Il faut revoir la cérémonie des voeux du président de la République retransmise à la télévision le 31 décembre 2019. Tout y était. Le ton solennel, la touche d'humanité, la projection dans la décennie suivante. Le rappel des tâches accomplies. Et même des phrases qui, un an plus tard, font presque sourire : "Nous mènerons une politique ambitieuse pour l'hôpital auquel je tiens tant et pour une médecine plus humaine centrée sur le patient", promettait par exemple Emmanuel Macron.
Au cours de sa courte allocution, le chef de l'Etat n'a pas non plus résisté à la tentation de mettre en avant son bilan, rappelant que plus d'un demi-million d'emplois avaient été créés depuis mai 2017. Et sur le sujet qui occupait alors tous les esprits, à savoir la réforme des retraites, il garantissait qu'elle serait menée à son terme. C'était avant le coronavirus. Un autre temps, une autre époque, pas nécessairement moins légère, mais tellement éloignée de la tempête qui allait se déclencher quelques semaines plus tard en Europe et ailleurs. Car ce 31 décembre 2019, personne ne prêtait réellement attention à cette déclaration venue de Pékin le jour même, faisant état d'une nouvelle forme de "pneumonie virale" sur le marché de poissons de Wuhan...
Coronapistes, Zoom et masques
Les masques, les tests, les respirateurs, les statistiques morbides, les confinements, le couvre-feu, les Ehpad, le distanciel ou le présentiel... Le Covid et son grand barda ont jeté aux orties toutes les résolutions prises à l'aube de l'année 2020, cloué les avions au sol, transformé nos chambres à coucher et cuisines en bureaux, annulé nos vacances, nos loisirs, nos visites aux musées ou soirées de concerts. On a vu des canards se promener devant la Comédie française, un sanglier défiler sur la Croisette de Cannes et des rorquals plonger au large des calanques de Marseille. Le virus et les mesures sanitaires ont fait de nous des malades en puissance, des cas contacts, des marcheurs d'un kilomètre, des cyclistes sur coronapistes, des promeneurs sur des plages dynamiques, des parfaits connaisseurs des fonds d'écran de Zoom ou Teams. 2020, l'année qui a sans doute le plus transformé le quotidien des Français depuis l'Occupation, mis au chômage des centaines de milliers de Français, fermé les bars et les restaurants, les facs et pendant un temps les écoles. L'année des épidémiologistes, des infectiologues, des spécialistes de santé. L'année des fausses informations, des batailles de masques, des TGV transformés en hôpital roulant, des vaccins à petites doses, des théâtres au rideau baissé.
L'année que chacun voudrait oublier, pour passer à autre chose. L'année où les Français ont massivement épargné, et l'Etat encore plus généreusement distribué de l'argent, creusant le trou de la dette. L'année où on s'est mis à parler du monde d'après, sans trop savoir si celui-ci était un ramassis de nos vieilles lunes ou l'addition de nos nouvelles-nouvelles résolutions.
Il faut revoir la cérémonie des voeux du président de la République retransmise à la télévision le 31 décembre 2019. Tout y était. Le ton solennel, la touche d'humanité, la projection dans la décennie suivante. Le rappel des tâches accomplies. Et même des phrases qui, un an plus tard, font presque sourire : "Nous mènerons une politique ambitieuse pour l'hôpital auquel je tiens tant et pour une médecine plus humaine centrée sur le patient", promettait par exemple Emmanuel Macron.
Au cours de sa courte allocution, le chef de l'Etat n'a pas non plus résisté à la tentation de mettre en avant son bilan, rappelant que plus d'un demi-million d'emplois avaient été créés depuis mai 2017. Et sur le sujet qui occupait alors tous les esprits, à savoir la réforme des retraites, il garantissait qu'elle serait menée à son terme. C'était avant le coronavirus. Un autre temps, une autre époque, pas nécessairement moins légère, mais tellement éloignée de la tempête qui allait se déclencher quelques semaines plus tard en Europe et ailleurs. Car ce 31 décembre 2019, personne ne prêtait réellement attention à cette déclaration venue de Pékin le jour même, faisant état d'une nouvelle forme de "pneumonie virale" sur le marché de poissons de Wuhan...