Les ravages des folles à lambis et autres filets maillants
L’idée et la nécessité de ce nouvel article nous sont venues d’un commentaire posté par une lectrice de Terre-de-Haut, passionnée de nature, préoccupée par la sauvegarde des espèces et en relation avec les responsables d’un club de plongée. Lectrice avec laquelle nous avons pris contact, échangé nos infos et préoccupations et établi un dialogue.
" Selon vous, à combien sont estimées les pertes en tortues marines occasionnées par les folles des pêcheurs ?"
Réponse : - Les folles à lambis seraient responsables, d’après les professionnels de la mer que sont les plongeurs sous-marins et les organismes chargés de recenser les tortues, de la mort annuelle d’environ 100 tortues sur les Saintes, c’est un véritable carnage … La création d’une réserve sous-marine dans la baie des Saintes permettrait d’y préserver la faune et la flore et, toujours selon ces mêmes professionnels, on verrait en quelques années, voire en quelques mois, prospérer poissons et tortues ; et la faune sous-marine serait d’une richesse renouvelée compte tenu des conditions exceptionnelles qu’offre cette baie… Malheureusement tous les pêcheurs ne sont pas encore convaincus du réel intérêt qu’il y aurait à créer une telle réserve y compris pour eux en terme de renouvellement du poisson. Il faut savoir protéger pour pouvoir mieux prélever, et qui n’est pas d’accord pour dire : 1 – qu’il y a actuellement une réelle raréfaction du poisson. 2 – que des zones de protection peuvent seules permettre de préserver cette ressource pour mieux pouvoir l’exploiter ensuite et pérenniser ainsi ce beau et difficile métier de pêcheur. Une telle évolution est inéluctable et on peut simplement espérer qu’elle se produise le plus rapidement possible, au bénéfice de tous.
Les folles à lambis sont généralement posées sur les herbiers, à faible hauteur du fond, comment peuvent-elles piéger les tortues ?
Réponse : – Les tortues imbriquées (qui mangent les éponges des récifs) semblent compléter leur alimentation en allant sur les herbiers. Elles sont donc également victimes des folles posées sur ces fonds sableux. Ces folles tuent aussi les tortues vertes habituées à vivre dans les herbiers ainsi que toutes les raies aigle (ange de mer) et pastenagues présentes dans ces herbiers.
– Chaque automne on trouve très souvent des folles sur plusieurs sites de plongée (Augustins, la Vierge, Ti-paté et la Baleine) avec des cadavres pris dans les mailles. Jusqu’à cinq par filet …
– Il y a quelques années, avant que les folles ne soient aussi nombreuses, les plongeurs observaient de trois à six tortues par site. Depuis un an, ils déplorent leur disparition sur la majorité des sites et au plus voient-ils une ou deux jeunes tortues.
– Six tortues étaient observées sur la pointe Cabrit (face à la zone la plus « infestée », de folles), ces tortues ont disparu depuis 2 ans. Ces informations sont fiables, elles émanent des plongeurs fréquentant les fonds sous-marins des Saintes tous les jours ou presque depuis plusieurs années. Pour preuve, ce diaporama à partir de photos de Claire Jeuffroy, monitrice de plongée et photographe au club Pisquettes de Terre-de-Haut.
– Chaque automne on trouve très souvent des folles sur plusieurs sites de plongée (Augustins, la Vierge, Ti-paté et la Baleine) avec des cadavres pris dans les mailles. Jusqu’à cinq par filet …
– Il y a quelques années, avant que les folles ne soient aussi nombreuses, les plongeurs observaient de trois à six tortues par site. Depuis un an, ils déplorent leur disparition sur la majorité des sites et au plus voient-ils une ou deux jeunes tortues.
– Six tortues étaient observées sur la pointe Cabrit (face à la zone la plus « infestée », de folles), ces tortues ont disparu depuis 2 ans. Ces informations sont fiables, elles émanent des plongeurs fréquentant les fonds sous-marins des Saintes tous les jours ou presque depuis plusieurs années. Pour preuve, ce diaporama à partir de photos de Claire Jeuffroy, monitrice de plongée et photographe au club Pisquettes de Terre-de-Haut.
"Vous avez évoqué l’éventualité, selon vous impérative, d’un classement de la baie des Saintes en réserve naturelle. Ne pensez-vous pas que le va-et-vient incessant des navettes et autres bateaux motorisés, aggravé par la pollution aux antifoulings, serait un obstacle à l’efficacité de ce classement ?"
Réponse : – En réalité, la pollution que vous indiquez n’y est pas très importante : les dauphins y évoluent volontiers et on peut penser qu’ils ne se plairaient pas dans une eau très polluée. De plus, le fond de la baie est tapissé d’algues qui servent d’abri à toutes sortes de brouteurs et de poissons juvéniles (girelles, coffres, poissons armés, chirurgiens..). C’est en outre, une vraie nurserie à langoustes. De gros thazards et des carangues viennent s’y nourrir. On peut imaginer que la baie deviendrait un véritable aquarium si une réserve sous-marine y était créée … Cette réserve serait, semble-t-il, bénéfique pour tous, au plus haut point, pêcheurs y compris, et ce en peu de temps.
Quelles sont les dernières nouvelles sur le front des ravages que avez-vous obtenues de vos amis plongeurs en ce début de la pêche aux lambis ?
Réponse : - J’ai collecté malheureusement de mauvaises nouvelles relatives aux dégâts provoqués par les folles : en moins d’une semaine, la mort de 7 tortues prises dans les mailles a déjà été signalée (entre Crawen et le Bois Joli et aux Augustins). Les plongeurs sont vraiment écœurés, ils ne savent pas à quoi sert leur travail de comptage, d’iden-tification et de bagage des tortues mené en relation avec l’OMMAG s’ils les retrouvent mortes dans les folles 2 mois après.
Concernant la pêche aux lambis proprement dite, avez-vous des observations à faire ? Les professionnels respectent-ils selon vous la règlementation en vigueur ?
Réponse : – Les plongeurs m’ont indiqué que certains pêcheurs cassent les lambis pour récupérer leur chair au-dessus des corps morts des sites de plongée. Ils jettent les coquillages vides au pied de ces corps morts créant ainsi de véritables cimetières de lambis qui stérilisent les fonds sur lesquels ils reposent et tuent le corail qu’ils recouvrent : encore un dommage collatéral de la pêche aux lambis. Enfin il semble que certains pêcheurs posent les folles avant le 1er octobre, date officielle d’ouverture de cette pêche ... Tout cela est évidemment bien triste … »
Bien triste réalité en effet que ces comportements irresponsables, qui devraient obliger les autorités à réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour les faire cesser. Mais quand on sait que la baie de Pompierre est classée depuis plusieurs années réserve naturelle, interdite à la pêche et au mouillage, et que plaisanciers et pêcheurs continuent de faire parfois comme si de rien n’était, on peut s’interroger sur la volonté réelle des intéressés à tous les niveaux à faire respecter une règlementation qui s’impose à l’évidence à tous pour un meilleur équilibre entre toutes les espèces qui peuplent notre planète. R.J
P.S. Nous remercions notre sympathique correspondante saintoise pour l’intérêt qu’elle porte au sujet passionnant de la protection des tortues, de la biodiversité et de l’environnement en général, et pour les précieuses informations qu’elle a collectées auprès des moniteurs du club de plongée Pisquettes et de la photographe Claire Jeuffroy.
Sans la gracieuse contribution de ces personnes, cet article n’aurait pu vous être proposé.
Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à consulter les sites du club de plongée « Pisquettes« , de Terre-de-Haut ainsi que celui de l’association Kap’Natirel sur les tortues marines.
-recenser et réunir les professionnels qui tirent quelque argent de la pratique de la pêche sous quelque forme que ce soit dans la baie.
-garantir à ceux -ci une compensation financière à la hauteur de leur manque à gagner durant une période suffisamment conséquente pour leur permettre de quitter la profession (retraite) ou de se reconvertir.
-Assurer la mise en place d’un plan de formation aux jeunes des Saintes dans les métiers maritimes autres que la pêche côtière tels l’aquaculture, le tourisme nautique entre autres.
Vaste programme dirait le général. Au boulot messieurs les responsables et sachez faire preuve de pédagogie.Pour n’importe quel saintois : kalkul fet avan konter .
Il suffirait que les décideurs politiques voient plus loin que leurs petits intérêts.
La pêche artisanale est condamnée à terme,qu’,on se le dise.
Lesquels lambis seraient capturés adultes et de »parqués » dans des zones aménagées à cet effets.Puis vendus aux restaurateurs et mareyeurs des saintes avec un label protégé comme pour le tourment d,amour.
Il faut en finir avec l,esprit miserabiliste .
Et contrairement à ce que l’on pourrait penser le stock des poissons des Saintes est en bon état, on y pêche encore des poissons bien calibrés et de grandes tailles, d’ailleurs cela fait partie des meilleurs stock de la Guadeloupe. La pression de pêche n’est pas si fortes que ce que l’on pourrait penser, d’ailleurs à Terre de Haut il ne reste même pas 20 pêcheurs actifs, il n’y a pas de relève à la pêche. Connaissez vous, 10 pêcheurs de moins de 30 ans ? allez on va être gentil, de moins de 35 ans ? Il y a plus de maçons que de pêcheurs, voici la réalité. Et penser qu’une activité exclusivement touristique dans la baie serait bénéfique cela est carrément faux, demander à Petite – Terre qu’elle à sa plus value grâce à son activité touristique ? Et qu’elle à été l’effet réserve observé ?
Ne pas croire à la responsabilité de chacun, c’est ne pas croire à l’avenir, certes une génération est quasiment à mettre de côté, mais l’éducation de nos jeunes reste l’avenir des Saintes. Tout comme nous avons voulu faire croire à nos enfants qu’il fallait aller à l’école pour ne pas devenir pêcheur, mais que sont-ils devenus aujourd’hui ? Gagnent – ils mieux leurs vies que ceux qui sont devenus pêcheurs ? Loin de moi l’idée de ne pas aller à l’école, mais qu’avons nous gagner au retour ? Il y a t-il un retour des petits cerveaux que nous avons éduqués ? Quelle plus value pour les saintes, n’est-ce pas là une perte de l’identité Saintoise ou des Saintes tout simplement. Nous étions la première puissance de pêche de la Guadeloupe (lol) et aujourd’hui que sommes nous ? La pêche à nourris des familles et à fait de nous ce que nous sommes, ce métier si intimement lié à la vie du Saintois, n’est – il pas le reflet de notre petit monde ?
Votre argument sur le stock de poissons des Saintes ne m’a pas convaincu.Si tel est le cas comment comprendre que les pêcheurs ( sans dcp ) soient contraints de partir en mer vers 3 /4heures du matin.
Deuxièmement dans un label le principal critère c’est le lieu de production ensuite s’ y rattachent le goût , là présentation (package ).Entre un lambis pêché dans la baie et un lambis à la chlordeconne, là différence est énorme pour le consommateur (vous voyez ce que je veux dire).
Enfin ,lorsque j’ai évoqué le sujet de l,aquaculture, dans mon esprit il n,était pas question de techniques et procédés scientifiques d,élevage ni de leur maîtrise.
La chose est plus simple, il suffirait de laisser les lambis dans leur milieu naturel pour ensuite procéder à un d’enlevage (le terme me vient comme ça) des sujets adultes .Lesquels seraient parques durant une certaine période nécessaire à la maîtrise de la filière par les professionnels réunis en coopérative.
Cela éviterait le massacre des tortues qui ne souhaitent qu’,une chose continuer à nous fasciner