AFRODITE

  Discours de Justine Triet à Cannes : à l’écran comme à la tribune, la femme a toujours tort Vertement critiquée pour son discours engagé lors de la remise de sa Palme d’or, la réalisatrice se retrouve dans le rôle de plusieurs personnages principaux des films présentés cette année : l’accusée. Justine Triet samedi 27 mai, tout juste « palmée » pour « Anatomie d’une chute ». Photo Jean-Francois Robert pour Télérama Par Frédéric Strauss Réservé aux abonnés Publié le 30 mai 2023 à 12h44 Mis à jour le 30 mai 2023 à 13h23 Volée de bois vert pour la lauréate de la Palme d’or 2023, accusée d’avoir détourné la remise des prix du Festival de Cannes pour en faire une tribune politique malvenue, injustifiée, indigne. En prenant à contre-pied tout ce qu’on attendait d’elle – sans doute une joie totale, reconnaissante, polie –, Justine Triet a endossé, assez courageusement, un rôle qui a traversé plusieurs films présentés cette année sur la Croisette : celui de la femme qu’on montre du doigt....

  Le billet de Thomas Legrand En ciblant le «néolibéralisme», Justine Triet tire à côté Dénonçant la quête de rentabilité qui menacerait la création cinématographique hexagonale, la lauréate de la palme d’or du Festival de Cannes 2023 oublie qu’en France, le financement du septième art repose sur un système redistributif et protecteur regardé avec envie à l’étranger. Justine Triet pose devant les photographes avec sa palme d'or lors de la cérémonie de clôture de la 76e édition du Festival de Cannes, le 27 mai Pour l’instant le système français permet tous les jours à la France de sauver son industrie cinématographique, après l’avoir hissée en tête du cinéma européen.  C’est un système qui mixe intelligemment l’argent public et l’argent privé et qui s’autofinance en partie grâce à un subtil mécanisme de redistribution interne avec la mise à contribution de Canal +. Ce système compte aussi sur des aides fiscales, donc d’Etat : TVA à taux réduit sur les billets de cinéma (5,...

  Culture 30/05/2023 12:42   Actualisé le  30/05/2023 12:44 À Cannes, Justine Triet « n’a pas craché dans la soupe », dit Pierre Lescure Dans « C à Vous », l’ancien président du Festival de Cannes Pierre Lescure est revenu sur le discours de la cinéaste lauréate de la Palme d’or, entre réforme des retraites et exception culturelle. Par  Louise Wessbecher CANNES - Le discours de Justine Triet au Festival de Cannes a  enflammé les discussions  de la scène culturelle et politique pendant plus de 48 heures. Et si  Pierre Lescure , ancien président du festival de cinéma, «  regrette »  que la cinéaste «  n’ait pas plus célébré sa Palme avant  son texte politique  » , le chroniqueur de « C à Vous » a aussi rappelé qu’il est sain de «  surveiller et protéger  » le système de financement du cinéma français. Sur le plateau de la quotidienne de France 5, au surlendemain de la cérémonie de...

  Cette semaine, tandis que je regardais   La Huitième Femme de Barbe-Bleue   (1938) d’Ernst Lubitsch, je crois que j’ai assisté à l’une des incohérences les plus amusantes dont je me souvienne. Il s’agit de la séquence où le protagoniste, un millionnaire américain interprété par Gary Cooper, entre dans un grand magasin de Nice pour s’acheter un pyjama. Les vendeurs essaient de le convaincre d’acheter un parapluie, un imperméable, une raquette de tennis, un parfum, une cravate, plutôt qu’un pyjama. Mais lui, il veut un pyjama. La conviction du client est inamovible. De fait, il veut seulement le haut du vêtement.   “Je ne mets plus le bas, et je n’achète pas ce que je ne mets pas : 90 % des hommes n’utilisent pas de pantalon de pyjama”,   argumente-t-il, quand l’employé lui explique qu’il doit payer le pyjama en entier. L’Américain insiste, comme seul sait le faire un millionnaire qui est devenu tel en dépensant chaque dollar à bon escient.   “Je ...

  Le poème du jour Le 12 mai 1899 naissait Maurice Carême. On connaît souvent ses poèmes pour enfants, parfois moins ses beaux vers  sur  l'enfance: L'Enfant À quoi jouait-il cet enfant? Personne n'en sut jamais rien On le laissait seul dans un coin Avec un peu de sable blanc On remarquait bien, certains jours, Qu'il arquait les bras tels des ailes Et qu'il regardait loin, très loin, Comme du sommet d'une tour. Mais où s'en allait-il ainsi Alors qu'on le croyait assis? Lui-même le sut-il jamais? Dès qu'il refermait les paupières, Il regagnait le grand palais D'où il voyait toute la mer.   Maurice Carême.  Creative Commons