Pâques, attirant une foule de curieux.
Par sa présence, il a lancé le début d’un défilé attendu chaque année dans la région : le ballet des icebergs, dérivant depuis le Groenland.
Quand la saison est bonne – ce n’était pas le cas en 2018 – le phénomène permet d’impressionnants clichés de gigantesques masses blanches, qui donnent l’impression que les villes qui leur font face sont minuscules. Cette année, un photographe amateur a immortalisé le passage d’un de ces gros glaçons, au large du Cap Bonavista. Le phare perché au bout du cap paraît bien petit.


Le photographe amateur Mark Gray a posté plusieurs photos impressionnantes d’icebergs à la dérive sur son compte Twitter. (Photo : @MarkGray3 / Twitter)

Cet événement est bien connu dans la région. Entre le milieu du printemps et le début de l’été, les gros icebergs se détachent du Groenland, passent dans l’Iceberg Alley, le couloir des icebergs qui s’étend de la côte du Labrador à la côte sud-est de Terre-Neuve.
« Environ 90 % des icebergs vus au large de Terre-Neuve et du Labrador proviennent des glaciers de l’ouest du Groenland, le reste provenant des glaciers de l’Arctique canadien », explique le site de l’office de tourisme de la province.
209 icebergs à la dérive en ce moment
On en compte quelques centaines, entre 400 et 800. Mais certaines années, c’est beaucoup plus. Comme en 1984, où pas moins de 2 000 icebergs avaient été enregistrés.
En 2017, un colossal iceberg de 46 mètres de haut – soit la hauteur de la statue de la Liberté sans sa base – était resté bloqué plusieurs jours en face de la petite ville de Ferryland. Le maire de la ville, Adrian Kavanagh n’en avait « jamais vu d’aussi gros dans la région », avait-il confié au quotidien québécois La Presse. Le gros glaçonétait coincé en eaux peu profondes.


En 2017, un colossal iceberg de 46 mètres de haut – soit la hauteur de la statue de la Liberté sans sa base – était resté bloqué plusieurs jours face à la petite ville de Ferryland. (Photo : Jody Martin / Reuters)

Si le spectacle fait le bonheur des photographes, c’est moins le cas des marins. Surtout quand les icebergs arrivent un peu trop tôt dans la saison. Ils dérivent sur des routes maritimes fréquentées par les cargos et les navires de pêche. Leur arrivée précoce force les bateaux à faire de longs et coûteux détours, parfois jusqu’à 650 km supplémentaires.
« Cela rend tout plus cher. Nous consommons plus de carburant, prenons plus de temps et cela a un impact sur les équipements », expliquait, en 2017, le capitaine Sid Hynes, président d’Oceanex.
Les navires réduisent leur vitesse et la Patrouille internationale des glaces de la garde côtière américaine veille. Créée après le naufrage du Titanic, elle mène des vols de reconnaissance et produit des cartes de navigation pour éviter les heurts entre cargo et icebergs.
En ce moment, d’après le site Iceberg Finder (qui recense les icebergs qui dérivent le long des côtes), 209 blocs de glace se baladent. De quoi faire de belles photos !